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Vendée Globe

Jérémie Beyou : "La course est finie"

Le skipper de Maître Coq abandonne et se dirige au moteur vers le Cap Vert

lundi 19 novembre 2012Christophe Guigueno

Tout comme il y a 4 ans, Jérémie Beyou est contraint à l’abandon sur le Vendée Globe. Une nouvelle fois, il ne verra pas les mers du Sud et le Cap Horn. Il ne peut réparer le vérin de Maître CoQ, le 60 pieds qui avait remporté la précédente édition. Il ne peut, non-plus, faire réparer la tête de la quille et repartir, hors-course. Le Breton est donc officiellement le 5e skipper à abandonner. Un quart de la flotte est ainsi hors course après 8 jours de régate autour du monde.

Jérémie Beyou, skipper Maître CoQ : « Le diagnostique est clair : la façon dont j’ai amarré la tête de quille hier, c’est la meilleure des façons de l’amarrer, cela m’a permis de ramener le bateau à l’abri des côtes. En revanche, l’analyse que l’on a pu faire de cette attache hier soir et jusqu’en début de nuit, c’est que cela ne permet pas de mettre quelque charge que ce soit sur la tête de quille. On risque de la casser. Cela ne permet donc pas de faire un Vendée Globe, d’aller dans les mers du sud... Et même en naviguant sous-toilé, cela ne fonctionnerait pas.

Donc pour être très clair, j’ai fait sauter mon plomb de moteur et je me dirige vers l’île Saint Vincent où mon équipe technique m’attend. La course est finie.

Il y a beaucoup de frustration et de déception… Je suis déçu aussi pour toutes les personnes qui m’ont fait confiance, Stéphane Sallé (Directeur général de Maître CoQ) en premier lieu et toutes les personnes qui m’envoient des messages depuis hier, les éleveurs partenaires de Maître CoQ… tous sont derrière moi. Je suis en colère. Cela n’aurait pas dû arriver.

Est-ce que l’on a tapé quelque chose ? Il y a des butées de jauge sur le vérin de quille : est-ce que cela a pu fragiliser la pièce ? Est-ce la pièce elle-même ? Il est beaucoup trop tôt pour le dire.

Lorsque c’est arrivé, j’étais tellement nerveux que j’étais mort de rire, tellement je n’y croyais pas. Après j’étais dans un énervement total, complètement concentré sur la réparation. Hier, toute la journée, j’ai été incapable de dormir. Je me suis jeté sur la nourriture, il y a de quoi faire… et j’ai fini par m’écrouler de sommeil. Ce matin, ça va mieux, j’ai l’esprit plus clair.

Dans l’immédiat, la première difficulté va être de rentrer dans le port, il y a juste ce qu’il faut en tirant d’eau. Ensuite, il va falloir tout démonter et ça ne va pas être une mince affaire, car tout est un peu tordu. Un fournisseur en hydraulique va venir, on va expertiser tout cela. Ça va prendre pas mal de temps. »

Du côté de son partenaire, malgré ce coup du sort, la confiance demeure. D’autant plus que Maître CoQ avait annoncé, avant le départ, que le contrat se prolongerait jusqu’à la prochaine édition. On devrait donc revoir Jérémie Beyou aux Sables d’Olonne dans 4 ans.

Stéphane Sallé, Directeur Général de Maître CoQ, présent à la vacation du Vendée Globe, ce lundi : « Comme tu le sais Jérémie, nous sommes partis pour nous inscrire dans la durée avec toi et je suis ici pour redire tout l’engagement, le soutien et la confiance que nous avons envers toi. Sur cette épreuve tu as montré que tu es dans le match. Nous sommes déçus, tous les salariés et les éleveurs le sont avec nous, c’est normal mais nous le sommes moins que toi et ton équipe. Cette déception est aussi le moteur de notre engagement dans la durée. C’est une péripétie, nous en gérons tous les jours, ce n’est pas une raison pour baisser les bras. Il faut passer par-dessus et penser dores et déjà à l’avenir qui s’annonce chargé ! »


Voir en ligne : Source www.maitrecoq.fr/vendee-globe



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