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Du grand large à la plage : Toute l’actualité des sports de glisse depuis 2000

image 300 x 158Kito de Pavant, en glisse vers les Sables... Photo : Ch.Guigueno / Pipof.com/voile

Solitaire du Figaro

Christophe de Pavant nouveau leader… bien entouré

Près de 15 skippers encore dans le coup !

jeudi 15 août 2002Information Solitaire du Figaro

Avec des favoris en veux-tu en voilà, difficile de lire entre les lignes de la grille de départ de La 33e Solitaire du Figaro Solitaire du Figaro #LaSolitaire . A mi-parcours - après deux étapes qui se soldent avec des infimes écarts – on en sait guère plus et personne n’y voit plus clair. Seule certitude : rien n’est joué et tout reste à faire. Le point après 876 milles déjà parcourus avec les trois premiers au classement général… trois « quatras » au vent !

Christophe de Pavant(Malice) : le gentil-corsaire

C’est le marin aux cinq enfants, vingt-cinq transatlantiques, et moult traversées du Pacifique et de la mer de Chine. Christophe, surnommé par tous Kito, a déjà roulé sa bosse sur toutes les houles du monde et s’occupe « à temps partiel » de sa concession « L’Espiguinguette » sur la plage de l’Espignette au Grau du Roi. Il y a trois ans, il pointe soudain sa trogne de corsaire sur le circuit des solitaires, histoire Histoire #histoire de réveiller son âme de compétiteur. A 41 ans, « plus zen », il a pris aujourd’hui la tête du classement général provisoire. Kito revient sur le deuxième parcours entre Crosshaven et Les Sables d’Olonne dont il a été un grand animateur aux avant-postes.

« Ah, il s’est passé tant de choses ! Mercredi matin, je pensais que je serai mieux récompensé puisque j’avais mené pendant deux jours, je pensais me faire la balle… Mais avec beaucoup d’autres, on s’est fait bloquer par le courant et trois autres bateaux sont aussitôt passés devant. C’est jamais, jamais fini ce genre de régate. La première nuit, j’ai pris des risques, c’était la vraie piste de luge. C’était pas facile, mais fallait tenir bon pour faire le trou dès le départ.

Avec Philippe Vicariot, ça va être chaud pour le classement général, mais c’est une très bonne nouvelle d’être en tête. Ceci-dit, on a eu deux étapes avec peu d’écarts et on va repartir des Sables presque comme à Boulogne. C’est toujours mieux d’être devant, même si je vais avoir la pression et que ce n’est pas forcément une bonne chose. Heureusement, c’est ma troisième Solitaire, et je m’en étonne moi-même, je suis très zen cette année… »

Philippe Vicariot (Thales) : l’ingénieur-skipper

Il est en embuscade, à quatre toutes petites minutes (4’48’’) du tableau-arrière de Kito. Toujours pointé dans les hauts des relevés des positions, Philippe, l’ingénieur-skipper, demeure à 42 ans un vieux routier de la Solitaire qu’il dispute pour assouvir sa passion d’embruns. Avec un rêve entêtant de Vendée Globe pour moteur, il garde le souvenir de l’édition 1995 bien ancrée dans sa mémoire. Philippe avait alors fini, deuxième, à huit minutes dans le sillage de Poupon. Très près de la victoire mais si loin d’en goûter toute la saveur. Il est fin prêt à continuer sur sa lancée.

« On a eu beaucoup, beaucoup d’émotions et c’est pour ça qu’on fait du bateau. Comme lors de la première journée en mer d’Irlande, sous spi et à la limite du raisonnable. Mais il fallait pousser sous spi lourd pour gagner quelques mètres à l’arrivée. Toutes les secondes vont compter jusqu’à Cherbourg. Et puis après, c’était 25 heures de tout petit temps à s’arracher les cheveux, à se faire des trous dans le ventre. Parce qu’un coup, c’est bon… un autre, c’est pas bon. A la fin, le jeu Jeu #jeu de l’accordéon a joué en ma faveur. Je suis passé par le sud-ouest de l’île d’Yeu. A ce moment là, c’était tellement égal, qu’il fallait prendre un peu de risques. Il fallait faire quelque chose, apporter un petit plus. Je termine deuxième aux Sables d’Olonne. C’était pour moi une motivation supplémentaire de bien figurer puisque j’espère bien dans deux ans être au départ du Vendée Globe, à la barre d’un bateau deux fois plus grand. »

