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Guirec Soudée : "J’ai réussi à mêler vitesse, navigation sans escale et un peu de tourisme"
jeudi 23 janvier 2025 –
Alors qu’il atteindra l’équateur d’ici 24 heures, Guirec est attendu sur la ligne d’arrivée le 5 ou le 6 février prochain. Ces derniers jours, lui qui pointe à la 23e place est monté une nouvelle fois au mât… Pour la 7e fois depuis le début de son tour du monde ! Ces réparations seront particulièrement précieuses pour aller au bout de son incroyable aventure. Dans le même temps, le marin a conforté son avance sur ceux qu’il devance, il a pu profiter de la chaleur ambiante et même de la proximité d’une île…
D’une certaine manière, Guirec est seul au monde. Certes, il fait toujours partie de l’une des courses au large les plus prestigieuses du monde, s’employant coûte que coûte à se rapprocher de l’arrivée. Et dans le même temps, alors qu’il longe les côtes brésiliennes, le skipper de Freelance.com est isolé de ses camarades de jeu : ceux qui le devancent sont à 600 milles plus au Nord, ceux qu’il précède pointent à 400 milles plus au Sud.
Un coup de soleil et une montée au mât !
« Qu’est-ce que c’est bon de se dire qu’on est de retour vers la maison et qu’on retrouve des températures agréables », savourait Guirec jeudi dernier. Et le marin de poursuivre : « ça fait du bien de se mettre pieds nus, de sortir en tee-shirt, d’aérer le bateau, de prendre soin de soi. Du coup, je profite au maximum ». Le skipper de Freelance.com s’est même fait surprendre par les conditions en attrapant un coup de soleil dans le dos ! Mais Guirec apprécie le redoux et la stabilité, si loin de la virulence des mers du Sud. C’est tout un quotidien qui est amélioré : il s’est même offert le luxe de laver ses vêtements dans un seau.
En matière de navigation, Guirec avait opté pour une route plus Est que ses rivaux avant de revenir légèrement vers l’Ouest. Une stratégie qui lui a permis de creuser sensiblement l’écart avec le groupe derrière lui mené par Louis Duc. Pourtant, les conditions n’ont pas toujours été au rendez-vous, avec des zones de vents erratiques. En fin de semaine, une veine de vent lui a permis néanmoins de bien progresser au portant et d’allonger son allure. Lundi, il expliquait progresser « au près serré sous code 0 », voile qu’il a pu réparer. « Ça ne va pas très vite mais la mer est plate donc le bateau ne tape pas du tout ».
Des conditions qui lui ont permis ce week-end de monter au mât… Pour la 7e fois ! « Je me suis occupé de mon J2 en collant plusieurs patchs et ça a pris pas mal de temps », confie-t-il. À chaque montée au mât, il faut veiller à la bonne marche du bateau et faire preuve d’un sacré sang-froid. Cela lui aura permis de réparer un spi, un code 0 - qu’il avait récupéré à l’issue d’une plongée à haut risque à proximité du cap Horn - et un J2. En somme, des voiles qui seront précieuses pour aller au bout, surtout quand les conditions vont se renforcer à l’approche du continent, même si le J2 reste trop fragilisé pour remplir son office dans du près trop soutenu.
Dans le même temps, les satisfactions continuent d’être nombreuses et dépassent le cadre de la course. Un soir, Guirec immortalise un magnifique coucher de soleil qui parsème le ciel de teintes ors et orangées. Un autre, il s’amuse de la présence d’un petit oiseau à bord, liée à sa proximité avec l’île de Trindade. « C’était chouette, je suis passé à une trentaine de milles et j’arrivais bien à distinguer l’île, confiait-il lundi. Depuis le départ, j’ai quand même pu voir trois fois la terre : aux Kerguelen, au Cap Horn et cette île brésilienne ». Et Guirec de s’amuser : « J’ai réussi à mêler vitesse, navigation sans escale et un peu de tourisme ! »