Malgré leur jeune âge, Eric Péron et Nicolas Guyader ont cette détermination et le sérieux des ceux qui se destinent à de grandes histoires. Sous l’allure angélique des deux garçons pointent deux personnalités vraies et obstinées. Face à leurs concurrents, à ces équipages qui ont eux aussi choisi le 49er comme support, Eric et Nicolas ont des parcours bien à eux et des expériences qui les placent dans une catégorie à part.

Eric, le barreur, a déjà usé ses fonds de ciré sur bien des supports. Du 470, sur lequel il naviguait avec son frère, au Figaro Bénéteau 2, le garçon s’est forgé un toucher de barre qui lui fait déjà une belle réputation. 2^e au Championnat de France jeune en 1998, 1^er à la Coupe Nationale d’été 470 en 2002, 5^e de la semaine olympique d’Athènes en 2003 ou encore 4^e au Championnat d’Europe de First Class 8, Eric a multiplié les entraînements, les régates et les rencontres. Dans le monde de l’olympisme, Nicolas Guyader est tout sauf un inconnu ; Champion de France Jeune en 1998, 6^e des Championnats du Monde Jeune en 1998, Champion du Monde Jeune en 1999, Champion du Monde Jeune en 2000 ou encore 2^e des Championnats du Monde Isaf Jeune la même année, ce jeune homme affiche un palmarès à en faire pâlir plus d’un. En lice pour la sélection des derniers Jeux Olympiques, cet athlète confirmé se destinait alors à défendre les chances françaises en Mistral One Design (planche à voile olympique jusqu’aux JO d’Athènes 2004). Privé d’Olympiade en planche, le rochelais a alors décidé de changer de support pour viser Pékin 2008.

Bizuths sur le circuit du 49er, Eric et Nicolas, le breton et le rochelais, ont su trouver l’un chez l’autre les qualités nécessaires, formant ainsi un équipage très complémentaire. Interrogés sur leur choix de s’associer, les garçons ne cachent pas leurs objectifs. « Je cherchait quelqu’un de physique, sachant bien régater et surtout étant très motivé. Je considère la préparation olympique comme la meilleure des écoles pour la régate. J’aime le format des épreuves inscrites au calendrier et le niveau y est très élevé. Vivre le pire et le meilleur enseigne le professionnalisme ; ce n’est que du bonus pour la suite », confie Eric Péron.

Du côté de Nicolas Guyader, les envies et choix sportifs vont naturellement dans le sens du barreur : « J’avais réellement envie de changer de support, de passer à autre chose que la planche à voile. Le 49er était pour moi le support idéal parce que nous restons dans la monotypie et que je souhaite conserver des sensations fortes pour ce qui est de la glisse. Si j’ai décidé de m’engager à nouveau dans une préparation olympique, c’est pour les plaisirs que procure la pratique de la voile, mais aussi parce que la compétition à haut niveau est forte en expériences enrichissantes ».

Bénéficiant depuis quelques semaines d’un 49er mis à leur disposition par la Fédération Française de Voile, Eric et Nicolas ont posé leurs sacs à l’Ecole Nationale de Voile de Saint-Pierre-Quiberon. Chaque jour, ils enchaînent les entraînements en baie de Quiberon et multiplient les sorties tactiques et techniques. Leur objectif est très clair et bien défini : « Nous naviguons tous les jours, dans toutes les conditions, seuls ou avec un autre équipage. Nous ne voulons pas précipiter les choses, et nous ne nous lancerons dans la régate qu’au moment où nous nous jugerons prêts à nous confronter à nos concurrents. Notre premier rendez-vous sera vraisemblablement la Semaine Olympique Hollandaise, fin mai. Il s’agira alors de notre première compétition au niveau international. Nous reprendrons ensuite les entraînements avant de nous aligner à la Semaine de Kiel, rendez-vous traditionnel qui sera sans doute le dernier avant les Championnats d’Europe qui nous mèneront au Danemark. Nous sommes conscient du fait qu’il nous faut encore progresser, renforcer nos bases avant de faire face aux étrangers ».

Multiplier les expériences

Eric Péron à la barre et Nicolas Guyader au trapèze

© Velox Images - photo Eric Rousseau

Sportifs accomplis, garçons à la tête bien faite, Eric et Nicolas savent aussi que le talent se forge et se nourrit d’expériences très différentes. Pour Nicolas, un changement de support olympique ne signifie en aucun cas un abandon, et c’est en planche à voile qu’il continuera à profiter des sensations de glisse et à perfectionner sa lecture du plan d’eau, atout essentiel en régate.

Eric, quant à lui, mettra d’ici quelques semaines le cap sur le circuit Mumm 30 et le Tour de France à la Voile auquel il prendra la barre le temps des étapes entre Manche et Atlantique, du monotype Monotype #sportboats CSC-Essec skippé par Hervé Gautier. Il se tournera également vers le Match-Racing match-racing #MatchRacing , discipline prisée par de très nombreux médaillés olympiques, afin de parfaire sa connaissance des règles de course, son sens stratégique, ses capacités à gérer un équipage et son sens de la communication Communication #Communication à bord.

Les mois qui viennent promettent donc à Eric Péron et Nicolas Guyader un emploi du temps très chargé. En effet, si ces deux régatiers vont faire des entraînements et des régates leur quotidien jusqu’aux sélections de la Fédération Française de Voile pour les Jeux Olympiques de Pékin 2008, ils vont d’ici là devoir trouver les partenaires techniques et financiers qui leurs permettront de faire les déplacements, de se fournir en matériel compétitif et de mettre toutes les chances de leur côté pour briller dans les eaux asiatiques.

Info Marie Le Berrigaud