Dronautic
Christophe Guigueno : "Est-ce qu’un Dronautic sera capable de faire le tour du monde sans escale en 2018 ?"
"il y a en fait très peu de concepts étudiés pour naviguer en autonomie au grand large"
mardi 3 juin 2014 –
Initiateur de Dronautic, le journaliste et communicant breton, spécialiste du nautisme (éditeur de SESAILSURF.com), présente le concept de ces nouveaux bateaux de course au large ainsi que leur programme de compétition.
Pourquoi avez vous imaginé Dronautic ?
Christophe Guigueno : « Cette idée m’est venue il y a six mois environ. Je me suis demandé s’il serait possible de piloter un bateau à distance et au grand large. C’est alors que j’ai commencé mes recherches pour trouver des informations sur les premiers bateaux drones. A ce jour, il y a en fait très peu de concepts étudiés pour naviguer en autonomie au grand large et Dronautic est l’occasion de proposer un terrain de jeu global de recherche et de comparaison entre ces différents projets. »
Quels concepts avez-vous déjà recensés ?
CG : « Aux États-Unis, il y a le SailDrone, un trimaran à aile rigide de moins de 6 mètres qui est parvenu à réaliser des allers-retours dans le Pacifique depuis San Francisco. Sur la côte Est des États-Unis encore, il y a le concept Scout, un "solar drone" de 3 mètres qui a tenté de traverser l’Atlantique. Sans succès. Il y a aussi le Protei du Français Cesar Harada dont l’aspect recherche scientifique converge avec celui de Dronautic. »
Quelles sont les équipes qui peuvent monter un projet Dronautic ?
CG : « Dronautic s’adresse aux étudiants chercheurs, ingénieurs et au navigateurs. Il s’agit d’abord de concevoir un engin capable de naviguer au grand large. Pour cela, il faut des compétences en architecture navale et en construction composite. Ensuite, il faut gérer son autonomie énergétique et propulsive. Pour cela il faut des compétences en informatique et en gestion de l’énergie embarquée. Enfin, chaque Dronautic est aussi un bateau de fret qui devra pouvoir embarquer un laboratoire de recherche scientifique.
Cela demande donc de nombreuses compétences et c’est dans le monde universitaire que l’on devrait trouver les principales associations pour mener un projet Dronautic. Mais des équipes professionnelles du monde du nautisme comme dans les grandes entreprises de transport devraient pourvoir réunir les compétences adéquates et les financer. »
Le tour du monde est programmé pour 2018. Pourquoi cette date ?
CG : « Il y a deux raisons pour que le tour du monde n’ait pas lieu avant 2018. La première est qu’il faut du temps pour développer des bateaux navigants en autonomie. Cela laisse donc 4 ans avant de tenter l’aventure de The Dronautic Revolution. Reste que d’ici juin 2018, il y aura des courses de préparation comme les grand prix de 24 heures en 2016 et une transocéanique en 2017. L’autre raison est plus historique puisqu’en juin 2018, ce sera le 50e anniversaire du Golden Globe, la première course autour du monde en solitaire à la voile sans escale.
Est-ce qu’un Dronautic sera capable de faire le tour du monde sans escale en 2018 ? Et le premier à le faire réussira-t-il cette performance en 312 jours ou moins, soit mieux que Sir Robin Knox-Johnston, le premier et seul homme à boucler ce tour du monde en course en 1969 ? Telles sont les premières questions auxquelles les équipes qui s’engageront nous permettront, je l’espère, de répondre. »
Voir en ligne : Plus d’information sur www.dronautic.org