Transat Jacques Vabre
Vincent Riou et Jean Le Cam remportent la Transat Jacques Vabre en IMOCA
"C’était une course de bourrin mais on s’est fait vraiment plaisir"
dimanche 24 novembre 2013 –
Après avoir bataillé comme des chiffonniers lors du Vendée Globe 2004, après un sauvetage au Cap Horn qui restera dans les annales du sport en 2008, voici que Vincent Riou et Jean Le Cam signent ensemble une victoire sur la Transat Jacques Vabre. 17 jours de course 41 minutes et 47 secondes pour 5 450 milles intenses et disputés à vive allure (13.21 nœuds de moyenne).
Premières réactions de Vincent et Jean au ponton :
Jean Le Cam :
Sentiment sur la course :
« On s’est vraiment fait plaisir. C’est une course de bourrin on va dire. Du début jusqu’à la fin, nous étions dans la flotte. Des vitesses en-dessous de 15 nœuds, il n’y en a vraiment pas eu beaucoup. Ca signifie qu’on a tiré énormément sur le bateau. Du début jusqu’à la fin, on a tiré dessus, on n’a jamais eu de conditions relax, de descentes vent arrière, tranquille. Le curseur était placé très haut, la preuve c’est que les safrans n’ont pas tenu. Quand ça se produit, il ne faut pas se demander pourquoi. Ces bateaux-là ont déjà fait le tour du monde, les safrans sont arrivés entiers. Là, deux d’entre eux ne sont pas arrivés à Itajai. La régate a été assez rapide et elle n’est jamais gagnée tant qu’on n’a pas passé la ligne d’arrivée. D’ailleurs, hier j’ai vu une énorme tortue à côté du bateau, si elle était passée sous le safran, c’était foutu. »
La victoire :
« On fait d’une pierre, deux coups comme ça. Vincent me disait que ça fait 20 ans qu’il vient, moi un peu moins parce que je n’ai pas fait les premières. C’est ma 7e, eh ben voilà : une sur sept. La dernière fois, c’était avec Yves (Le Blevec) sur Actual, on a terminé à Cherbourg. Ce coup-ci on arrive au Brésil, c’est quand même plus agréable et beaucoup mieux. Même s’il y a un peu de pluie. »
Vincent Riou :
Sentiment sur la course :
« On n’a pas beaucoup enlevé les cirés pendant les 17 jours. On a pu jouer avec le bateau mais les périodes de repos étaient rares. Ça ressemble un peu à ce que l’on peut vivre en multicoques sauf que là, c’était en monocoque. Les organismes sont un peu fatigués. On a une accumulation de fatigue et de stress. Quand on dort heure après heure au fond du bateau avec une bruit fort et quasi permanent, ce n’est pas évident. Le sommeil n’est pas de bonne qualité. Mais je pense que l’on a bien géré cet aspect-là. A aucun moment dans la course, on ne s’est mis dans le rouge. Le premier sentiment qu’on a en arrivant, c’est d’avoir fait un bon boulot. Je trouve qu’on a bien navigué au-delà de l’avarie avec le safran. On n’a jamais raté une manœuvre, on a barré quand il fallait, on a fait de belles trajectoires. Je n’ai pas de regret. »
La casse du safran :
« On a cassé le safran, et on avait trois jours d’avance pour arriver au Cap Vert et récupérer le nouveau safran. En fait, trois jours, c’était chaud pour le récupérer. Il est arrivé à Mindelo quelques heures avant que l’on arrive. Et puis par chance, ce n’était que la pelle du safran qui était endommagée. Il n’y avait pas d’autre dégât. »
Les adversaires :
« Une course n’est jamais gagnée d’avance. Un de trucs particuliers dans la voile, c’est la durée de vie des navigateurs. Tu peux rêver de naviguer avec un marin quand tu es jeune à 14-15 ans et te retrouver à naviguer avec lui puis contre lui plus tard. C’est super fort de naviguer contre et avec tes idoles. C’est assez génial. »
La victoire :
« Cette Jacques Vabre représente une belle transat. Dans les transats françaises, c’est la plus belle en double alors c’est sympa de la gagner ! Jean et moi ça faisait un paquet de fois qu’on venait, on y a eu un paquet de déboires donc finir par réussir c’est forcément super-sympa. »
Voir en ligne : Info presse http://prb.fr/voile/