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Monocoque Open

Route du Rhum et Vendée Globe pour Sébastien Josse

Le détenteur du Trophée Jules Verne prend la barre de VMI, ex-Sodebo

lundi 3 juin 2002Christophe Guigueno

A peine débarqué du catamaran Orange de Bruno Peyron, Sébastien Josse vient de se voir confier la barre d’un monocoques de 60 pieds pour disputer les trois prochaines saisons Open. Il sera au départ de la Route du Rhum Route du Rhum #RouteDuRhum en novembre prochain, puis de la Transat Jacques Vabre Transat Jacques Vabre #TJV2015 en 2003 et du Vendée Globe 2004.

Sébastien Josse. © Ch.Guigueno

Pour participer au Vendée Globe, il faut un partenaire, un bateau et un palmarès. Avec sa deuxième place dans la dernière Solitaire du Figaro Solitaire du Figaro #LaSolitaire et son nouveau titre de détenteur du Trophée Jules Verne (record Record #sailingrecord du tour du monde en équipage comme équipier de Bruno Peyron), Sébastien a montré qu’il était capable et avait l’expérience nécessaire pour se lancer dans un projet de tour du monde en solitaire. Il lui restait à trouver un budget et un bateau.

De leur côté, la société VMI et son président Daniel Brefort, voulaient se lancer dans le sponsoring Sponsoring #Sponsoring voile. Une entreprise peu surprenante pour une société basée en Vendée (région de départ du Vendée Globe, tour du monde en solitaire sans escale). « Nous n’avons jamais fait de sponsoring Sponsoring #Sponsoring . Mais un « constat » et une « rencontre » ont motivé notre choix. » explique à ce sujet le PDG. « Tout d’abord, nous sommes partis d’une préoccupation concernant notre mode de distribution. Nous avions envie d’établir un contact direct avec nos principaux clients : les boulangers pâtissiers. Et surtout, j’ai rencontré Jean Jacques Laurent, le directeur de PRB qui m’a longuement parlé de son expérience dans le Vendée Globe. »

De PRB à Michel Desjoyeaux, le vainqueur du dernier Vendée Globe, le chemin est court. D’autant que Sébastien est un ami de Michel. Ce dernier propose donc le nom du jeune Niçois pour prendre la barre d’un monocoque de 18 mètres qui portera les couleurs de ce nouveau venu dans le sponsoring voile. Il restait alors à trouver un voilier. Ce sera l’ancien plan Finot de Thomas Coville, connu sous le nom de Sodébo (encore une entreprise Vendéenne).

Avec cette nouvelle machine de course, Sébastien va devenir un skipper de course au large. Cette année, il va poursuivre sa saison Figaro avec Créaline, son partenaire depuis 1999. Ensuite, il va participer à la Route du Rhum Route du Rhum #RouteDuRhum en solitaire. Il se confrontera pour la première fois aux grands noms des transatlantiques en solitaire comme Ellen MacArthur ou Roland Jourdain. Son parrain, Michel Desjoyeaux, y participera pour sa part dans la catégorie multicoques avec son nouveau trimaran Géant. Après le Rhum, Sébastien entamera une saison complète en 2003 avec la transat Jacques Vabre Transat Jacques Vabre #TJV2015 en double comme objectif principal.

Il aura alors navigué près de deux années avec son nouveau bateau avant de se lancer dans son second tour du monde à la voile. En solitaire cette fois-ci !


Interview de Sébastien Josse

(par Carré Mer)

Comment t’es venue l’envie de faire le Vendée Globe ?

« Au début ce sont des images... Je me souviens avoir été frappé par UAP, le monocoque jaune de Jean-Yves Terlain orné d’une pyramide miroir qui faisait très science fiction (Vendée Globe 89). Puis, plus précisément, une cassette racontant la victoire d’Alain Gautier dans le Vendée Globe 1992. J’avais 17 ans. A l’époque je vivais à Nice, au bord de « mon lac » comme disent les Bretons en parlant de la Méditerranée (rire). Je faisais un peu de 420 et, surtout, le week-end, je naviguais avec mes parents à bord du croiseur familial. Ce qui me passionnait alors c’était la voile voyage et pour moi le Vendée Globe constituait l’aventure ultime. ».

Comment es-tu arrivé à la compétition ?

« Je ne m’imaginais pas spécialement faire de la compétition. C’est venu grâce à Nicolas Béranger (actuellement dans l’équipage de Foncia, ndr). Je faisais du 420 avec lui. Puis il a gagné la sélection Crédit Agricole (un trophée récompensant un espoir et lui attribuant pour l’année suivante un voilier de compétition, ndr) et m’a dit que je devrais également tenter ma chance. Je suis donc parti en 1997 en Bretagne pour participer à ces sélections. Là je me suis dit « c’est là que ça se passe ». D’autant que j’ai été superbement accueilli par Bilou (Roland Jourdain), Jean le Cam et toute la bande de Port La Forêt. En 1998, j’ai remporté le challenge Crédit Agricole puis tout s’est enchaîné ».

Et la navigation en solitaire ?

