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Semaine Olympique de Hyères

L’Equipe de France Olympique se dévoile

Même encadrement fédéral pour les Jeux de Pékin après le succes d’Athènes

jeudi 28 avril 2005Information FF Voile

Les résultats de l’équipe de France en voile lors des dernières olympiades d’Athènes témoignent d’une très nette progression par rapport aux Jeux de Sydney de 2000. La France, présente dans les 11 séries, à l’instar de 8 nations seulement sur les 61 courant aux Jeux, a récolté 8 places de finalistes dont 2 médailles : l’or de Faustine Merret en Planche et le bronze de Xavier Rohart et Pascal Rambeau en Star, sans compter la médaille d’or de Damien Seguin aux Jeux Paralympiques.

Les objectifs que la Fédération Française de Voile poursuit désormais sur ce plan sont notamment l’obtention de 3 médailles à Pékin, 1 aux Jeux Paralympiques et le titre de première nation en voile lors de l’olympiade 2012.

A l’aube de cette nouvelle préparation olympique, l’équipe de France ressemble de très près à la précédente et affiche une expérience non négligeable du très haut niveau. A ce jour, aucun nouveau nom n’apparaît sur la liste des athlètes, même si certains d’entre eux changent de série ou de partenaire. Seul Pierre Pennec vient ajouter son nom à la liste en remplacement de Marc Audineau en 49er. Mais l’olympisme ne lui est pas inconnu puisqu’il l’a côtoyé en Tornado aux Jeux de Sydney, équipé par Yann Guichard.

Cette équipe restera la même jusqu’en 2006 tout en restant ouverte à l’intégration d’éventuels espoirs. Une deuxième période, de 2006 à 2008, sera plus spécifiquement orientée vers la sélection proprement dite pour Pékin, ainsi que, en filigrane, pour 2012, a fortiori si la candidature de Paris l’emporte.

Composition de l’Equipe de France (39 athlètes dont les 15 de nos représentants présents à Athènes sont en italique)
- Mistral Hommes : Julien Bontemps (ASPTT Nantes), Nicolas Huguet, Fabrice Hassen (YCPR), Nicolas Beudou (V Lacanau Guyenne)
- Mistral Femmes : Faustine Merret (Crocos de l’Elorn), Lise Vidal (YCPR)
- Finn : Guillaume Florent (YC Dunkerque)
- 470 Hommes : Gildas Philippe (Douarnenez Douarnenez #Douarnenez Voile) et Nicolas Le Berre (SR de Brest Brest #brest ), Benjamin et Romain Bonnaud (SN Sablais), Nicolas Charbonnier (YC Antibes) et Olivier Bausset (CN Ste Maxime)
- 470 Femmes : Ingrid Petitjean et Nadège Douroux (SN Marseille), Blandine Rouille (CNV Aix les Bains) et Manon Borsi (COYC Hyèrois)
- Tornado : Yann Guichard (EV Rochelaise) et Alexandre Guyader (CN Angoulins) (anciennement planchiste), Xavier Revil (SRV Annecy) et Christophe Espagnon (SR Rochelaises) (anciennement équipier de Yann Guichard), Olivier Backès(USPEG Marseille)
- 49er : Pierre Pennec (SR Rochelaises) et Stéphane Christidis (EV Cagnes sur mer), Emmanuel Dyen (CNV Aix les Bains) et Yann Rocherieux (CN de Sciez)
- Star : Xavier Rohart (CV Fos sur mer) et Pascal Rambeau (SR Rochelaises), Philippe Presti (CV Arcachon) et Jean-Philippe Saliou (SN St Quay)
- Yngling : Anne Le Helley-Salomon (SR Rochelaises), Marion Deplanque (SNO Nantes) et Catherine Lepesant (CV Paris)
- Laser Radial : Sophie de Turckheim (YC Antibes), Solenne Brain (SR de Brest Brest #brest )
- Laser : Felix Pruvot (CNF Cornouaille), Thomas Le Breton (SR de Brest), Jérémie Steyaert (CV Chatelaillon), Mathieu Murati (COYC Hyèrois)


