Imoca Paprec Arkéa • Vendée Globe

Yoann Richomme : "Le scénario de la course me rend forcément heureux !"

mardi 17 décembre 2024Redaction SSS [Source RP]

Le skipper de Paprec Arkéa déroule sa partition avec talent et sans aucune fausse note. Ses derniers jours de course, exceptionnels, sont un modèle de maitrise et de ténacité. Après avoir ravi la 2e place de la course ce samedi, il s’est offert une remontée fantastique jusqu’à prendre les commandes du Vendée Globe ce mardi matin. Lui qui a compté plus de 500 milles de retard sur Charlie Dalin il y a une poignée de jours, a désormais 7 milles d’avance sur son rival ! Une remontée fantastique dans l’océan Indien qui booste aussi sa motivation, son enthousiasme et son bonheur d’être en mer. Il raconte.


Tu t’es offert une sacrée remontée sur Charlie Dalin en lui reprenant plus de 500 milles en quelques jours. Comment l’expliques-tu ?

« J’ai pu bénéficier d’une très bonne météo, ce qui m’a permis de faire de belles vitesses. Clairement, ça m’a apporté un nouveau souffle, comme un nouveau départ. Je sais que c’est une opportunité exceptionnelle. Le scénario de la course me rend forcément heureux ! Ça pourrait permettre surtout de maintenir le groupe de poursuivants (mené par Thomas Ruyant, 4e) assez loin. D’après les prévisions météorologiques, cet écart pourrait d’ailleurs être identique jusqu’au cap Horn ! »

« Je suis passé dans des trous de souris »

Comment tu vis de l’intérieur le fait que tous les voyants semblent au vert au cœur du Vendée Globe ?

« Je prends beaucoup de plaisir. J’arrive à faire une belle navigation, à prendre de belles trajectoires, c’est forcément réjouissant. Les belles performances du moment, c’est aussi une récompense à mes efforts depuis que je suis dans l’océan Indien. Après avoir contourné une dépression par le Nord, il y a 15 jours, j’ai dû cravacher pendant des jours pour revenir sur le duo de tête. Je suis passé à chaque fois dans des trous de souris… Et ça renforce le bonheur d’être là où je suis aujourd’hui. »

Le bateau semble être préservé des problèmes techniques…

« Oui, il a très peu de problèmes techniques, c’est vraiment génial. Depuis le début, j’ai très peu bricolé. Récemment, j’ai réparé un taquet bloqueur, ça m’a pris une heure et demie. Je pense que c’est le plus grand bricolage que j’ai fait depuis le début. Mon équipe a fait un boulot de dingue ! »

Qu’est-ce qui t’attend dans les prochains jours ?

« Il y a très peu de stratégie à court termes parce qu’on va longer la zone des glaces avec un vent de travers, un vent de Sud qui devrait être assez froid. Ensuite, nous ferons du portant pour aller jusqu’au cap Horn. »

« Voir la terre, une grande satisfaction »

Après 36 jours de mer, comment tu évalues ton niveau de fatigue ?

« Il y a forcément un peu de fatigue même si je dois faire partie du groupe qui a pris « le moins cher ». Dans l’océan Indien, on a affronté qu’une seule dépression très conséquente alors que certains enchaînent les dépressions, ce qui engendre forcément beaucoup de fatigue. De notre côté, c’est normal que l’on soit un peu plus reposé. »

Tu as fait part d’une grande joie, aussi, en passant devant l’île d’Auckland ce weekend…

« Oui bien sûr. C’est génial de pouvoir admirer une terre depuis le large. Ça faisait partie de mes objectifs de ce tour de monde de pouvoir en voir une. Quand j’ai vu que je passais à côté, j’ai ajusté légèrement ma trajectoire pour être à ras des cailloux. C’est une grande satisfaction et ça donne aussi envie, un jour, de pouvoir visiter ces îles et se promener dans ces endroits où personne ne va. »

Qu’est-ce qui t’aide à te « reposer » mentalement ?

« J’écoute toujours des podcasts, je lis des articles… Et puis en ce moment, j’écoute de plus en plus de musique, des concerts en live dans le bateau. Et j’aime bien le matin mettre la radio en direct, j’écoute beaucoup France Inter pour les enchaînements du matin entre 6 heures et midi, c’est bien sympa ! »

Hier midi, tu as pu échanger avec Yann Eliès, ton co-skipper et skipper remplaçant, dans une émission de télé. Qu’as-tu ressenti ?

« Oui, ça faisait vraiment plaisir. Yann a fait un super boulot au sein de l’équipe, il m’a très bien formé à l’IMOCA. Une partie de nos performances lui revient aujourd’hui. »


 Communiqué Isabelle Delaune

Portfolio



A la une