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Transat 650

70 minis vers le Brésil • Départ de La Rochelle reporté à mardi

Sam Manuard : "Ce qui compte, c’est que l’on parte tous ensemble !"

dimanche 7 septembre 2003Christophe Guigueno

Le départ de la Transat 650 Charente Maritime - Bahia est reporté à mardi 9 septembre. Le temps de laisser passer un front très actif qui devrait générer des vents de plus de trente noeuds. Le comité de course et les organisateurs ont donc pris la décision de laisser les 70 concurrents à terre deux jours de plus…

Prévisions de vent et champs isobariques pour mardi dans l’après-midi

« Nous sommes en présence d’un phénomène météo, clair et précis explique Denis Hugues, le directeur de la course. Nous n’avons aucun intérêt à envoyer les skippers courir le moindre risque, d’autant qu’une fois cette dépression passée, les conditions redeviennent favorables. Nous avons donc décidé, en accord avec Alain Pochon, président de GPO, de reporter le départ. »

Le front devrait générer des vents assez forts : jusqu’à 40 noeuds d’ouest sur une durée de 6 à 12 heures, une journée après le départ. Les minis seraient alors en plein golfe de Gascogne face à une mer très formée (plus de 5 mètres de creux). Mais comme ce coup de vent est assez court, les skippers pourront quitter La Rochelle dès mardi et bénéficier de circonstances météo bien plus favorables. Il est même attendu une bascule du vent au nord-ouest généré par le front froid. C’est alors au reaching en ligne directe vers la pointe nord-ouest de l’Espagne que les navigateurs commenceront leur traversée de l’Atlantique.

Dans l’ensemble, les navigateurs sont satisfaits par la décision des organisateurs et c’est sous les applaudissements que Denis Hugues a annoncé ce matin ce report. Il est vrai que la majorité d’entre eux s’étaient quand même préparés à ce départ musclé. Les bateaux rapides au près dans la brise ne seront donc pas avantagés sur les premières heures de course. Mais en échange, la régate va y gagner car le risque d’abandon dès les premiers milles est largement réduit.

Pascal Doin, le skipper d’un plan Villenave ANSQ est pour sa part un peu déçu de laisser aux skippers de bateaux rapides au reaching une bonne occasion de creuser l’écart dans le golfe de Gascogne. "Cela n’avantage pas mon bateau qui est performant au près. Mais je suis content pour des questions de sécurité."

Pour Pierre Rolland, l’architecte naval brestois, c’est une décision "raisonnable. C’est bien que le comité de course ai pris une décision avec autant d’aplomb car par 35 noeuds de vent, il y aurait pu y avoir une dizaine de bateaux éliminés prématurément." A noter que ce report avantage le barreur d’Extrado. Lors d’une sortie en mer pour tester son pilote automatique, Pierre et ses équipiers ont oublié leur genaker sur le quai à l’entrée du bassin. Il lui reste ainsi deux jours de plus pour mener une enquête et retrouver les personnes bien intentionnées qui ont rangé cette grande voile d’avant indispensable sur un mini.

Sam Manuard, l’architecte - skipper de Tip Top Two et grand favori de la course est serein lui-aussi. "Ce qui compte, c’est que l’on parte tous ensemble ! Cela fait un moment que je regarde cette évolution météo. Il y a trois jours, cette dépression secondaire s’est creusée un peu plus. Après par contre, j’espère que l’on ne va pas avoir de pétole. En tout cas, il y aura du vent de nord-ouest et ce sera moins physique. Moi en tout cas, j’étais prêt à affronter le gros temps mais dans l’intérêt de la course, c’est mieux que l’on parte dans des conditions plus maniables."

Fabrice Guillerm

Le skipper du Pogo 1 Rault Matériaux, Fabrice Guillerm, partage l’avis général. "En tant que coureur, cela ne peut être qu’un soulagement. Moi, j’étais prêt mais je suis là pour prendre du plaisir et pour arriver de l’autre côté. Il ne fallait pas réduire à néant deux années et demie de travail en 24 heures 24 heures Record de distance parcourue sur 24 heures  !"

Fred Duthil (All Mer) avoue qu’il se "sentait bien pour affronter ce petit passage délicat qui rendait le début de l’épreuve tactique et intéressant. Mais du coup, on va avoir des supers conditions de nord-ouest et on va faire route directe. Mais ce sera délicat sur la fin du parcours à cause d’une dépression orageuse située sur le Maroc. Donc, cela risque d’être une course de vitesse Vitesse #speedsailing sur le début de la descente vers les Canaries et du petit temps sur la fin. L’étape devrait être plus longue qu’initialement prévue."

Les organisateurs annonceront en fin de journée le programme de mardi pour le nouveau départ qui devrait être donné en face des Minimes et non plus depuis Fort Boyard.



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