Imoca Fives Group - Lantana Environnement

Louis Duc : " J’ai battu le record en solo, sur 24h, des bateaux de cette génération"

dimanche 22 décembre 2024Redaction SSS [Source RP]

« C’est paradisiaque ! J’ai 10 nœuds de vent, je navigue travers au vent, sous Code 0, grand soleil, il fait bon, 15°C : c’est top et ça fait du bien ! » Le skipper Fives Group – Lantana Environnement vient d’entrer dans l’Océan Pacifique dans de très belles conditions et, surtout, il vient de battre un joli record de vitesse qui lui a permis de revenir sur ses concurrents les plus proches. Pile à mi-parcours de son Vendée Globe, le match est relancé en tête de flotte des Imoca à dérives !


En un peu plus de 24h, le skipper Fives Group – Lantana Environnement a repris environ 350 milles à Benjamin Ferré, 250 à Tanguy Le Turquais et 150 à Sébastien Marsset : « Je me retrouve dans la même situation qu’avant mon avarie de barre. »

J’ai cravaché

« Hier et avant-hier c’était un truc de dingue ! Ça s’est mieux passé que prévu ! J’ai cravaché pour rester en avant du front. Il fallait que j’aille plus vite que mes routages, ce sont des angles où le bateau est rapide : j’ai réussi à tenir la cadence. Le bateau naviguait entre 19 et 21 nœuds de moyenne en permanence. Je ne l’avais jamais vu comme ça, pas sur 24h d’affilée en tous cas ! Un truc de dingue. C’est vraiment top ! »

Record battu !

« Sur 4 heures j’étais à 21,3 nœuds, ce qui est pas mal ! J’ai même battu le record en solo, sur 24h, des bateaux de cette génération : à Imoca équivalent, ce record date du Vendée Globe 2008 où Jean-Pierre Dick avait fait 450 milles en 24h. Or, entre 2 pointages j’ai été enregistré à 469 milles. Et, si on fait glisser ce pointage d’une heure j’ai fait 472 milles (sur le créneau pris en compte par l’organisation, Louis a manœuvré ce qui avait fait ralentir un peu le bateau, ndlr).
Le bateau va vite ! Et c’était sur le bord de ma réparation de barre de safran donc ça, c’est validé ! C’est pas mal ! », sourit à nouveau le Normand, récompensé de ses années de travail sur son bateau.

Un très joli coup

A 11h ce dimanche, il n’y avait plus que 56 milles entre le 2e Imoca à dérives (Monnoyeur - Duo for a job) et Fives Group – Lantana Environnement, 4e : le match est relancé, leur belle bagarre continue !

« Tanguy Le Turquais a fait un truc pas mal en partant nord : il était déjà calé plus haut et un peu devant, il a saisi une belle opportunité. Je ne sais pas si ça va marcher ?
Benjamin Ferré s’est retrouvé bloqué dans la bulle, il n’a pas d’autre choix que d’aller tout droit, et il arrivera peut-être à s’échapper. Et nous, avec Sébastien Marsset nous n’avons pas non plus d’autre choix que de continuer au sud pour contourner la dorsale en longeant la zone d’exclusion, et essayer de retoucher du vent un peu plus bas… »
Comme toujours dans les situations anticycloniques, les prévisions sont incertaines mais une chose est sûre : Louis a réussi un très joli coup !

2 jours mous et incertains à l’horizon

Les belles conditions de ce dimanche matin (soir pour lui) ne vont cependant pas durer. « Le vent va tomber et ça va être assez long et compliqué pour trouver une porte de sortie. Tout le monde va s’arrêter chacun à son niveau. C’est très incertain. Normalement, on a des chances d’avoir un petit peu de vent au sud, mais ça va être faible. »

Qui dit pétole, dit bricolage

Le Normand va profiter de ces calmes annoncés pour réparer ce qui doit l’être. Les longues heures de molle vont être bien occupées.
« Je vais réinstaller mon Fractionné 0, la voile d’avant que j’ai réparée. Elle est déroulée dans le bateau, le petit temps va me permettre de la renvoyer et de la rouler proprement.
Le Code 0 a besoin de petites réparations également, je vais le descendre.
Je vais vider l’eau qui s’est infiltrée un peu partout dans le bateau. Faire du rangement, du nettoyage. Je risque aussi d’affaler à nouveau ma grand-voile pour cette fois changer le hook qui est à nouveau bloqué. »

Vivre en TU aux antipodes

Au-delà du casse-tête météo qui s’annonce, Louis bataille avec un autre dilemme : « Pour nous c’est le soir, vous il est 8h du matin, du coup j’essaie de faire un entre deux puisqu’il faut que l’on continue de vivre à l’heure TU : « Le jour se lève à 23h TU. Je suis complètement décalé. Je veille pendant la première moitié de nuit, l’autre je dors… mais je n’arrive pas à me caler vraiment. Mais j’arrive à bien me reposer et je mange quand j’ai faim ! »

Concurrents et amis

La course au large est vraiment un sport à part : ils sont concurrents, amis, solidaires. Ils travaillent H24 à se battre, tout en s’échangeant des blagues. Ils partagent surtout une aventure hors norme qui est sans doute en train de nouer des liens forts, à vie, entre eux. « Avec Guirec on échange beaucoup. Dès que je me rapproche de Benjamin, il m’envoie un petit mot ! J’ai envoyé un petit mot à Kojiro pour le remercier de son excellent riz. Il y a des échanges sympas entre nous… »

Une douche chaude dans les 50e

Cette entrée dans l’Océan Pacifique est donc l’occasion d’un « reset » stratégique, technique et… humain !
« Ce matin j’ai pris une super douche à l’eau chaude, chauffée au Jetboil, un bon shampoing et savonnage : un bonheur ! Balle neuve d’habits et un cochon tout propre ! » (Vous l’avez la traduction ? J)


 Communiqué Soazig Gueho

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