Figaro-Bénéteau | Double mixte

Transat Paprec 2025 : Les premiers au point de passage de La Palma en milieu de nuit

samedi 26 avril 2025Redaction SSS [Source RP]

Alors que la tête de flotte était divisée en deux groupes jusqu’en milieu de matinée et que les marins ont enchaîné les empannages pour se recaler, tous se sont replacés avant de débuter un long bord bâbord jusqu’aux Açores. L’option qui semble prédominer au passage du « waypoint » de La Palma consiste à suivre la route directe en profitant de l’accélération du vent à proximité de l’île. Au classement de 16h00, DEMAIN (Martin Le Pape et Mathilde Géron), Winds of the Ocean (Alexis Thomas et Pauline Courtois) et Décrochons la lune (Romain Bouillard et Irina Gracheva) occupaient les trois premières places. Les dix premiers se « tiennent » en 15 milles


Michel Desjoyeaux : « Le commun des mortels n’accepterait pas de vivre ça »

L’ENTRETIEN. Il restera à jamais le premier. Avec Jacques Caraës, Michel Desjoyeaux a remporté la première édition de la Transat Paprec. C’était en 1992, il n’était pas encore “le Professeur” mais en avait déjà tout le talent. Depuis, “Michdej” est devenu un des grands noms de la course au large. Passionné invétéré, il débute un nouveau projet en Class40 cette saison. Hier, Michel Desjoyeaux a pris le temps de revenir en longueur sur son lien avec la Transat Paprec, aujourd’hui organisée par OC Sport Pen Duick. Il la décrit comme « une Solitaire du Figaro sur l’Atlantique » et rappelle le niveau d’engagement et d’exigence nécessaire pour y faire bonne figure.

Michel, quels souvenirs gardes-tu de ta victoire lors de la première édition de cette Transat Paprec ?

« Il y a plein de moments qui restent en tête. Je me souviens avoir eu un super coéquipier (Jacques Caraës), avoir réalisé une très belle trajectoire au large des côtes portugaises et de la fête dont on a profité à l’arrivée ! On avait aussi eu de la pétole au milieu de la traversée de l’Atlantique. Ça m’avait énervé : j’avais balancé la manivelle de winch qui avait rebondi et était passé juste au-dessus de la tête de Jacques ! »

Quelle est la place de cette victoire dans ton palmarès ?

« Ça avait été une année extraordinaire. Quelques mois plus tôt, je remportais ma première Solitaire du Figaro. Et puis c’était une grande première : les Figaro n’avaient jamais traversé l’Atlantique en course. De mon côté, j’avais fait une transatlantique l’année précédente. Avant de partir, il y avait pas mal de doute sur la fiabilité des mâts. Au final, ça avait été une très belle course et une belle bagarre. »

« La mixité ? Une évidence »

Quelles sont les clés pour être performant sur la Transat Paprec ?

« À l’époque, il était essentiel d’être capable d’élaborer une trajectoire avec peu d’informations météos. Les instruments de navigation d’aujourd’hui n’existaient pas encore ! Ce qui est sûr, c’est que c’est le même niveau et la même intensité que la Solitaire du Figaro Paprec sauf que ça se déroule en double et sur l’Atlantique ! »

Ce sont aussi des bateaux qui sont durs physiquement…

« Ils sont durs comme des monocoques de 9,75 mètres ! Après, la force de la classe c’est que tout le monde est logé à la même enseigne. Et puis les bateaux sont plus rapides maintenant donc on passe moins de temps en mer. Mais je ne sais pas si c’est une bonne nouvelle parce que finalement on n’est pas si mal en mer ! »

Il y a beaucoup d’enthousiasme et d’envie au sein de la flotte actuellement…

« Oui, malgré la banalisation des exploits sportifs et des courses et même s’il faut faire preuve de mesure (on ne sauve pas des vies), il est important de rappeler que le commun des mortels n’accepterait pas de vivre ça. La majorité n’a pas l’envie et n’est pas vraiment câblée pour traverser l’Atlantique à bord de Figaro Beneteau 3 ! »

Quel regard portes-tu sur la mixité ?

« La voile est un des rares sports où la mixité est un précepte d’office hormis dans quelques séries olympiques ou en planche à voile. Il n’y a pas de distinction entre les femmes et les hommes en course au large et ça n’a pas lieu d’être. C’est une évidence que les femmes peuvent tirer leur épingle du jeu en compétition. Bientôt, ce ne sera même plus une question ! »

S’aguerrir en Figaro semble toujours aussi plébiscité comme l’a montré le podium du dernier Vendée Globe (les trois premiers y avaient tous fait leurs gammes)…

« Oui bien sûr, le Figaro est un incontournable. Pour moi, ceux qui n’y vont pas et qui aspirent à s’épanouir en course au large ont tort. On n’est pas obligé d’y briller pour en profiter et acquérir de l’expérience. Mais c’est indéniable que si tu y brilles, tu ajoutes des tampons sur ton passeport pour passer aux étapes suivantes… »


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