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Tour du monde en solitaire

Francis Joyon "piétine" le long des côtes brésiliennes

"le temps que je perds aujourd’hui sera regagné par la suite"

lundi 19 janvier 2004Redaction SSS [Source RP]

A 64 milles des côtes brésiliennes, enveloppé dans un épais brouillard, Francis tente de gagner dans l’est afin d’accrocher un couloir de vent situé à environ 150 milles devant ses étraves... Une situation complexe qui, comme le souligne le skipper, peut au moins avoir un mérite : « le temps que je perds aujourd’hui sera regagné par la suite, car pendant que je piétine ici, le Pot au Noir reprend une taille normale et devrait être assez facile à traverser lorsque j’y arriverai ».

Francis Joyon à la barre d’Idec
Photo : J.Vapillon / Pixsail.com

« Je suis un peu dans les grains et la pétole, mais j’ai retrouvé un petit peu d’air. J’ai passé toute la nuit avec des nuages qui faisaient tourner le vent sur 360°, je suivais le vent en faisant tout le tour... le bateau était secoué dans tous les sens car il y a de la houle. J’avais du vent de sud qui m’a bien aidé à monter jusqu’ici, mais en face de moi il y a le nord - nor d est de l’alizé, et cela fait une mer assez confuse ». En pleine zone de transition entre deux systèmes météo, Francis est donc aux prises avec des vents instables tant en force qu’en direction - une conjoncture qui ne favorise pas la détente... « Je n’ai toujours pas attrapé le vent qui me permettrait d’être sûr d’en être sorti, là c’est un nord - ouest bizarre qui s’est levé il ne veut pas dire grand-chose. Tout ce que je peux prendre, je le prends ! Quand je regarde mes fichiers de vent, je me dis que ma patience, déjà bien usée pendant la nuit, va encore me servir car pour les deux jours à venir apparemment c’est beaucoup de petit temps. Je suis à 64 milles de la côte, un peu au sud d’Aracaju. Je me trouve isolé dans une sorte de brouillard, il pleut à torrents sur le pont, c’est quand même rare en zone tropicale. C’est une météo un petit peu spéciale, car normalement là où je suis l’alizé do it être établi ».

Ballotté par la houle

Stratégiquement, la partie ne s’annonce pas aisée, mais le skipper sait avoir fait les bons choix jusqu’à ce point de sa remontée Atlantique. Reste que s’il fallait savoir réfréner son désir de piquer au large plus tôt, il s’agit désormais d’en prendre la direction, sans pouvoir compter sur l’aide ni de la mer ni du vent ! « J’essaie de m’orienter le plus possible vers l’est pour chercher du vent, cette zone se trouve à 150 milles dans l’est. Ce n’est pas facile car la houle est de travers, et aussitôt le bateau perd le vent, les voiles ballottent... Concrètement j’ai cap au 30° à 8 nœuds et je n’arrive pas à faire mieux, si je vais plus dans l’est le bateau est complètement arrêté. La situation au large n’est pas très brillante, il n’y a pas beaucoup de vent en général. Ce que j’ai pu prendre, je l’ai pris en montant grâce à cette peti te dépression qui m’a fait monter à l’ouest , je pense que c’était bien de le faire car j’ai eu des grosses journées à 400 milles. Et ça n’aurait pas été le cas au près ! C’est vrai qu’il y avait un peu la tentation de partir vers le large, mais cela aurait été une catastrophe, car l’anticyclone étant lui-même en perte de vitesse Vitesse #speedsailing , je me serais éloigné de la route et je n’aurais pas avancé. D’ici 2 / 3 jours, le problème sera d’aborder le Pot au Noir, mais il semble que le temps que j’arrive, il aura eu le temps de se reconstituer donc de diminuer un peu en taille ».

A quand l’hémisphère nord ?

« Je resterai à la longitude à laquelle j’aurai attrapé le vent d’est. Je pense passer le Pot au Noir aux alentours de 30 / 31° W. Quant à l’équateur, ce devrait être fait le 22 janvier - ça ne fait pas aller vite, mais c’est ce que j’ai comme prévision par rapport à mes données météo... Cela dit, je me suis aperçu qu’elles ont tendance à sous-estimer la force du vent ».


Voir en ligne : Info Mer & Média / www.trimaran-idec.com


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