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Route du Rhum

Fuji c’est fini, le trimaran est perdu coques et armes

Loïck Peyron : "ça fait mal au cœur, vraiment, de perdre un bateau…"

mercredi 20 novembre 2002Redaction SSS [Source RP]

Joint par téléphone en milieu de journée, Loïck Peyron, qui se trouve actuellement dans le petit port de Figueiras non loin de Porto (Portugal), a confirmé que malgré les efforts de l’équipe, le trimaran ne pourrait être sauvé. "ça fait mal au cœur, vraiment, de perdre un bateau… sans compter que cela représente des années de travail". Sur le quai, Loïck et ses troupes trient et emballent le matériel qui a pu être récupéré à bord, avant de sauter dans l’avion et de rejoindre leur base de La Trinité-sur-Mer.

L’épave a sans doute été heurtée par un cargo et va bientot s’échouer...
Photo : Y.Zedda / Pixsail.com

Parti samedi matin des Açores où le cargo Sun Maria l’avait déposé, Loïck a ensuite rallié le port de Vigo (Espagne) au plus vite afin d’embarquer sur un remorqueur et de partir au secours de son trimaran… "Malheureusement, on avait à peine fait 5 ou 6 milles lorsque le remorqueur est tombé en panne. C’est dommage, car les conditions étaient assez bonnes et on aurait pu retrouver le bateau facilement. Le lendemain, on avait perdu sa trace et il a fallu aller survoler la zone avant de remettre la main dessus… mais nous n’étions pas au bout de nos peines, car ensuite le signal de la balise Argos a cessé d’émettre, et nous ne l’avons retrouvé qu’avant-hier dans la nuit. Pierre Lasnier nous a guidés en fonction des dernières estimations, mais lorsque nous sommes arrivés sur zone, j’ai vu qu’il était couché à 45° et qu’il n’y avait plus grand-chose à faire… Je pense même qu’il a subi une collision, vu l’état. Nous avons essayé de le remorquer malgré tout, c’était plutôt épique, avec 4 mètres de creux et une ambiance genre ’Commandant Cousteau et Jojo le mérou’. On a rien pu faire".  

"Ce qui a pu être démonté a été sauvé (l’électronique, les instruments de navigation), mais il y a pas mal d’accastillage que l’on a dû laisser. J’ai récupéré mes affaires, les photos de mes enfants - j’ai quand même laissé un dessin de ma fille à bord, pour tenir compagnie au bateau… Il va maintenant finir quelque part sur les cailloux, entre Porto et Lisbonne, à moins que des vents favorables ne le poussent jusque dans le port de Porto, mais ça… Je pense plutôt qu’il finira à la côte demain ou après demain. Voilà, on finit d’emballer ce qui a été sauvé, puis on rentre, direction le chantier : il faut que l’on se réunisse pour envisager la suite. Il faut tout recommencer à zéro, on se retrouve sans bateau sous les pieds avant un an ! Cela dit, les compétences sont là, la motivation est là et nos partenaires sont derrière nous de toutes leurs forces - ce qui nous enlève un sérieux poids ! Quant à savoir comment repartir, les modalités précises etc, il est encore trop tôt, mais on y travaille dès demain".

Information Windward / http://www.loickpeyron.com



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