Figaro-Bénéteau ORCOM

Tiphaine Ragueneau : "on a tous envie, moi comme les 12 autres Bizuths de bien figurer"

mercredi 3 septembre 2025Redaction SSS [Source RP]

Parmi les 35 skippers de cette Solitaire et les 8 femmes de la flotte cette année, Tiphaine Ragueneau (ORCOM) va vivre, comme les 12 autres « Bizuths », sa première Solitaire du Figaro. Le départ de la première étape, entre Rouen et la Baie de Morlaix, qui sera donné ce dimanche, sera un moment fort de la jeune carrière de la navigatrice bretonne de 32 ans qui, jusqu’en janvier dernier, partageait sa vie entre ses navigations et son travail dans une clinique vétérinaire. Avant de retrouver les éleveurs bretons et les vêlages, Tiphaine aura face à elle trois étapes particulièrement coriaces, au programme de cette 56e édition de la Solitaire du Figaro, sur un tracé d’environ 1850 milles nautiques entre Rouen et Saint-Vaast-La-Hougue, via la Baie de Morlaix et Vigo en Espagne.


Tombée dans la passion de la voile sur le tard, Tiphaine a tiré ses premiers bords en 2013 et a vite brillé en se forgeant un solide palmarès sur des régates Inshore et en Match-Racing. Installée depuis 2018 en Bretagne, Tiphaine s’est mise à « Rêver large » et a décidé de monter un projet pour passer « de l’Inshore à l’Offshore ». Elle participe à ses premières courses en Figaro avant de remporter avec Pamela Lee la sélection « Cap pour Elles » et de pouvoir participer à la Transat Jacques Vabre en 2023 sur un Class 40. Une expérience qui la conforte dans son projet d’autant que la pensionnaire du club de l’APCC Nantes est également sélectionnée pour faire partie du Team UpWind by MerConcept, un équipage 100% féminin sur le circuit Ocean Fifty. Après un hiver studieux et des semaines d’entrainements au Pôle France de Course au Large à Port-la-Forêt, Tiphaine, qui porte pour la première année les couleurs d’ORCOM, un partenaire fidèle au circuit Figaro, effectue une solide saison sur les différentes compétitions du calendrier, en solitaire et en double. La voici face au plus grand défi de sa jeune carrière avec sa première participation à la Solitaire du Figaro, dont la première étape, entre Rouen et la Baie de Morlaix s’élancera ce dimanche.

À moins d’une semaine du départ de la 56e édition de la Solitaire du Figaro, Tiphaine nous livre ses impressions.

Comment te sens-tu à quelques jours du début de ta première Solitaire du Figaro ?

Tiphaine Ragueneau : « La pression monte gentiment. Il y a un peu d’appréhension parce que le grand jour approche et que ça devient concret. Mais il y a aussi pas mal d’excitation de vivre ça pour la première fois ! Avec toutes les sollicitations pendant cette semaine dans le village du grand départ à Rouen, je commence à réaliser qu’on y est vraiment. On commence à regarder la météo, à entrer les checkpoints du parcours dans le GPS et puis on finit de préparer le bateau pour bien se concentrer sur le départ à venir ce dimanche. Je suis contente d’avoir pu recharger les batteries après ma dernière course, sur la Fig’Armor le mois dernier. On a aussi pris le temps de régler les derniers problèmes sur le bateau. On profite aussi de cette semaine pour nouer des liens forts avec nos partenaires. Je reçois pas mal de messages d’encouragements, via mes partenaires et également des éleveurs avec qui je travaillais et de mes anciens collègues vétérinaires, ça fait plaisir. »

Quel bilan fais-tu de ta préparation sportive avant la Solitaire ?

« Je ne me suis jamais sentie aussi prête que maintenant ! Même si les résultats n’ont pas toujours été aussi bons que je le voulais j’ai le sentiment de n’avoir fait que progresser au fil des entrainements et des compétitions cette année. C’est ma première saison complète en Figaro et même si je n’ai pas fait la Transat en double c’est une année dense et intense. Maintenant l’objectif est de finir cette saison de la meilleure des façons possibles sur cette première Solitaire pour moi. »

Quel est ton regard sur la Solitaire du Figaro à venir, et notamment sur son parcours ?

« Je pense que c’est une édition fidèle à la réputation de cette course, avec un parcours vraiment pas simple, avec des passages difficiles et notamment une troisième étape qui cumule à peu près tout ce qui peut être un casse-tête en solitaire. On aura le Cap Finistère, le Golfe de Gascogne, la Mer d’Iroise, la Manche avec du trafic maritime et des passages dans du courant fort à gérer, le tout sur une dernière étape de plus de 600 miles où les organismes auront déjà été bien entamés. C’est un « gros morceau » que j’appréhende un peu. Mais j’ai hâte de naviguer dans des endroits iconiques dont certains que je n’ai jamais « fait » en solo ».

Quelle sera ton état d’esprit sur cette Solitaire ?

« L’idée c’est de faire du mieux possible. C’est sûr qu’à la fin, l’objectif, c’est qu’il faut que je sois contente des choix que j’ai fait et de la manière dont j’ai navigué. Après je vais essayer d’être la plus sereine et la plus posée possible, ce qui est déjà un bon challenge me connaissant ! »

Est-ce que le classement « Bizuth » va être un objectif également ?

« Forcément, on a tous envie, moi comme les 12 autres « Bizuths » de bien figurer dans ce classement-là. Après, je pense qu’on est un peu tous pareils, on va dans l’inconnu. Pour nous tous, ça sera la première fois qu’on va faire plus de trois jours et deux nuits en mer « en mode Solitaire ». On ne sait pas trop à quoi s’attendre. Donc sur cette première Solitaire je ne me fixe pas franchement d’objectif de résultat, je n’ai en tout cas pas de grosse prétention autour de ça. On verra bien comment je gère la première étape et on avisera. »


 Communiqué Mathilde Mermod

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