Imoca Paprec Arkéa • The Ocean Race Europe
Yoann Richomme : "On a cravaché pour revenir mais on est super heureux"
samedi 23 août 2025 –
L’équipage composé de Yoann Richomme, Mariana Lobato, Corentin Horeau et Pascal Bidégorry a franchi la ligne à Carthagène ce samedi à la 3e place à 08 :37 :41 (FR) après 5 jours, 14 heures et 37 minutes de compétition. Il boucle ainsi une étape mouvementée qu’il a un temps dominée, notamment en passant en tête le détroit de Gibraltar, avant d’être surpris par le petit temps en Méditerranée. Néanmoins, Paprec Arkéa reste 2e au classement général provisoire (18 points) et conserve toutes ses chances pour la suite de la compétition.
Il semble presque difficile de remonter le fil de cette étape – la plus longue de The Ocean Race Europe - tant elle a été mouvementée. « Ça a été une étape un peu dingue avec une grosse semaine de navigation, confie Yoann Richomme. C’était très intense avec beaucoup de situations différentes depuis Portsmouth ». Le skipper marque un petit temps d’arrêt après avoir parlé du port britannique : « on a l’impression que c’était loin déjà ce départ ». Cette seconde bataille avait en effet débuté dimanche dernier, déjà, Paprec Arkéa lancé en pole position sous le soleil britannique.
« Super heureux » à Matosinhos-Porto, en tête ensuite
L’équipage était identique à celui qui avait pris le grand départ de Kiel une semaine plus tôt avec Mariana Lobato, Corentin Horeau et Pascal Bidégorry. Et comme en Allemagne, Paprec Arkéa a réussi ses débuts en empochant un point à la « scoring gate » (2e). Un temps en tête dans la Manche, au coude-à-coude avec Biotherm au regroupement de Ouessant, le bateau rouge et bleu a été distancé dans le golfe de Gascogne. Mais le collectif n’a rien lâché et s’est offert une belle remontée, jusqu’à terminer deuxième de l’arrêt à Matosinhos-Porto ce mercredi. « On a cravaché pour revenir mais on est super heureux », confie alors Yoann.
L’enthousiasme du skipper était aussi lié à la suite du programme. Car dès le retour en course, trois heures plus tard, le vent avait forci et garantissait de longer les côtes portugaises dans la brise et au portant. Une allure qui convient si bien à Paprec Arkéa que ça s’est confirmé : l’équipage est revenu sur Biotherm le mercredi puis a pris les commandes de la course le jeudi. La bataille a ensuite fait rage lors de la traversée du Golfe de Cadix mais ils sont parvenus à conserver leur position de leader.
Jeudi après-midi, c’est donc en tête que Paprec Arkéa a franchi le détroit de Gibraltar. Un moment immortalisé par le reporter embarqué (Julien Champolion), en drone, avec l’IMOCA qui volait, étonnamment seul, sous un ciel clair et la côte à proximité. Des images qui ressemblaient à s’y méprendre au passage du Cap Horn de Yoann Richomme en décembre dernier au Vendée Globe…
« Ça reste une belle étape de référence »
La suite, c’était donc l’entrée en Méditerranée où les conditions sont toujours très changeantes. Les skippers le savent et l’ont à nouveau expérimenté. Yoann préférait en sourire jeudi : « c’est comme si le ventilateur s’était complètement éteint. On est passé de 25 nœuds à 4 nœuds en 10 secondes ! » Dans ce petit temps, tout était à refaire. Les concurrents sont revenus, la fatigue s’est fait sentir et le moindre faux pas se payait cash. « Dans la mer d’Alboran, on a fait une petite erreur de navigation, un petit décalage qui nous a coûté extrêmement cher », reconnaît Yoann. Il ne tient pas à s’y attarder - « c’est comme ça, tout le monde en fait » - mais cela a eu pour conséquence de laisser s’échapper Biotherm, vainqueur de l’étape, et Team Holcim-PRB (2e).
Il n’empêche, c’est surtout l’ensemble des aspects positifs que Yoann souhaite souligner : « ça reste une belle étape de référence. La vitesse du bateau était conséquente, les choix de voile et de manœuvres opportuns et l’ambiance est toujours restée bonne ». Au classement, Paprec Arkéa pointe toujours à la 2e place avec 18 points points, soit 7 points derrière Biotherm le leader. « On n’est pas encore à mi-course, il reste encore 35 points à se répartir donc on sait que tout reste à faire ». Il reste en effet encore trois semaines de compétition et trois étapes jusqu’au dénouement final, à Boka Bay au Monténégro.
En attendant, alors que l’équipe technique va s’affairer pour préparer le bateau, l’équipage va pouvoir profiter de trois jours d’escale à Carthagène. Au programme : « du repos, des runs de vitesse (lundi) et de bons restaurants », sourit Yoann. L’équipe en profitera aussi pour accueillir des représentants de la filiale espagnole de Paprec, particulièrement dynamique sur le territoire.
Par ailleurs, avant le départ de l’étape mardi prochain, l’équipage va être légèrement remodelé. En effet, Yoann Richomme et Pascal Bidégorry seront remplacés par Yann Eliès et Gaston Morvan. « Ça va nous permettre d’avoir des skippers frais qui sauront tout donner afin d’être encore plus performant, s’enthousiasme Yoann. Je sais qu’on a le potentiel pour faire encore mieux et j’ai hâte qu’on le démontre ». Cet équipage mettra le cap vers Nice - unique escale française de la course - où les skippers sont attendus vendredi prochain. Et Paprec Arkéa fera tout pour être au rendez-vous !
- IMOCA Paprec Arkéa - 3e sur l’étape 2
- Temps de course : 5 jours 14h 37 min 41 sec
- Heure d’arrivée : 8 h 37 min 41 sec (heure locale)
L’équipage sur l’étape 3 Cartagena (Espagne) - Nice (France) :
– Corentin Horeau
– Mariana Lobato
– Yann Eliès
– Gaston Morvan
– Julien Champolion (OBR)