Gilles Chiorri (32 01 de Météo Consult) : gentleman skipper volontiers Mac Giver

Il parle anticyclones, dépressions, ou passages de front. Il explique à tous les phénomènes - un temps de curé ou un gros coup de Trafalgar – que vont rencontrer les concurrents. Très porté sur les affaires météo, une science qu’il expérimente sur le tas, tant sur la Solitaire qu’autour du monde qu’il vient de parcourir à vitesse Vitesse #speedsailing grand V à bord d’Orange. Officier de la marine Marine Marine nationale marchande, puis skipper du prestigieux Gitana VI, puis diplômé d’un MBA, Gilles louvoie au gré de ses envies. Toujours à l’écoute des sirènes du large et de la compétition, il n’hésite jamais à franchement pousser la barre pour multiplier les expériences et se dessiner un profil atypique. Ce Figariste, aux allures de "gentleman skipper", cultive la différence et ça lui réussit plutôt bien. Voilà qu’il pointe en troisième position au classement général, à moins de 10 minutes du premier (9’26’’), après avoir joué les Mac Giver à la sortie de la Mer Celtique.

« Cela ne faisait pas quatre heures qu’on était en course que je suis parti au tas et devais faire un triste bilan : grand-voile et spi déchirés. J’étais handicapé mais à force d’ingéniosité et de bricolage, au bout de 24 heures 24 heures Record de distance parcourue sur 24 heures , j’ai réussi à remettre le bateau en route. Même la pharmacie du bord y est passée et je me suis servi du sparadrap – comme du logo Figaro -pour réparer les voiles. J’ai fait les Mac Giver, mais cela valait le coup. En solitaire, il faut savoir tout faire : il faut être performant en terme de navigation, avoir de bonnes ressources physiques et jouer parfois de technique… quitte à se servir d’un adhésif ! ».

Du changement chez les bizuths

C’est Gwénaël Riou (Espoir Crédit Agricole) qui a pris les devants au classement des premières participations. Mais il a eu fort à faire avec la « miss » de la flotte, reine dans la brise, et surtout, toujours pointée au beau milieu des meilleurs du circuit. « C’est dommage, j’ai perdu beaucoup de places dans la dernière journée », regrette Jeanne Grégoire (Département de l’Aisne) qui a payé cher l’arrêt-buffet de l’île d’Yeu.

C’est Arnaud Boissières (Delta Dore & Partenaires) qui reste le grand perdant entre Crosshaven et Les Sables d’Olonne : premier à Crosshaven, il rétrograde à la 3e place. Toujours dur, dur d’être bizuth ! Avant le Golfe, partie de golf !

Dimanche, les 37 solitaires mettront le cap sur Gijon en Espagne, via le golfe de Gascogne qu’ils connaissent tous comme leur poche. D’ici là, Jean-Paul Mouren (M@rseille Entreprises), en vrai fondu de la petite balle blanche, organise une partie de golf. Avis aux amateurs, Erwan Tabarly (Thales-Armor Lux), Philippe Vicariot (Thales) et Christian Bex de France-Info sont les premiers inscrits. On vous donnera les résultats dans le prochain communiqué !

Laure Faÿ


Classement général provisoire
- Rg Skipper N° Bateau Temps d’arrivée
- 1 DE PAVANT Christophe 8 Malice en 171h02’11’’
- 2 VICARIOT Philippe 44 Thales à 4’48’’
- 3 CHIORRI Gilles 24 32 01 de Météo Consult à 9’26’’
- 4 BEYOU Jérémie 3 Delta Dore à 14’32’’
- 5 KOCH Antoine 10 Saunier Duval à 15’26’’
- 6 AUDIGANE Sébastien 46 Sport Sans Frontières à 16’16’’
- 7 DROUGLAZET Eric 1 David Olivier à 21’08’’
- 8 MORVAN Gildas 4 Cercle Vert à 28’16’’
- 9 JOSSE Sébastien 2 Créaline à 28’18’’
- 10 ELIES Yann 9 Groupe Générali Assurances à 32’50’’
- 11 CAUDRELIER Charles 5 Bostik Findley à 40’05’’
- 12 RIOU Vincent 85 PRB Produits de Revêtement du Bâtiment à 43’09’’
- 13 PETIT Benoit 201 Top’Océan à 43’18’’
- 14 TABARLY Erwan 7 Thales - Armor Lux à 53’17’’
- 15 TROUSSEL Nicolas 136 Galinette à 1h25’09’’

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