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Solitaire du Figaro 2023 : Les honneurs de la ligne pour Benoît Tuduri, le général pour Corentin Horeau
jeudi 14 septembre 2023 –
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Aux commandes de la course depuis lundi soir, Benoît Tuduri (CAPSO – En Cavale) a coupé le premier la ligne d’arrivée de la troisième étape de La Solitaire du Figaro Paprec à 03:08:30 dans la nuit de mercredi à jeudi après 3 jours 12 heures 25 minutes et 30 secondes de course. Il aura parcouru 565 milles sur le parcours théorique de 470 milles à la vitesse moyenne de 6,69 nœuds. Une superbe performance pour le bizuth sudiste de 29 ans, qui s’était déjà offert les honneurs de la ligne sur la première étape. Et qui termine 1er (avant jury) du classement Beneteau des bizuths. De son côté, Corentin Horeau, 6e de la troisième étape après 3 jours 12 heures 59 minutes et 27 secondes remporte la 54e édition de La Solitaire du Figaro Paprec. Basile Bourgnon (Edenred) et Loïs Berrehar (Skipper Macif 2022), respectivement 9e et 7e de l’étape, complètent le podium.
Auteur d’une belle option tranchée avant-hier en passant entre l’île d’Yeu et les côtes vendéennes, Benoît Tuduri s’est emparé des commandes de la course avant la bouée du Sprint Intermédiaire pour ne quasi plus les lâcher jusqu’à la ligne d’arrivée.
« C’était une Solitaire où il y avait du jeu tout du long. Il y avait des choses à faire à chaque étape. J’ai peut-être eu un peu de chance sur les options qui ont marché à chaque fois. Mais pour le coup, sur le papier, ces options étaient à faire et je n’aime pas rester dans le groupe. J’aurais pu jouer le classement général, rester dans le groupe, arriver en même temps que tout le temps que tout le monde mais j’aime bien jouer, et il y avait un coup à jouer donc j’y suis allé », a-t-il commenté à son arrivée au ponton.
Deuxième sur la ligne d’arrivée, Jules Delpech (ORCOM) termine 13e au classement général.
« Je suis extrêmement content. J’ai du mal à réaliser ce que l’on a accompli. Je suis aussi soulagé d’en finir avec ce calvaire émotionnel, de me dire que j’allais peut-être réussir à faire quelque chose mais qu’il fallait faire attention, que ça arrivait derrière et fort », a-t-il déclaré.
Elodie Bonafous (Quéguiner – La Vie en Rose), 3e sur la ligne et 7e au classement général, finit la course sur une belle note.
« J’ai l’impression d’avoir fait une belle course. Je suis trop contente parce que c’était hyper serré et intense. Faire un podium sur une étape était l’un de mes objectifs et c’est fait, c’est vraiment trop cool. Je suis presque déçue car je me suis tellement bien sentie tout du long que j’aurais aimé gagner une étape. Je pense que je peux faire un peu mieux. J’ai pris tellement de plaisir », a-t-elle lancé à son arrivée à Piriac-sur-Mer (Loire-Atlantique).
Corentin Horeau, vainqueur de la 54e édition de La Solitaire du Figaro Paprec
On connaît désormais le podium de cette 54e édition de La Solitaire du Figaro Paprec, qui a sacré un beau vainqueur. Alors qu’il accusait 8 minutes et 55 secondes de retard sur Basile Bourgnon (Edenred) après les deux premières étapes, Corentin Horeau (Banque Populaire) remporte (avant jury) à 34 ans La Solitaire du Figaro Paprec. La régularité a en effet payé pour le marin trinitain, qui participait pour la septième fois à la course qui lui avait jusqu’alors échappé. 15e à Kinsale (Irlande), le skipper de Banque Populaire, 2e à Roscoff, n’a rien lâché et s’est battu jusqu’au bout pour accrocher une belle victoire à son palmarès.
« C’est un rêve de gosse qui se réalise. Je sentais que cette année, j’étais bien, que j’avais bien préparé tout ça. Le soutien de Banque Populaire, au dernier moment, a ajouté une dose de confiance supplémentaire. Je ne réalise pas trop. Cela fait 24 heures que j’y pense. Je ne voulais vraiment pas la louper, celle-là. Ce n’est pas la plus belle des Solitaire dans le sens où j’ai navigué un peu comme un comptable. J’ai essayé de naviguer dans la flotte, sans trop prendre de risques. C’est la manière dont il fallait naviguer pour gagner cette année », s’est réjoui le grand vainqueur de la course.
Avant d’ajouter :
« j’avais bien calculé mon timing avec Basile. Je savais qu’il ne pouvait plus se passer grand-chose. J’ai pris du plaisir au près, le bateau glissait tout seul, sous pilote. Il y a tellement de choses qui se bousculent dans ma tête. Je la voulais tellement, cette Solitaire. De mettre des mots sur l’émotion, dans l’instant, c’est compliqué. Dans 10-15 jours, peut-être que je vais me rendre compte. Je pense à mon père surtout, qui ne voulait pas que je fasse ça au début, et qui maintenant est super fier ».
En tête du classement général après deux étapes, Basile Bourgnon n’est pas passé loin de la victoire. Le benjamin de la flotte termine finalement 2ede cette Solitaire du Figaro Paprec. Une belle performance pour sa deuxième participation à la course.
« Je venais pour essayer de faire un Top 5. Je fais mieux que ça. J’ai mené la tête de flotte plusieurs fois et je gagne une étape, qui franchement n’était pas la plus facile. C’est la récompense de tout le travail de cet hiver, de cette saison. C’est trop bien, je suis trop content. Je ne suis pas très expressif, mais là de voir tout le monde de partout, ça fait trop plaisir. Sur cette étape, je suis partie sans stress. Je m’étais dit que je n’allais pas faire ma course en fonction des autres, parce que je n’aurais pas pris de plaisir. Et j’ai fait un peu mon petit bonhomme de chemin. Après, c’était une bataille de stratégie. Corentin a été meilleur à ce jeu-là. Mais je suis aussi content pour lui. Cela fait sept ans qu’il travaille pour gagner une Solitaire du Figaro. Et moi, ce n’est que ma deuxième année, c’est bien mieux que ce que j’aurais pu espérer », s’est félicité Basile Bourgnon.
« Je réalise à peine, je suis trop content. Ça faisait longtemps que je courais après, et c’est coché ! Je réalise que j’ai fait une super saison en Figaro. Bien sûr, on peut faire mieux. Évidemment, on peut gagner, c’est sûr. Je voulais vraiment ce podium sur La Solitaire, et maintenant, ça y est ! Sur cette dernière étape, j’ai peut-être manqué un peu de réussite à des moments, j’ai fait des petites erreurs aussi, ce qui m’a valu pas mieux que le Top cinq. Sur la Solitaire, il faut être régulier, et sur cette édition, il ne fallait pas manquer la deuxième étape. C’était la plus importante. Par chance, j’étais dans le bon paquet. Pour une fois, c’est bien payé, je trouve. Je suis content de la manière dont j’ai navigué, et de la manière dont je me suis comporté sur cette étape. Pour participer à La Solitaire, il faut avoir un mental solide. Pour performer encore plus », a analysé Loïs Berrehar.
Voir en ligne : Cartographie