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Giancarlo Pedote, 22e aux Sables d’Olonne : "Je suis fier d’avoir terminé cette édition"

mardi 4 février 2025Redaction SSS [Source RP]

Ce mardi à 9h34, après 85 jours, 20 heures et 32 minutes de mer, Giancarlo Pedote a franchi la ligne d’arrivée du Vendée Globe, au large des Sables d’Olonne. Le skipper de Prysmian, qui avait terminé à une belle 8e place il y a quatre ans, boucle cette fois son tour du monde à la 22e position. Un résultat en deçà de ses attentes initiales, mais qui ne saurait ternir l’intensité et la richesse de cette expérience. Fidèle à son approche méthodique et passionnée, l’Italien a prouvé une nouvelle fois qu’il savait faire face aux imprévus avec résilience et donner le meilleur de lui-même, quelles que soient les circonstances.


Dès les premières semaines de course, Giancarlo Pedote a montré son goût du défi et de l’audace. Au large des Canaries, il n’a pas hésité à prendre une option tactique risquée en traversant une zone de molle, parvenant temporairement à se hisser en tête de la flotte. Mais les risques en mer sont rarement sans conséquence, et cette décision s’est rapidement retournée contre lui, le faisant reculer au classement. Une situation frustrante, mais révélatrice de son état d’esprit : toujours prêt à tenter des coups pour faire la différence. La suite de son parcours a été marquée par de nombreuses batailles rapprochées, notamment dans l’Atlantique Sud. Dans ces moments, le Florentin, habitué à la compétition acharnée, s’est battu bec et ongles pour rester dans la course. Mais les choses ont véritablement pris une autre tournure à l’approche des mers du Sud.

La dure épreuve des océans australs

En franchissant le cap de Bonne-Espérance, le skipper de Prysmian était encore parfaitement dans le coup, mais l’océan Indien n’a pas tardé à montrer sa violence. Les dépressions se sont enchaînées sans répit, lui faisant vivre des moments éprouvants. « C’est comme si j’étais pris dans une machine à laver géante », confiait-il sur le moment, décrivant ces jours où le vent hurlait et la mer déchaînée le malmenait. Mais c’est une avarie qui a marqué un tournant dans sa course : son safran bâbord, indispensable à la bonne tenue du bateau, ne tenait plus dans son logement. Un problème majeur, survenu dans des conditions délicates. « À un moment, je me suis vraiment demandé si j’allais pouvoir aller jusqu’au bout », a-t-il concédé. Chaque fois que le bateau accélérait et atteignait les 30 nœuds, l’appendice sautait, le forçant à ralentir pour limiter les dégâts. « J’ai vite compris que je ne pourrais pas lutter contre ça, d’autant que j’avais déjà vécu une expérience similaire en Mini 6.50. » Malgré les longues heures passées à bricoler, il a dû accepter de naviguer « diminué », ce qui l’a empêché de maintenir la cadence.

Un retour marqué par la persévérance

Dans l’Atlantique Sud, Giancarlo a retrouvé l’espoir de revenir au contact de ses concurrents, mais son problème de safran a continué de le brider, ainsi que les conditions variables. « La remontée a été éprouvante, avec soit beaucoup de vent, soit de la pétole complète. Les moments où la mer était assez calme pour vraiment accélérer ont été rares », a-t-il rappelé à son arrivée au ponton. Malgré ces difficultés, Giancarlo a su garder la tête haute. « Il faut savoir accepter certaines choses en course au large. Mon objectif était de ramener le bateau à bon port et de tirer les enseignements nécessaires. » Les derniers jours de course lui ont offert une ultime bataille avec Isabelle Joschke et Damien Seguin, mais la prudence a guidé ses choix, évitant de prendre des risques inutiles à quelques milles de l’arrivée.

Une aventure marquée par la résilience et l’envie de progresser

En franchissant la ligne d’arrivée ce 4 février, il n’a pas caché sa satisfaction, malgré la déception du classement. « J’avais hâte d’arriver. Cette fois, j’ai trouvé la fin un peu longue. » Il faut dire qu’il y a quatre ans, le skipper italien avait bouclé son tour du monde en 80 jours, contre 85 cette année, une différence qui a pesé sur son ressenti des dernières semaines de course. Ce deuxième Vendée Globe, plus compliqué que le précédent, lui aura encore appris à gérer l’imprévu et à puiser dans ses ressources. « Le Vendée Globe, c’est un restaurant où on ne choisit pas son menu : on prend ce que le chef, Neptune, décide de servir. » Le marin, qui avait impressionné il y a quatre ans avec sa 8e place, a prouvé qu’il n’avait rien perdu de son acharnement. Il incarne le goût du défi et la quête permanente de progression. Et si cette édition a laissé place à quelques frustrations, il n’en sera que plus déterminé à revenir plus fort. « Chaque Vendée Globe est unique et doit être abordé avec humilité. Cette course est imprévisible. Je suis fier d’avoir terminé cette édition, malgré les difficultés. » Pour Giancarlo Pedote, le dépassement de soi est une quête sans fin, et cette nouvelle expérience ne fait que nourrir son ambition.

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