Arrivée du Pogo de Bertand Lecharpentier à Salvador de Bahia.

Photo Vincent Rigler / Transat650.org

La quatorzième Mini-Transat Mini-Transat #MiniTransat , deuxième Transat 650 entre la Charente Maritime et le Brésil s’est terminée mardi par l’arrivée d’un marin suisse sur un mini orange. Ils sont donc 59 solitaire à avoir réussi l’exploit de traverser l’atlantique sur un voilier de course de 6,50 mètres de long. Sur les 70 inscrits au départ de La Rochelle le 9 septembre dernier, 11 ne seront pas parvenus à terminer la course (15% d’échec). Un concurrent est par contre parvenu à rejoindre Salvador de Bahia hors course. Il s’agit du Néo Zélandais Chris Sayer, parti de La Rochelle en pirate, arrivé sixième de la deuxième étape et virtuel quatrième de la course.

Avec la course parallèle du Néo Zélandais, on retiendra de cette édition le nombre important de démâtages et en particulier ceux de Jonathan Mc Kee et de Sam Manuard alors qu’ils étaient largement en tête de la course et devaient logiquement s’imposer. Sans remettre en cause une classe de bateaux comme ce fut le cas après la Route du Rhum Route du Rhum #RouteDuRhum pour les multicoques, ce problème reste caractéristiques des minis prototypes qui ont souvent eu tendance à perdre leur mât, en entier ou en partie. Après cette édition, la Classe autorise le carbone dans la mise en oeuvre des espars. A poids égal on peut espérer que les gréements de minis seront plus solides. Mais à quel prix ?

Autre cause de ces rebondissements à l’arrivée, la météo entre l’équateur et le Brésil. Il y a deux ans, les conditions avaient été bien plus clémentes mais cette fois-ci, les solitaires ont rencontré vent et mer forts sur les 1000 derniers milles. Largement de quoi épuiser organismes et matériels déjà extrêmement sollicités depuis le départ de La Rochelle. Le parcours entre La Rochelle est le Brésil est un parcours qui reste difficile pour des hommes et femmes seuls à bord de voiliers de 6,50 mètres de long. Le trajet fait traverser le golfe de Gascogne, rejoindre les Canaries, traverser le Cap Vert puis le Pot-Au-Noir, l’équateur et enfin longer la côte brésilienne pour arriver à Salvador de Bahia. On se souviendra d’ailleurs des nombreux ascenseurs au sein des classements série et prototype au fur et à mesure des passages difficiles.

Pour finir, c’est donc Erwan Tymen qui s’impose dans la catégorie série après avoir remporté les deux étapes sur son Pogo 2. En proto, les trois premiers voiliers à la bouée de dégagement à Fort Boyard ont tous les trois démâtés. L’Américain Jonathan Mc Kee et le Méditerranéen Sam Manuard auraient pu faire de beau vainqueurs. C’est à un sérieux outsider qu’est revenue la victoire. Le Nantais Armel Tripon s’impose à la régularité, en bon marin et avec la chance qui fait sourire le vainqueur. Rendez-vous dans deux ans…

• Dernières impressions entre deux Caipirinha

 Gaspard Franeau (109 - Avocats sans Frontières) arrivé vendredi 24 : "Je venais de passer le Cap Vert depuis 48 heures quand mon deuxième pilote a laché. Je me suis posé la question de savoir s’ il fallait retourner ou continuer. J’ai opté pour la seconde. J’ai barré vingt heures par jour. C’était terrible. J’ ai eu plein d’hallucinations. Il fallait que je gère mon intégrité mentale, car tu peux devenir fou dans ces conditions, mais je devais aussi gérer mon physique et mon bateau… Je n’ai eu aucun contact par VHF je n’avais emmené aucun disque… "Et aussi incroyable que cela puisse paraitre, durant tout ce temps je n’avais qu’une hâte c’était arriver. Or, dans les derniers milles, j’ai pensé "Tiens, c’est déja fini."

 Bernard Morin (47 - Jogging International) arrivé samedi 25 à 20h46 (heure locale) : « La refaire oui, mais sur un autre parcours. Celui-ci est vraiment trop exigeant. En allant comme auparavant aux Antilles, une fois dans les alizés, tu dois te faire plaisir… Dans les moments délicats je pensais aux petits restaurants autour de chez moi à Paris ou j’aimais me rendre. C’est ce que je ferai la semaine prochaine. »

 Jacques Valente (355 - Action Innoncence) : « Je pensais arriver seul et j’ai eu une fête exceptionnelle. Inoubliable. Je viens d’assouvir un rêve de gosse. Je suis le plus heureux des hommes… Je savais mon amie à Salvador et mon billet d’avion pris pour le 30 octobre. Aussi, j’ai rêvé à ce moment où je franchirai la ligne d’arrivée. Chaque mille fut un mille de bonheur. J’ai fait de beaux surfs, de belles « naves ». Je n’aurai dans doute jamais l’occasion de partir une seconde fois comme cela. J’en ai profité. »

Propos recueillis par l’organisation Organisation #organisation à Bahia / http://www.transat650.org