La Fédération Française de Voile : la structure encadrante

Définition des objectifs, mise en place des moyens humains et matériels, gestion des athlètes... la FFV assure un travail de fond permanent pour atteindre les buts fixés. L’organigramme résumé du secteur haut niveau est le suivant :

Sous la responsabilité de Philippe Gouard, Directeur Technique National, Claire Fountaine dirige les Equipes de France non olympiques et olympiques. A ses côtés officient divers intervenants internes ou externes gérant le médical, la kiné, la communication... Elle s’appuie également sur l’ensemble des Pôles France (Brest, Port la Forêt, ENV, Nantes-Atlantique, La Rochelle, Marseille et Antibes) et des Pôles Espoir (Wimereux, Normandie et Rhône-Alpes) dont les coordinateurs constituent un important centre de ressources pour la détection et l’entraînement des athlètes.

Un coordinateur et/ou entraîneur peut être attribué une série dans son ensemble comme à un équipage en particulier. Ainsi à Pascal Chaullet et Françoise Le Courtois sont attribuées les planches à voile, à François Le Castrec les Laser, à Loïc Billon les 470, à Philippe Neiras les Tornado, à Guillaume Chiellino les 49er. D’autres entraîneurs peuvent intervenir dans toutes les séries sur des sujets plus spécifiques et se partagent également les Yngling, les Finn et les Star. Il s’agit de Marc Laurent, Philippe Gomez, Philippe Michel, Alain Champy, Daniel Dahon et Marc Bouet.

Eric Orsenna nommé parrain et ambassadeur de l’Equipe de France

Peut-être ne doit-il pas être uniquement question de sport dans l’Equipe de France. Sans doute, ouvrir le sujet à un esprit pertinent, accepter une vision extérieure mais impliquée, intégrer une intelligence nouvelle ne peut qu’éclairer les réflexions et élever le débat. Quand ce membre à part est aussi académicien amoureux et pratiquant de la voile, on peut espérer que la cause de la voile olympique n’en tirera que bénéfice. Ce nouvel ambassadeur est l’écrivain Eric Orsenna. Extraits d’entretien.

« La mer et les bateaux ont toujours fait partie de mon environnement, par l’écriture et par la navigation. Je suis président du Centre de la mer de Rochefort, à la Corderie Royale, de l’association en charge de la reconstruction de l’Hermione, la frégate qui mena Lafayette soutenir les insurgés américains en 1780, et j’ai écrit plusieurs livres ayant la mer comme sujet ou toile de fond. C’est donc une attirance de toujours qui me conduit ici aujourd’hui. Parallèlement, j’éprouve une réelle passion pour le sport, pour l’image de chevalerie qu’il véhicule. Je me définis moi-même comme un sportif, mais obstiné et sans talent. Je suis écrivain à défaut d’être un vrai sportif, même si je navigue en régate sur mon Dragon, et que je disputerai mon premier championnat d’Europe prochainement. J’aime les aventures longues, sur la durée et le long terme et j’ai toujours rêvé de voir une préparation olympique de l’intérieur. Je suis tout simplement ravi d’avoir l’occasion de vivre celle qui nous conduira à Pékin.

Que puis-je apporter à l’équipe de France ? Je vais raconter l’histoire que les gens vivent. La raconter à eux-mêmes, les sportifs, mais aussi aux autres, le public, les sponsors, la presse. Raconter les individualités, l’Equipe, l’Olympiade. Je pourrais leur dire « Vivez, je raconte votre histoire ! » »

