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Transat 650

70 minis vers le Brésil • John Travolta et de nombreux étrangers en liste

Sept Espagnols et quelques Américains…

vendredi 5 septembre 2003Christophe Guigueno

La mini est une classe internationale ! Pour preuve, ils sont pas moins de douze nationalités représentées dans le vieux port de La Rochelle et 22 non-Français à tenter l’aventure Aventure . Il y a même trois Américains… ou presque. Un roof de prototype est marqué du nom d’un des plus célèbres citoyens d’outre Atlantique : John Travolta.

Casquette, polaire à étoiles et toujours le sourire, Pascal Douin est… John Travolta !
Photos : Ch.Guigueno / Pipof.com/voile

John Travolta fait la Mini ? "Bien tout le monde met son nom sur son cockpit… Alors comme moi, mon bateau s’appelle Night Fever, j’ai fait écrire John Travolta sur le cockpit". Il n’y a pourtant pas plus Français que ce skipper-là. Le faut Travolta est le vrai Pascal Douin, le skipper de ANSQ, un plan Villenave avec lequel il a d’ores et déjà obtenu de bons résultats en début de saison. Maître voilier de profession, basé à Quiberon, Pascal, alias ’John’, sera un sérieux outsider sur cette mini 2003. Mais comme les autres Français, il aura fort à faire face aux étrangers venus en force cette année. Et en particulier face aux Espagnols.

Ils sont sept Hibères et représentent la plus forte communauté étrangère avec deux pour-cent de la flotte ! Il y a les frères Garcia, Willy et Bruno, qui naviguent sur des plans Finot de la génération 2001 qu’ils ont construits eux même à Barcelone. Ils font partie de cette équipe de Barça qui a pris la suite d’Albert Barguès, concurrent de l’édition 1999 avant de monter un chantier naval qui a réalisé, entre autre, les flotteurs du trimaran d’Alain Gautier. Dans ce team espagnol, on retrouve Luis Irisarri qui barre justement l’ancien mini d’Albert. Trois des sept Espagnols partiront ainsi de La Rochelle avec des quasi sister-ships.

Alex Pella à bord de son mini
Plus d’infos sur Alex sur son site www.pellaproject.com

Autre membre de cette équipe, Alex Pella est le deuxième d’une fratrie de quatre navigateurs plus habitués au circuit IMS qu’au bateaux Open de course au large. Alex, lui, a récupéré l’ancien bateau de Lionel Lemonchois, un superbe plan Lombard de 1999. "Ce n’est pas mon bateau mais celui d’un ami" explique l’Espagnol qui parle couramment le Français. "Angel Rojas n’a pas pu se qualifier alors c’est moi qui ai fait les régates. Lui il a fait la Mini-Barcelona avec le bateau et ensemble on a pris part à la Course des Lions."

La Mini-Barcelona est la course espagnole du calendrier mini qui explique aussi le succès de cette classe dans ce pays. En construisant des prototypes et en organisant une course, ils ont bien développé une classe qui peut leur servir de tremplin vers d’autres courses au large comme le circuit Figaro ou, comme y pense aussi Alex, le Vendée Globe. En attendant, il espère faire un bon résultat sur cette mini. Avec Sampaquita désormais nommé Aquatec Santiveri Texknit, le blond hibère a déjà le record Record #sailingrecord de vitesse Vitesse #speedsailing sur le parcours de qualification obligatoire de 1000 milles. "J’ai fait ma qualif en 6 jours et 23 heures ! C’est le record Record #sailingrecord … J’ai pris trois coups de vent d’affilée au portant alors j’étais très rapide !" Les autres sont prévenus.

Face à cette horde d’Espagnols, il y a bien sûr les Anglo Saxons et le premier d’entre-eux, l’Américain Jonathan McKee.

"Je suis arrivé il y a cinq - six mois en France pour préparer la Transat 650. C’est une course que je finance sur mes fonds propres et grâce au soutien de quelques partenaires" explique le souriant Américain qui n’est pas venu pour faire de la configuration. "Mais si je gagne la course, je ne serai pas le premier Américain…" Effectivement, en 1979, Norton Smith s’était déjà imposé. Mais depuis, aucun non-Français est parvenu à se hisser sur la plus haute marche du podium. L’an passé, l’Anglais Simon Curwen a terminé deuxième sur Sampaquita (actuel bateau de Pella) et Brian Thompson avait terminé deuxième de la seconde étape avec l’actuel bateau de Jonathan.

Avec ses deux médailles olympiques, or en FD à Los Angeles et bronze en 49er à Sydney, puis un poste de régleur de grand-voile sur le Class America OneWorld basé comme lui à Seattle lors de la dernière Coupe de l’America, qu’est venu faire ici McKee ? "Cela fait dix ans que j’ai entendu parler de cette course aux États-Unis. Elle n’est pas très connue mais les gens qui naviguent au large en ont déjà entendu parler. Dans mon passé, j’ai beaucoup navigué en dériveur mais jamais au large et en solitaire. J’aime cette idée de tout avoir sous son propre contrôle, de ne pas être dans une grande équipe et qu’une fois sur l’eau, tout ne dépend plus que de vous. On n’a alors plus aucune excuse. Et au portant, le mini c’est vraiment rapide !" McKee est donc venu se faire plaisir et découvrir la course au large en solo.

Et après la mini ? L’Américain répond de manière évasive… "Je ne regarde pas plus loin pour le moment. Je n’ai pas de plan. Mais la classe Figaro-Bénéteau semble intéressante… Qui sait où je serai plus tard ?" En tout cas, il est clair qu’un McKee sur le circuit Figaro, cela semble bien probable. A moins que l’homme rêve en silence de 60 pieds Open ou de gros multicoque. A La Rochelle, son ami Brian Thompson est venu le saluer. Brian, depuis sa Mini, navigue sur PlayStation ou sur des monocoques de 18 mètres. Il serait étonnant que l’Américain ne soit pas tenté par ce genre d’expériences.



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