Transat 650
Erwan Abalain, un Finistérien en solitaire vers le Cap Finisterre… puis Bahia
Rencontre avec un skipper de Pogo première génération
samedi 6 septembre 2003 –
- Erwan Abalain lors d’une sortie photo à Lorient avec ses partenaires de TX Com
- Photo : Ch.Guigueno / Pipof.com/voile
Erwan, qu’es-tu venu chercher sur la Transat 650 ?
"Au départ, je venais pour l’aventure
Aventure
. Maintenant, un peu pour quelques résultats aussi. Mais moi, je ne viens pas de la régate. Je n’en ai jamais fait avant de participer au circuit mini. C’est un circuit qui présente des bateaux très attractifs, à des budgets raisonnables ce qui fait qu’il y a un calendrier annuel avec des dates clefs pour monter son projet."
Justement, comment est né ce projet ?
"J’y pensais depuis longtemps et j’ai eu cette opportunité quand j’ai vendu mon précédent bateau (un Wauquiez de 8,50 mètres). J’ai alors commencé à regarder les Pogo et j’ai eu l’opportunité d’en acheter un à un prix raisonnable. Une fois que j’ai acheté le bateau, j’ai construit mon projet au jour le jour. L’objectif était donc de participer à la Mini 2003. Entre la première pierre qui était l’achat du bateau, qui n’était pas équipé, et celle de la Mini, il y a eu plein d’étapes comme la préparation du bateau, faire les qualifications, rechercher des sponsors…"
Maintenant que tu est présent à La Rochelle, es-tu satisfait de cette première partie du projet ?
"C’est très enrichissant car quand on se lance, on se sait pas si on va réussir à être au départ de la Mini. Ce qui est passionnant, c’est de se jeter à l’eau avec un objectif et, au fur et à mesure des opportunités, de réussir à réaliser son projet pierre après pierre. C’est enrichissant du coté technique, bricolage, préparation du bateau et du skipper, entraînement, faire les courses, organiser les voyages et mixer tout cela avec la vie personnelle et la vie professionnelle....
Mais si j’avais su dès le début que ce serait aussi compliqué, peut être que je ne me serait pas lancé. Pourtant, au final, on tire une grande satisfaction d’être là, à La Rochelle, à deux jours du départ, avec un bateau préparé dans de très bonnes conditions.
Ce qui est aussi super à voir, c’est qu’il y a plein de gens qui aimeraient aussi sortir du train train quotidien, de faire un grand projet personnel. Tous les gens que j’ai rencontré dans ma entreprise ou même mes clients, ils trouvent cela fabuleux. Cela donne la pêche de voir des gens qui adhèrent au projet, je trouve cela sympa. Il y a aussi heureusement des sponsors qui trouvent cela sympa, car ça coûte cher !"
Tu cours en série, pourquoi avoir choisi ce support ?
"C’est assez simple. Mon Wauquiez était un bateau à enrouleur, je ne connaissait pas les bateaux de course et encore moins les mini-transat
Mini-Transat
#MiniTransat
. Les prototypes, c’est compliqué à faire avancer et je n’avais le niveau il y a deux ans pour me lancer dans l’aventure
Aventure
avec un prototype. C’était donc le bon choix de partir en bateau de série et cela permet de rouler sa bosse avec un bateau qui a déjà prouvé qu’il pouvait passer le mauvais temps sans aucun souci."
La Transat 650 est une longue course jusqu’à Bahia, au Brésil, tu peux nous présenter le parcours ?
"Au départ de cette première étape, il y a la traversée du golfe de Gascogne avec un peu d’air et au près. Cela me plaît bien comme je suis un bon Finistérien. A l’île d’Ouessant cela remue un peu alors cela me plaît de mettre un peu de TPS (ndr : combinaison de survie). Après, on longe le Portugal avec les alizés portugais et ce sera le début des longs surfs sous spi. Le Soleil arrive, il y a du vent de derrière et avec nos bateaux qui sont faits pour cela, c’est le bonheur ! Enfin il faut gérer l’arrivée sur les Canaries où il faudra être vigilant à cause des vents le longs de la côte… Cela peut coûter cher car en bateau de série, il y a peu de différence de vitesse
Vitesse
#speedsailing
et les écarts peuvent alors être importants.
La deuxième étape (Lanzarote (Canaries) - Salvador de Bahia) par contre est encore un peu loin pour moi. La première ne me fait pas peur du tout car c’est un parcours que j’ai déjà pratiqué en solitaire sur mon précédent bateau. La deuxième étape, je ne la connais pas comme pas mal de skippers ici. Le pot au noir, c’est la grosse inconnue. Est-ce qu’il va être important ? faible ? Est-ce qu’il va jouer sur la durée de parcours, sur la fatigue ? C’est le jackpot, car quelques jours avant de l’aborder il faut choisir une stratégie et s’y attacher. Il faudra donc un peu de chance. Après l’équateur et l’arrivée, cela ne me semble pas excessivement compliqué. Les alizés du sud-est se mettent en place. Ce régime d’alizé sera moins débridé que dans l’hémisphère nord mais il fait chaud et on n’est pas au près ! Une fois qu’on a passé le pot au noir, il suffit par contre de mettre le turbo et d’aller tout droit puis, de mettre le clignotant à droite, en arrivant à Bahia."
Information Pipof.com / E.Abalain
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