Bilan course
Transat Jacques Vabre 2023 : les gagnants et les perdants de la Class40
mercredi 29 novembre 2023 –
Encore une fois, la "petite" Class40 était la catégorie la plus représentée au départ d’une course au large multi-classes. Cette année pourtant, elle a failli se faire voler la vedette avec seulement 4 partants de plus que la grande classe Imoca. Mais elle a eu sa revanche en faisant partie des 3 élues pour pour départ en direct sur les télés… et assuré le spectacle avec un magnifique bord vers Le Havre puis une arrivée à suspens en Martinique. Petit bilan des gagnants et perdants de cette édition.
Les gagnants : Ambrogio Beccaria et Nicolas Andrieu
Le duo franco-italien basé à Lorient a remporté les deux étapes de cette édition de la Transat Jacques Vabre. Vainqueurs dans leur port d’attache puis en Martinique grâce à finish par la passe sud, ils se sont logiquement imposés au classement général au temps cumulé. C’est aussi la première grande victoire du skipper milanais passé par l’école Mini-Transat associé à l’ingénieur rocherais spécialiste des Imoca.
Les perdants : Xavier Macaire et Pierre Leboucher
Les alizés n’ont pas choisi Macaire & Leboucher. En tête avec une large avance à 400 milles de l’arrivée en Martinique, l’équipage de Groupe Snef s’est vu refuser la porte d’entrée aux Antilles. Encalminés, seuls sur une route centrale, ils ont vu passer les Class40 qui avaient choisi d’arriver par les laylines sud et nord. Deuxièmes à Lorient, ils avaient course presque gagnée. Mais tant que la ligne d’arrivée n’est pas franchie…
Les gagnants : Ian Lipinski et Xavier Macaire
Quand leur monocoque a démâté en Manche, peu de temps après le départ de la première étape entre Le Havre et Lorient, la course des deux navigateurs était terminée. Mais la tempête Ciaran leur a donné un coup de pousse en reportant le départ de la 2e étape suffisamment longtemps pour leur permettre de transporter le bateau en Bretagne sud et lui gréer son ancien mât et ses anciennes voiles. Ils ont alors remporté une belle course contre la montre pour se retrouver de nouveau en mer, même si le bateau était, du coup, moins performant. Mais pas les deux marins qui ont mené une régate avec les leaders, disputant même la tête de course et failli l’emporter grâce à une trajectoire arrondie par le nord. Ils bouclent cette deuxième manche en 2e position.
La perdante : l’organisation du départ
Les Havrais connaissent-ils leur plan d’eau ? Il y a deux ans, l’Imoca d’Isabelle Joschke et Morgan Lagravière talonnais à quelques dizaines de mètres de la bouée de dégagement. Quoi ? Un haut fond sur la layline qui mène vers la bouée de dégagement, c’est possible ? Hé oui… Et cette année, la seule bouée mouillée pour faire le spectacle était dédiée aux Class40, cap sur Le Havre. Bonne idée puisque les images des monocoques filant vers le port étaient réussies. Mais comment expliquer qu’il n’y ait pas eu un dog-leg pour éviter aux équipages réduits (c’est une course en double) de se retrouver à manoeuvrer à 160 degrés dans plus de 20 noeuds de vent et face à un fort courant pour faire, ensuite, route vers le large ? Le dog-leg s’est imposé en régate depuis plus de 20 ans pour, justement, éviter ce genre de situation scabreuse. Et ça n’a pas loupé avec de la casse au passage de la bouée. Cela aurait pu et du être évité.
La gagnante : la Class40
La classe des monocoques de 40 pieds est toujours aussi incontournable en course au large. Pour les grandes classiques comme la Route du Rhum et cette Transat Jacques Vabre, elle est la garantie d’un plateau étoffé dans les ports de départ et d’arrivée. Mais elle est aussi la garantie d’une véritable compétition. En effet, les Class40 n’étaient pas 5 à se disputer la victoire mais plus de 40 ! Ils n’étaient pas là pour assurer des milles de qualification mais pour se disputer la victoire et cette édition a offert un beau spectacle, du départ à l’arrivée.