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Jeux Olympiques

Xavier Revil : "Le podium ! C’est le but de notre P.O."

Christophe Espagnon : "Une médaille aux JO, ce n’est pas l’absolu en voile olympique mais pas loin…"

mardi 12 août 2008Information FF Voile

Nos deux représentants en Tornado, support de la série des catamarans de sport dont il s’agit des derniers JO par décision de réduire à dix les séries pour 2012, débutent la compétition vendredi 15 août. Xavier (barreur) et Christophe (équipier) répondent à nos questions.

Comment se passent ces derniers jours d’avant compétition ?

- Xavier Revil : Tranquillement. Nous ne sommes pas pressés par le temps. Nous avons passé la jauge le 7 août mais depuis nous avons suffisamment de détails à régler pour ne pas nous ennuyer. Nous naviguons aussi tous les jours, seuls, en travaillant les manœuvres. De toute façon, nous étions calés sur le 15 et nous avons organisé notre emploi du temps à partir de ça. C’est sûr que nous avons des petits pincements, du style : comment vont se comporter les étrangers contre qui nous n’avons pas navigué depuis juin ? Mais globalement ce n’est pas très différent d’un Mondial .

- Christophe Espagnon : C’est pareil même si participer à la cérémonie d’ouverture à Pékin a été important. Ce sont les JO quand même ! Mais nous sommes aussi calmes que nous le paraissons.

Le Tornado est une série dont la jauge accepte pas mal de différences, vous pouvez nous les décrypter ?

- X.R : Je comparerais bien cela à la Formule 1. Nous avons un cadre, des mesures et règles à respecter mais avec une tolérance suffisante pour permettre des différences. Pas à l’œil nu mais le spécialiste les voit aisément. Nous pouvons jouer sur la coque, appendices, voiles. Pour la coque, ce n’est pas très évident car en réalité il y a surtout deux constructeurs Constructeurs #Constructeurs au monde dont un ne fournit que les britanniques. Le plus gros travail s’effectue sur les voiles. Il occupe 50 à 80 % du temps consacré à la préparation du bateau.

- C.E : Tout le monde cherche évidemment à trouver les voiles qui lui permettent d’aller le plus vite mais surtout celles qui seront le mieux adaptées à la façon de naviguer de l’équipage. Cela joue sur la forme, un peu les matériaux même si en cette matière, il y a une grande homogénéité et puis après ce sont surtout les réglages dynamiques qui comptent. Vu les écarts très faibles entre nous, cela compte évidemment.

- XR : Si on regarde les six premiers des JO précédents, aucun n’a un jeu Jeu #jeu de voile identique. Il est impossible de bien faire au niveau mondial avec des voiles standard. Le partenariat avec une voilerie est important, nous c’est avec Incidences La Rochelle. Le jeu Jeu #jeu de voile doit effectivement s’adapter à la façon de naviguer de chacun : nous sommes à classer dans ceux qui serrent le vent, qui cherchent la route la plus courte à l’inverse par exemple des australiens qui font plus de route mais vont plus vite.

Que pensez-vous du plan d’eau ?

- XR : Il nous plait puisque nous y avons obtenu de bons résultats lors des Test Event ! On le voit positivement : le vent est faible mais régulier en force et direction et pour des régatiers de notre style qui n’aimons pas prendre les options extrêmes, cela réduit justement la possibilité d’options extrêmes pour ceux qui naviguent ainsi.

- C.E : Le courant est un facteur supplémentaire qui nous intéresse et qui met du sel à la compétition.

Votre objectif ?

- X.R : Le podium ! C’est le but de notre P.O et non le fait de simplement participer aux JO.

- C.E : Evidemment. Une médaille aux JO, ce n’est pas l’absolu en voile olympique mais pas loin… D’autant que nous n’aurons pas l’occasion d’en faire d’autres en Tornado puisqu’il disparait des JO.

Comment allez-vous aborder votre première journée de régate ?

- C.E : Sans précipitation à terre comme sur l’eau. En s’appliquant à bien faire les choses.

- X.R : Nous avons bien analysé avec Philippe Neiras les spécificités aux JO, le fait de naviguer en flotte réduite par exemple. Il faut aussi éviter la sortie de route, une très mauvaise manche qui vous handicape toujours pour la suite. Ici ce sera très dur de rattraper les points. Il faudra tout le temps rester dans le peloton de tête, retarder le plus tard possible la mauvaise manche que tout le monde subira. Et puis tenter de se détacher sur la fin. Il ne faut pas se faire dépasser par la taille de l’événement, pas naviguer « petit bras » comme on dit au tennis de ceux qui ne parviennent pas à conclure un match. Il ne faut pas tenter l’impossible parce que ce sont les JO ni non plus trop se contrôler.

Commencer bien après les autres, cela vous inspire quoi ?

- C.E : Cela nous conforte dans notre préparation. Nous ne sommes pas enfermés dans notre préparation, nous suivons ce que fait l’équipe, nous discutons de leurs régates. Et puis nous débutons avec les Stars donc cela relativise notre attente et singularité.

Et ce fameux « Code O » (grand genaker nouvellement arrivé sur le circuit pour ces JO), que vous inspire la décision du jury de finalement l’accepter ?

- X.R : Comme le jury a également refusé l’utilisation du raidisseur de tangon qui permet son utilisation maximum, cela réduit sa portée. Quand il y aura des vagues, le tangon va se balader et il y a même risque de casse. J’en avais fait réaliser un mais je considérais qu’en si peu de temps, nous n’avions pas la possibilité d’en maîtriser suffisamment le potentiel. Je suis d’un avis différent des étrangers : quand on s’est comparé aux hollandais qui l’avaient en entraînement, cela ne marchait pas fort mais les autres étrangers ont considéré que les hollandais faisaient exprès de cacher leur jeu, moi je ne crois pas. De toute façon, cela concerne deux équipages, américains et hollandais, qui n’avaient pas grand-chose à perdre. Cela reste quand même une interrogation .

- C.E : C’est aussi une autre philosophie de la course que nous. Eux tablent sur le petit temps où la voile peut être un plus. Nous avons voulu rester polyvalents en nous souvenant que lors des Test Event, la course s’est jouée le dernier jour dans la brise.


Pour en savoir plus

Site officiel de l’équipe de France de Voile : www.ffvoile.net/equipedefrance

ISAF mini-site spécial JO avec tous les résultats : www.sailing.org/olympics/

Site de l’Equipe de France olympique (tous sports) : www.franceolympique.com



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