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Audigane prend la tête à quelques encablures de l’arrivée
mercredi 14 août 2002 –
On fait entrer les acteurs. D’un côté les occidentaux, ceux qui sont allés chercher un peu d’air au large, préférant tenter le tout pour le tout dans le sillage des leaders englués entre l’île d’Yeu et le continent. On demande Philippe Vicariot (Thales), Sébastien Audigane (Sports sans Frontières), Laurent Nabart (Ajaccio Corse du Sud), Gilles Chiorri (32 01 de Météo Consult). En face, le groupe pointé en tête la nuit dernière. En scène : Eric Drouglazet (David Olivier), Gildas Morvan (Cercle Vert), Christophe de Pavant (Malice), Sébastien Josse (Créaline) et beaucoup d’autres. Voilà pour le casting avec le vent, capricieux et instable en force, dans le rôle principale. L’île d’Yeu sert de décor et le scénario mise sur une arrivée aux Sables d’Olonne avec moult coups de théâtre.
8h00 : Le vent faiblit avec le lever du jour. Et Les leaders ont choisi de faire l’intérieur de l’île d’Yeu, au près serré en bâbord avec des vitesses proches de 6 nœuds, à 40 milles des Sables d’Olonne. Yann Eliès (Goupe Générali Assurances), Gildas Morvan et Kito de Pavant, les leaders de la flotte, se tiennent en 0,6 mille. Déjà les premières estimations d’arrivées se dessinent, on se prépare à terre à accueillir les marins en tout début d’après-midi.
10h00 : Les vitesses des bateaux ralentissent progressivement à mesure que le vent tombe. Sur l’eau, c’est toujours la bagarre acharnée en tête de la course. Personne ne lâche rien, et les places des cinq premiers alternent au fur et à mesure des relevés Argos. Le « Quinté + » au dernier pointage : Eric Drouglazet, Kito de Pavant, Gildas Morvan, Yann Elies et Sébastien Josse, regroupés dans un mouchoir de 0,5 mille !
11H00 : Patatras. Le vent s’écroule. Arrêt au stand. Les premiers Figaro sont stoppés net, sur place entre l’île et le continent. Certains bateaux contournent Yeu par l’extérieur (Audigane, Nabart, Chiorri), d’autres jettent l’ancre pour ne pas reculer. Les caprices d’Eole mettent à dur épreuve les nerfs des skippers éreintés. Les écarts entre les bateaux gagnés mètre après mètre ces dernières 24 heures 24 heures Record de distance parcourue sur 24 heures fondent comme neige Neige #snow au soleil.
12H00 : Ca s’en va et ça revient. Le vent pointe à nouveau son nez, par petites bouffées, de 2 à 4 nœuds. Et c’est reparti pour un énième nouveau départ.
13H00 : Une vacation en directe avec les bateaux est organisée depuis la terre. Les voix des marins transpirent l’épuisement et le doute à quelques milles de l’arrivée. Impossible de faire le moindre pronostic. C’est sûr, la deuxième étape va se jouer sur la ligne… sous haute tension. Un dernier relevé de positions annonce que Sébastien Audigane pointe en tête de la flotte, avec trois milles d’avance sur ses poursuivants directs : Laurent Nabart et Gilles Chiorri. Eric Drouglazet, la locomotive des partisans de l’intérieur, occupe la quatrième position à 3,3 milles du nouveau leader. Philippe Vicariot n’est pas positionné mais on le devine devant ! Seul petit bémol à ce dernier rebondissement : cette fois, c’est au large que le vent s’écroule.
14h30 : Eric Drouglazet a retrouvé de la vitesse Vitesse #speedsailing . Il progresse à 3 nœuds dans de l’ouest-nord ouest, plein vent arrière. Il se rapproche de la côte… Le suspense reste entier. Le scénario se contente d’annoncer un dénouement plein d’intrigues. Ce sera l’épilogue sur la ligne au large des Sables d’Olonne… en fin d’après-midi, si tout va bien.
Echos du large (vacation de 13 heures)
Eric Drouglazet (David Olivier) : " On est claqué, on pensait qu’il y aurait du vent et finalement c’est la pétole. C’est difficile. On a dû jeter l’ancre et c’est le stress qui nous garde éveillé. "
Sébastien Josse (Créaline) : " Ca va finir avec de très petits écarts… C’est dommage, on avait bien travaillé pour creuser la distance et ça va se jouer à 20 milles de l’arrivée. Ce sont les joies du Figaro… "
Gildas Morvan (Cercle Vert) : " Cette nuit, ça va j’ai pu dormir, je suis bien en forme pour le sprint final, ça va se jouer juste sur la ligne. A tout à l’heure… "
Laure Faÿ
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