#Sponsoring
Generali fête, cette année, ses 40 ans de voile
Interview croisée de Marie-Christine Lanne et Laura Vergne, les deux directrices successives de la communication
mercredi 20 mai 2015 –
L’assureur est le plus ancien partenaire de la course au large en France. Depuis 1975, 18 skippers, parmi lesquels Bruno Lunven, Gilles Le Baud, François Lamiot, Pascal Bidegorry, Yann Eliès, ont navigué sous les couleurs de La Concorde puis de Generali. L’entreprise a soutenu également de nombreux événements à la voile. Laura Vergne, ancienne directrice de la branche plaisance de La Concorde puis Generali, est à l’origine de l’engagement de l’assureur dans le sponsoring voile. Grande dame de la voile française, unanimement reconnue dans le milieu, Laura est aujourd’hui à la retraite. Marie-Christine Lanne, actuelle directrice de la communication et des engagements sociétaux de la marque, a repris le flambeau et développé cet accompagnement unique. Interview d’un tandem lié par l’estime professionnelle et l’amitié.
Pour quelles raisons Generali est-il devenue un sponsor de la voile ?
Laura Vergne : « L’histoire de La Concorde puis de Generali dans la course au large en solitaire a débuté par un accident. Nous assurions un voilier « port de Pornic » qui a coulé. C’est comme ça que nous avons rencontré le milieu de la voile et la direction de la course de l’Aurore qui nous a mis le pied à l’étrier. Elle nous a alors proposé un bateau et un skipper en la personne de Bruno Lunven. J’étais alors une simple cadre en charge de la Plaisance au sein du service d’assurances transports. Nous avons commencé, peu à peu, à vendre des assurances dans le nautisme auprès de chantiers. Dès 1976, le groupe décidait de continuer à soutenir un voilier sur la course de l’Aurore. Depuis, cela n’a pas arrêté. 40 ans de voile, 18 skippers, de grandes aventures, des amitiés… »
Marie-Christine Lanne : « Oui, nous avons été la première compagnie d’assurance en France – et longtemps la seule - à proposer des garanties pour la navigation de plaisance grâce à un responsable Transports qui avait eu l’idée de transposer dans le droit maritime français les contrats d’assurances anglais, en 1951. La course au large a apporté une belle image à notre société notamment pour cette activité « plaisance » où nous étions leaders du marché. Avec Laura en « chef de file » qui a fait notre succès dans ce domaine. »
Laura Vergne : « Je suis née dans le Limousin. Ce qui me plaisait chez le marin, c’était qu’il avait les mêmes qualités de résistance que le paysan. J’ai retrouvé beaucoup de similitudes entre ces deux mondes et je n’étais pas la seule. »
Vous avez été parmi les premiers à vous laisser séduire par le Vendée Globe : Alain Gautier l’a couru sous les couleurs de Generali Concorde.
M.-C. L. : « Il y a eu un point de bascule en 1989. Je venais de rentrer dans la compagnie, j’avais 26 ans - comme Alain Gautier qui gagne cette année-là la Solitaire pour nous. Generali et La Concorde (la holding et sa filiale d’assurance de Dommages) décident alors de s’engager dans le tout premier Vendée Globe. Le sponsoring qui avait vocation à soutenir notre activité en Plaisance est devenu un vecteur de promotion de l’image de l’entreprise toute entière. D’un coup, nous avions des articles dans tous les grands médias, Paris-Match, VSD… Notre sponsoring devenait aussi un facteur de mobilisation de nos collaborateurs et de nos agents. Il n’y avait pas encore Internet à cette époque, Youtube et les réseaux sociaux, alors nous pointions tous les jours la position d’Alain et celle de ses adversaires sur une carte que tout le monde pouvait voir dans nos halls d’accueil. Nous avons alors réalisé que cette aventure créait de l’émulation en interne, et que le cœur de notre entreprise battait pour notre marin, qui finira 6ee dans cette grande aventure. »
Laura Vergne : « Je me souviens fortement des épopées d’Alain Gautier sur le Vendée Globe Challenge en 1989. A terre, nous ne dormions pas tant les courses étaient difficiles pour un homme seul. L’arrivée du Vendée Globe Challenge a été un moment très fort. Alain avait eu des problèmes importants de barres de flèche. Quelle délivrance de le voir aux Sables d’Olonne ! »
Dans l’enthousiasme de ce premier Vendée Globe, vous armez Alain Gautier pour le BOC Challenge.
