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Transat 650 • 1re étape

Yannick Bestaven : " je suis assez étonné par les écarts entre les bateaux !"

Engagé sur le Trophée BPE, le vainqueur de la Mini 2001 commente la 1re étape

mardi 23 septembre 2003Christophe Guigueno

Le vainqueur de la dernière édition de la Transat 650 Charente Maritime - Bahia a pris le départ dimanche du deuxième Trophée BPE Saint Nazaire - Dakar en Figaro-Bénéteau. L’occasion de lui demander de commenter cette première étape de la Mini.

Yannick à St Nazaire
Photo : CG / Pipof.com/voile

Yannick Bestaven a remporté la Transat 650 2001 en remportant les deux étapes consécutivement. Après une expérience en 50 pieds Open lors de la Route du Rhum Route du Rhum #RouteDuRhum , le Rochelais arrive sur le circuit Figaro-Bénéteau. Avec Yves Le Blévec qui a participé lui aussi à la Mini 2001 sur l’actuel bateau d’Armel Tripon, il avait déjà tâté du Figaro lors du Tour de Bretagne. Mais cette fois-ci, c’est au grand large qu’il va mettre à profit son expérience de la course offshore jusqu’à Dakar.

Comme la course en double part quelques jours après l’arrivée de la première étape de la Transat 650 à Lanzarote, Yannick qui était présent à La Rochelle la semaine avant le départ, a eu tout le loisir de suivre ce début de course dominé par Sam Manuard.

"Le classement de cette première étape est assez logique. Sam était déjà en 2001 dans le groupe de tête (ndr : Sam a terminé 4e à Bahia cette année-là). Il a refait un bateau et cette année, il a gagné toutes les courses. Je ne suis donc pas surpris de sa victoire. Par contre je suis assez étonné par les écarts entre les bateaux ! Certains ont plus de six heures de retard, c’est dur ! En 2001, j’avais une heure d’avance sur Arnaud Boissières qui était deuxième… Parmi les premiers, il y a une grosse surprise avec Pia L’Obry qui termine cinquième. C’est excellent ! Il y a donc des gens devant qu’on n’attendait peut-être pas là."

Les écarts sont donc beaucoup plus importants cette année. Mais cela s’explique par des arrivées de nuit à Lanzarote. Avec du vent de nord-ouest, la descente le long de la côte sud-est de l’île jusqu’à Puerto Calero s’est donc faite sous le dévent des volcans. Les minis d’Armel Tripon, Fred Duthil, Cian Mc Carthy et Pia L’Obry s’y sont fait piéger les uns après les autres. "Moi je suis arrivé avant la nuit, se souvient Yannick. Et il y a toujours de l’air en journée !"

Le 27 septembre, les 70 minis vont se relancer vers le Brésil pour près de trois semaines de mer. Le parcours sera tout autant difficile et les navigateurs auront de nouvelles occasions pour créer ou combler leurs retards.

"Le départ de Lanzarote représente un choix tactique assez intéressant. Nous, en 2001, nous sommes passés à l’intérieur des îles des Canaries avec du vent assez fort. Par contre il y a eu un phénomène de coussin pour ceux qui sont passés par l’Est. On avait alors creusé un écart d’entrée de jeu Jeu #jeu avec Ronan Guérin, Yves Le Blévec… Sam Manuard et Arnaud Boissières étaient passés à l’Est et ils étaient restés collés."

Après cette première phase du parcours lors de laquelle il faut bien gérer le départ des Canaries sans se faire encalminé par le dévent des îles, les minis font route au Sud pour rejoindre l’archipel du Cap Vert (cette année il n’y a pas de porte obligatoire à passer), puis ils vont traverser le Pot-Au-Noir et l’équateur pour enfin atterrir au Brésil !

"Si les alizés sont établis, il faut galoper depuis les Canaries jusqu’au Cap Vert. Ensuite, il y a le Pot-Au-Noir qu’il faut traverser. Nous, en 2001, on pouvait écouter les bulletins météo de RFI (ndr : il n’y a pas de partenariat avec RFI cette année et les skippers devront écouter Radio Monaco). On pouvait alors connaître la position de la zone de convergence intertropicale. Moi je suis passé en 48 heures. Le Pot-Au-Noir était peu actif ! En tout cas, il faut arriver frais avec un esprit clair car il y a beaucoup de manoeuvres à faire et qu’il fait chaud et humide."

Deuxième alors qu’il approchait du Brésil, Yannick s’est imposé sur cette deuxième étape en passant Brian Thompson, dont le mini est désormais aux mains de l’Américain Jonathan Mc Kee, deuxième à Lanzarote, peu de temps avant l’arrivée. "Brian avait choisi une route au sud de la route directe. Alors que moi je suis parti très vite à terre. J’ai mieux bénéficié du vent de l’anticyclone de Sainte Hélène et je lui ai repris 15 à 20 milles sur les derniers jours !"

Maintenant engagé sur la Saint Nazaire - Dakar sur le Figaro-Bénéteau Aquarelle.com, Yannick n’aura pas le temps de suivre le finish de la Transat 650 2003. Mais quand il passera au niveau du Cap Vert dans quinze jours, il aura sûrement une pensée pour ses camarades à bord de leurs voiliers en carbone de 6,50 mètres de long. Et peut-être un petit arrière goût de Caïpiriña dans la bouche !



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