« Ce n’est pas moi qui l’ai choisi. En fait ce sont les conditions matérielles qui ont dicté ce choix : des courses en équipage coûtent évidemment plus cher et sont plus lourdes à gérer alors qu’il est simple de se réunir tout seul... Côté caractère, je suis indépendant mais pas spécialement solitaire. J’ai couru ma première Solitaire du Figaro en 1999. A l’époque j’adorais tout ce qui était Grand Prix mais franchement pendant trois ans je n’ai pas aimé la Solitaire. Je me souviens de ma première étape : je m’imaginais finir au milieu de tableau et je termine avant-dernier ! En réalité c’est une course qui suppose de trouver le bon rythme. Et pour trouver ce bon rythme il faut la courir plusieurs fois. Au cours de ces années je me suis découvert un tempérament de compétiteur que très sincèrement je ne m’imaginais pas. Moi qui suis venu à la voile par l’envie de voyage, je me suis retrouvé en course avec la hargne, une volonté de gagner, de la volonté... Têtu même, une qualité indispensable pour y arriver. Le déclic dans la Solitaire cela a été l’an dernier. J’ai eu la chance d’avoir trouvé un sponsor, Créaline, qui m’a permis de penser uniquement à la course. J’ai enfin aimé la Solitaire et j’ai terminé 2e ! »

Que t’a apporté ta récente expérience à bord d’Orange dans le Trophée Jules Verne ?

« Cela m’a incontestablement fait mûrir. Naviguer dans les Mers du Sud m’a confirmé que je pouvais vraiment faire le Vendée Globe, que je pouvais désormais assumer ce rêve. Je pense que cela a également renforcé mon caractère. Des peurs ? Non jusqu’à ce que je vois des icebergs ! Nous naviguions sans visibilité à 30 nœuds en sachant qu’à notre droite il pouvait y avoir des icebergs. Et un matin j’ai levé la tête et j’en ai vu un de près à ma gauche ! C’est franchement impressionnant. Par contre avec ces bateaux très rapides on peut désormais échapper au plus gros des tempêtes donc je n’ai pas spécialement été marqué par le mauvais temps ».

Après la Solitaire du Figaro avec Créaline, tu vas faire la Route du Rhum et pouvoir te préparer pour le Vendée Globe. Cela te provoque quel sentiment ?

« J’ai encore du mal à réaliser mais progressivement j’assume. Je suis vraiment super heureux d’avoir été choisi par VMI. Je ne me pose pas trop de questions car le Vendée Globe était un but ancré en moi. M’y voilà... »

Que penses-tu de l’ex Sodebo ?

« A l’exception de la quille qui ne bascule pas c’est un bateau proche de PRB donc avec les qualités que l’on attend d’un plan Finot-Conq. Je sais qu’il y a déjà deux ou trois modifications à faire dessus. Je m’occuperais tout d’abord des dérives. C’est un bateau très typé « portant » donc je suis certain que ces modifications sont nécessaires très rapidement. Ensuite, j’entamerai des modifications sur la quille, mais cela peut attendre plus longtemps. Je vais effectuer ma prise en main du bateau « dans l’état » pour La Route du Rhum. Après une transat, je pense que j’aurais de vraies bases de réflexion sur les changements à apporter au bateau. »

Tu as choisi de « t’adosser » techniquement à l’écurie Mer Agitée, la structure créée par Michel Desjoyeaux ?

« Il était pour moi indispensable de me « reposer » sur une équipe d’expérience. Bénéficier de celle de l’écurie créée par Michel sera évidemment un atout précieux tant psychologique, technique que logistique. C’est également poursuivre une belle histoire avec Port la Forêt. J’y suis arrivé avec mes bottes et cirés, on m’a fait confiance et je sais que je vais poursuivre l’aventure dans la même ambiance même si bien entendu le bateau sera ancré aux Sables d’Olonne ».

Quelles sont tes ambitions pour les trois ans à venir ?

« Je ne peux pas avoir pour ambition première de gagner tout de suite car la concurrence est rude. Je vais d’abord essayer de faire évoluer le bateau pour le rendre performant pour le Vendée Globe. Concernant la Route du Rhum, il s’agira tout d’abord d’une prise en mains. Si ça se passe bien, pourquoi ne pas accrocher la 5e place ? Ensuite, j’espère y aller crescendo, le but est de progresser au fur et à mesure. »

Avant la Route du Rhum il y a les épreuves du circuit Figaro avec Créaline ?

« Oui, avec le complet accord de VMI, il était pour moi impensable de ne pas respecter mon engagement avec Créaline. Mais en outre je pense que ces épreuves constituent la meilleure entrée en matière sur un gros bateau et le Rhum. Si je reviens sur la Solitaire, c’est avec l’ambition de la gagner. Je ne suis surtout pas prétentieux car je sais que la concurrence sera rude mais je pense avoir les qualités et les compétences qui me permettent d’espérer. Alors si la réussite s’en mêle, pourquoi pas ? » .

Palmarès de Sébastien Josse

2002 Vainqueur du Trophée Jules Verne à bord du maxi catamaran Orange skippé par Bruno Peyron
2001 Vainqueur du Tour de Corse
2e de la Solitaire du Figaro
3e de la Générali Méditerranée
3e du Tour de Bretagne
4e du Tour de France à la Voile
2e du championnat de France Solitaire
2000 1er Route du Ponant
10e de la Transat AG2R
5e du championnat de France Solitaire
1999 4e de la Mini-Transat et vainqueur de la 1re étape
1998 2e de la Solitaire du Figaro (Bizuth) avec 3 victoires d’étapes
1er du championnat de France Solitaire (Espoir)
1997 Vainqueur des sélections du Crédit Agricole
1975 Naissance à Nice

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