Imoca • Tour du monde en solitaire

Vendée Globe 2024 : Sébastien Simon tire son épingle du jeu, au centre, en tête de flotte

dimanche 17 novembre 2024Information Vendée Globe

Le suspense est toujours aussi prégnant en tête de course. Les partisans de la route Ouest, menés par Sam Goodchild (VULNERABLE), semblaient progresser plus vite depuis hier après-midi. Sauf que ce dimanche, c’est Sébastien Simon (Groupe Dubreuil), positionné au centre en tête de flotte, qui tire son épingle du jeu. Il a en effet pris la tête du classement en début d’après-midi mais la hiérarchie pourrait être bousculée à nouveau d’ici ce soir. Dans le même temps, Louis Burton doit faire face à des fissures sur le pont de Bureau Vallée et Szabolcs Weöres (New Europe) est arrivé à Las Palmas pour réparer sa grand-voile.


C’était attendu et dans la flotte, tous savaient que les classements (ou les pointages) depuis deux jours devaient être pris avec des pincettes. Certes, les partisans de la route Est, Jean Le Cam (Tout commence en Finistère - Armor-lux), avaient les honneurs des premières places depuis la nuit de vendredi à samedi. Sauf que la zone de molle qui accapare la flotte se déplace aussi vers l’Est. Benjamin Ferré (Monnoyeur - DUO for a JOB) fait partie de ceux qui y sont englués dans la pétole « depuis 1 heure du matin, j’ai entre 0,8 et 1,5 nœuds de vent. Là par exemple, à l’heure où je vous parle, nous avons une rafale spectaculaire à 0,9 nœuds. » résume-t-il avec humour. Au classement de 15 heures, Jean Le Cam, lui, évoluait à 3,6 nœuds.

« Sam est passé dans un trou de souris »

Le “Roi Jean” a donc cédé sa couronne à Sébastien Simon (Groupe Dubreuil). Le Vendéen, qui suit une route centrale au sein de la tête de flotte, a pris les commandes du classement en début d’après-midi. Il progressait à 14,6 nœuds en début d’après-midi. Pourtant, ce sont les tenants de l’Ouest qui disposent des meilleures conditions de vent depuis hier. Dans les prochaines heures, ils devraient retrouver les premières places du classement. Un nouveau rebondissement qui pourrait profiter à Sam Goodchild dont la trajectoire impressionne.

Chez leurs concurrents directs, forcément, on accuse un peu le coup. Yoann Richomme (PAPREC ARKÉA) se montre lucide sur la situation : « Sam est passé dans un trou de souris. C’est frustrant, il a déjà une belle avance et ça va être de pire en pire ». Damien Seguin (Groupe APICIL) a également vu le Britannique creuser l’écart. Il se montre très élogieux à son égard :

« À court terme, Sam devrait avoir un gros avantage par rapport aux autres, assurait ce matin Christian Dumard, le consultant météo du Vendée Globe. Mais les autres qui sont partis plus à l’Ouest (Nicolas Lunven, Jérémie Beyou, Yoann Richomme, Charlie Dalin) devraient revenir progressivement dans les prochains jours ». Au-delà de la situation en tête de course, il convient de souligner la densité de la course avec 38 skippers qui se tiennent en moins de 300 milles.

Résister face aux avaries

Les jours passent et forcément, les pépins s’accumulent. Hier soir, Louis Burton (Bureau Vallée), qui évoluait avec les skippers de l’Ouest, a constaté des fissures sur le pont de son IMOCA. Dès ce matin, il tentait d’évaluer les dégâts et de réparer, comme il l’a expliqué dans une vidéo envoyée en milieu d’après-midi. De son côté, Szabolcs Weöres (New Europe) est arrivé aux Canaries. Le Hongrois s’est arrêté à une bouée au large de Las Palmas afin de pouvoir réparer sa grand-voile. En tout cas, rien ne vaut le bonheur d’un skipper après avoir résolu des problèmes techniques.

Fabrice Amedeo (Nexans – Wewise) peut en témoigner, lui qui a réparé son support de vérin de quille. « Je ne suis pas bricoleur, il doit y avoir quelques étagères montées à l’envers à la maison. Alors réussir là, ça fait vraiment plaisir ! » Même satisfaction pour Damien Seguin (Groupe APICIL) : « j’avais une bonne ‘job list’ de réparation à faire. Rien de bien grave mais c’est mieux quand ça marche. Et je suis satisfait puisque tout est à nouveau opérationnel ! »

Pendant ce temps-là, le quotidien suit son cours dans la flotte. « Un arc-en-ciel, un nuage, un grain et beaucoup de musique, c’est la belle vie », savoure Arnaud Boissières (La Mie Câline). Sébastien Marsset (FOUSSIER), lui, a pu immortaliser un lever de soleil alors que la lune était toujours visible. Sébastien Simon (Groupe Dubreuil) entendait des poissons-volants taper contre sa coque cette nuit, Éric Bellion (STAND AS ONE) en a remis un à l’eau après qu’il se soit échoué dans le cockpit de son IMOCA. Sam Goodchild et Yoann Richomme, eux, ont pris le temps de regarder les matchs de rugby, respectivement de l’Angleterre et du XV de France. Avant de vite retourner à leurs réglages et à leur stratégie.


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