Interview de Claire Fountaine, directrice des Equipes de France

Comment se situe l’équipe de France d’aujourd’hui par rapport à celle d’il y a quatre ans ?
- Il y a quatre ans, nous sortions des JO de Sydney avec la présence des Français sur sept séries. Quatre ans plus tard, les Français étaient présents sur 11 séries aux Jeux d’Athènes donc c’est une déjà certaine différence. Sur la préparation d’Athènes, nous avions un double projet qui était de préparer une équipe pour Athènes et une équipe espoirs pour Pékin. Aujourd’hui, nous avons donc des coureurs sur les onze séries, à un niveau international dans la plupart des séries. Au lendemain de Sydney, il y avait eu l’arrêt d’un certain nombre de coureurs, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui puisque la plupart repartent sur l’olympiade à venir.
- Nous avons des Français à des places très correctes au niveau international, et ceci, même dans des séries où nous étions absents il y a quelques années.
- C’est le cas des séries solitaires et féminines. On se rend compte en Laser ou en Laser radial que les Français ne sont plus à la 25e ou à la 35e place. Aujourd’hui, ils sont capables de faire dans les 5 ou 3 sur une semaine olympique, ce qui n’était pas le cas avant. Sur les séries féminines, les Françaises étaient présentes en planche, mais elles le sont en plus en 470 féminin, en Laser radial ou en Yngling et à chaque fois avec un niveau international intéressant. C’est un petit peu la différence si l’on compare la France aux autres nations, c’est sa présence sur les 11 séries puisque c’est l’objectif que l’on avait pour Athènes, et que l’on a conservé sur Pékin.

En quoi la Préparation Olympique de Pékin sera t-elle différente de celle d’Athènes ?
- Celle de Pékin sera peut-être plus difficile en raison de l’éloignement et de la culture qui est différente. Athènes était en Europe, c’était relativement simple d’aller sur le plan d’eau, ce sera plus compliqué sur Pékin. Il y a aussi la difficulté du climat puisqu’on ne peut pas aller sur Pékin en période hivernale. L’autre point important est la montée des pays asiatiques, ils vont arriver très fort sur les prochains Jeux. D’une manière générale, il y a une montée du professionnalisme dans tous les pays, donc les compétitions seront de plus en plus difficiles.

Quelle est la leçon principale de la campagne d’Athènes ?
- La principale leçon est que l’expérience est essentielle. C’est pour ça qu’on voulait garder les coureurs, parce qu’on se rend compte que ceux qui ont vécu plusieurs fois les Jeux, finissent toujours bien aux JO. Pour gagner les Jeux, il faut être patient, volontaire et accrocheur. Rien n’est perdu d’avance et tout se joue dans les dernières manches.

Interview de Philippe Gouard, Directeur Technique National

Pouvez-vous nous expliquer les différences entre la Préparation Olympique de Pékin et celle d’Athènes ?
- Les évolutions que l’on propose et qui ont été acceptées, c’est différencier deux grandes familles de supports et de niveau. Donc on a déterminé qu’il y avait des séries dites « à expérience » qui sont le Star, le 49er, le Tornado et le Finn sur lesquelles on ne souhaite pas que des jeunes démarrent directement parce que ce sont des séries onéreuses qui demandent une expérience certaine. De plus, on a aujourd’hui une population de qualité sur ces séries, notamment sur le Star, donc ce n’est pas la peine d’engager des jeunes gens sur ces voies là alors que l’on a déjà des athlètes de grand niveau sur ces séries qui coûtent très cher, aussi bien en terme de finances que d’encadrement. C’est une pérennité pour nos athlètes de retour d’Athènes que de repartir dans une série de haut niveau.
- Bien sûr, pour compléter et alimenter ces séries à expérience, on a mis en face des séries dite « de formation » qui sont la planche, le Laser, le 470 et etc. Ce sont des séries fondamentales pour mettre le pied à l’étrier du haut niveau et qui permettent la confrontation des anciens et des jeunes.

Comment se situe le collectif aujourd’hui par rapport à celui d’il y a quatre ans ?
- Les conditions ne sont pas du tout les mêmes. On aurait tendance à penser que la préparation olympique de Pékin sera dans la continuité de celle d’Athènes, mais ce n’est pas une bonne idée. Sur Athènes, on est parti sur onze séries, il a donc fallu remettre le pied à l’étrier à l’ensemble des sportifs sur toutes ces séries. Aujourd’hui on repart sur onze séries mais avec un niveau moyen plus élevé.

Les objectifs pour Athènes étaient de deux médailles et de onze séries qualifiées, quels sont les objectifs sur Pékin ?
- On reste sur onze séries, on aurait pu régresser afin d’être plus pointus sur certaines séries mais on reste sur onze. On a fait le choix délibéré de partir sur trois médailles et d’être la première nation. On souhaite être devant les Anglais qui aujourd’hui nous dominent à travers les Jeux.



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