Environnent et course au large

Arkea Ultim Challenge : Sea Shepherd France dénonce le manque de transparence sur les chocs avec les cétacés

mercredi 24 janvier 2024Christophe Guigueno

Sur les six concurrents de l’Arkea Ultim Challenge, tour du monde en solitaire en maxi-trimarans à foils, 2 ont déclaré avoir tapé dans un OFNI ou n’ont pas défini clairement ce sur quoi ils ont abîmé leurs appendices. Ce manque de transparence est dénoncé par Sea Shepherd France que l’association présente comme posant « un problème éthique » puisqu’il s’agirait « à 99% » de cétacés blessés ou tués lors de ces collisions.


Dans un message sur X, l’association appelle les skippers Tom Laperche et Anthony Marchand, et en particulier leurs services de communication, à plus de transparence. Sea Shepherd France conteste l’omerta sur les chocs avec la faune marine dans les courses au large et dans cette compétition en particulier :

« Mais qu’en est-il de ce avec quoi (ou avec qui), ces bateaux sont entrés en collision quand on sait que dans 99% des collisions avec des objets durs flottants, il s’agit de cétacés comme l’indique le chercheur Philippe Dorsa. »

La présidente de l’association montre du doigt les skippers et les interpelle sur l’impact (sic) de leurs navigations à haute vitesse sur la faune marine…

Lamya Essemlali, Présidente de Sea Shepherd France :

"La question de la transparence est fondamentale et est un préalable indispensable aux changements des règles afin de respecter l’océan et ses habitants. Nous interpellons donc aujourd’hui les participants à la course Tom Laperche et Anthony Marchand : pensez-vous que vos dernières collisions ont impacté la faune marine en blessant ou en tuant des cétacés ?"

Sur Instagram, le même post a reçu le soutien de l’ex-navigateur de course Stan Thuret qui remercie l’association de « mettre en lumière ce problème majeur » ajoutant que

« La transparence devient aujourd’hui effectivement nécessaire. Je ne peux que confirmer que la course au large ne prend pas la bonne trajectoire en allant toujours plus loin dans la seule performance vitesse au détriment de l’écosystème dans lequel elle évolue. ».

Il rappelle que l’association La Vague « avait alerté avant le départ de cette course qu’il y avait, en moyenne, une collision pour chaque océan traversé ».

L’organisation du tour du monde avait d’ailleurs créé des zones d’interdiction de navigation pour éviter au maximum tout choc avec des cétacés. Et c’est une grande première dans la course au large.

De manière à réduire au maximum les risques de collision entre les Ultims et la mégafaune marine, des Zones de Protection des Cétacés (ZPC) qui représentent des zones de reproduction et d’alimentation pour les cétacés sont créées à plusieurs endroits du parcours. Le consortium scientifique Share the Ocean a défini ces zones à partir de critères scientifiques, de modélisations statistiques et des collisions rapportées. Ces Zones de Protection des Cétacés visent à sauvegarder la mégafaune marine qui participe au bon fonctionnement des écosystèmes et au maintien de la biodiversité. Cela participe également à la sécurité des marins de l’ARKEA ULTIM CHALLENGE-Brest et de leurs bateaux.


Le tweet de l’assocation Sea Shepherd

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