Imoca MACSF • Vendée Globe 2024
Isabelle Joschke : "Ce début de course a été une bonne leçon pour moi"
lundi 18 novembre 2024 –
Après un départ de Vendée Globe compliqué, Isabelle Joschke a, depuis, retrouvé son sens marin et remonte petit à petit les concurrents pour se positionner, en ce début de deuxième semaine de course, en 26e position. Place désormais à une navigation plus complexe dans des vents erratiques. Gagner le plus vite possible dans le sud demeure l’objectif de ces prochains jours afin d’aborder le Pot au Noir de la meilleure des façons. Entre manœuvres, repos et temps pour elle, Isabelle est bel et bien entrée dans « SA » course. Une course qu’elle souhaite aborder plus simplement, en jouant ses gammes à sa façon et sans se laisser influencer par ses concurrents. Une philosophie qu’elle a eu du mal à mettre en place au départ, mais qui est dorénavant son leitmotiv.
« Ce qui a été difficile au début, c’est que j’ai enchaîné beaucoup de manœuvres. Au Cap Finisterre, il y a eu pas mal de changements de voiles et d’empannages. J’ai eu du mal à placer le curseur, je me suis épuisée. Je me suis rendu compte que le rythme était trop soutenu, je me suis adaptée, mais j’avais un cran de retard, j’aurais dû anticiper. J’avais envie d’être dans le match tout de suite. J’ai voulu sortir tout mon jeu de voiles, petit, grand et tout petit gennaker, je me suis laissée embarquer dans une navigation qui ne me ressemble pas. J’aurais dû choisir la simplicité, ce qui est mon état d’esprit pour le Vendée Globe. Je n’étais pas en phase et j’ai eu le sentiment d’avoir été rattrapée par l’ancien Vendée Globe. J’ai raté ma stratégie et ma capacité à avancer », analyse Isabelle.
Dès le début de la course, Isabelle s’est donc laissée griser par ce départ et s’est naturellement épuisée dans une multitude de manœuvres. Une entame de course qui ne lui ressemblait pas. Mais depuis, elle a réussi à recentrer son état d’esprit pour retrouver une navigation simple et efficace, à son image.
La bascule de Madère
Il aura fallu trois bonnes journées pour qu’Isabelle Joschke entre dans sa course. À l’approche de Madère, les planètes se sont alignées et la navigatrice a pu retrouver son rythme.
« À un moment donné, je suis rentrée dans ma course, ça s’est aligné et j’ai retrouvé ma façon de faire. C’est comme si j’avais appuyé sur le bouton start. La vitesse était bonne, les manœuvres aussi et j’ai réussi à rattraper une partie de la flotte. Je suis très contente d’avoir réussi à inverser cette tendance. »
Un changement qui s’accompagne aussi du plaisir d’être sur l’eau et de trouver sa place sur cet échiquier.
« Je me cale plus sur moi que sur ce que font les autres. Je repars le couteau entre les dents et je mets désormais mon ressenti en avant. Ce début de course a été une bonne leçon pour moi. »
Récupération et concentration
Après ce début de course tumultueux, Isabelle Joschke évolue désormais dans une zone météorologique de transition, mais qui lui permet de se reposer et de bien aborder cette semaine cruciale.
« La semaine qui se présente ne va pas être très ventée. Heureusement, le bateau est stable, ce qui me permet de bien me reposer. Les conditions sont pour le moment quasi-parfaites. Il n’y a pas trop de vent, le bateau ne tape pas. En revanche, je devrais tomber dans des zones de molle, ce qui n’est pas un exercice facile. Cela demande beaucoup d’énergie et de concentration. Il faut être vigilant. Je vais essayer de bien gérer ces transitions et de perdre le moins possible. Pour le moment, c’est repos, alimentation et un peu de lecture ».
En optant pour la route ouest, Isabelle Joschke anticipe le passage du Pot au Noir qu’elle espère moins actif que dans l’est. La pression du vent, pour y arriver, semble légèrement plus forte. Il lui faudra cependant trouver le bon chemin, mais à l’heure actuelle, aucune difficulté majeure ne se trouve sur sa route.
C’est donc une nouvelle phase qui s’ouvre pour la skipper de MACSF qui compte bien jouer son rôle en faisant sa course.