Laura Vergne : « C’est en effet la suite, mais les budgets sont onéreux pour un groupe comme le nôtre qui, à l’époque, est un acteur moyen du marché français. Il n’y avait pas encore de vraie dynamique de groupe à l’échelle mondiale et, pour le BOC, on avait dû fédérer les filiales internationales - Generali est présent dans 60 pays -, dont une avec Europ Assistance en Afrique du Sud, qui viendra accueillir Alain lors de son arrêt au Cap. Alain finit alors 2e, il veut repartir sur le Vendée Globe, mais la crise immobilière de 1992 sévit et nos budgets doivent être vissés. Nous nous sommes repositionnés alors naturellement sur le circuit Figaro. »
Votre sponsoring change de destination et vous sponsorisez la Solitaire du Figaro…
Laura Vergne : « L’histoire de La Concorde puis Generali dans la voile a vite était très liée à la course de l’Aurore puis la Solitaire du Figaro. L’arrivée du Figaro Bénéteau 1 a marqué l’arrivée du professionnalisme dans ce milieu. Au fil de nos soutiens de skippers, je suis devenue présidente de la Classe Figaro. La Solitaire du Figaro et Generali est une histoire d’amour. Nous avons tout connu sur cette épreuve. Des victoires avec Gilles Le Baud, Alain Gautier, plus récemment avec Pascal Bidégorry et Nicolas Lunven, des problèmes techniques, des histoires de mer, des émotions… »
M.-C. L. : « En 1996, nous décidions de sponsoriser la Solitaire du Figaro, à une époque où le marquage se faisait dans la latte supérieure de la grand-voile et la course ne voulait plus accoler son nom à celui du sponsor. Au bout de trois ans, nous avons constaté que le retour sur image était insuffisant et nous n’avons pas renouvelé ce partenariat. Nous nous sommes alors positionnés sur la Solo Porquerolles (devenue Generali Solo) pour être sponsor en titre de cette course. »
En parallèle, vous décidez de mettre deux Figaro à l’eau.
M.-C. L. : « En effet, Pascal Bidégorry courait pour nous sur Concorde Plaisance puis sur Europ Assistance. Et nous avions, Laura et moi, un petit jeune en ligne de mire ; tout juste sorti de la filière Espoir-Crédit Agricole mais que son sponsor pressenti avait laissé tomber. C’était Yann Eliès. Nous espérions avec lui avoir notre deuxième génération de skippers puisque Patrick, son père, avait été skipper Concorde au début des années 1980. C’est comme ça qu’on a commencé avec Yann, en 1998, sur un bateau baptisé Generali Ambition. En 2000, Pascal gagne la Solitaire pour Europ Assistance avant de vouloir s’engager sur de plus grands projets. Nous avons continué avec Yann, qui va être champion de France deux ans de suite et qui va gagner notamment la Generali Solo. Seule lui échappera la Solitaire du Figaro pendant nos années de partenariat. »
Voir en ligne : Info presse TB Press / www.generali.fr
Les skippers – solitaire de Generali de 1975 à aujourd’hui :
- Bruno Lunven 1975,
- Michel Girard 1976,
- Pierre Bonnet 1977,
- Gilles Le Baud 1978,
- Enrique Curt,
- Luc Poupon 1979 et 1980,
- Olivier Moussy 1981,
- Sylvain Rosier 1982,
- Patrick Eliès 1982, 1983 et 1985,
- Christèle Andrieu - Jullien 1984,
- Dominique Conin 1986,
- Alain Gautier 1987 à 1990 / 2014 - 2015,
- Bernard Gallay fin de saison 1991,
- François Lamiot 1989 puis de 1991 à 1994,
- Damien Savatier 1995,
- Pascal Bidegorry 1996 à 2000,
- Yann Eliès 1998 à 2010,
- Nicolas Lunven 2009 à 2015,
- Isabelle Joschke 2014 à 2015