Course des Phares
Départ reporté à jeudi prochain, au moins
dimanche 19 mai 2002 –
La situation très perturbée ne permet pas de prévoir une date fixe pour le départ aujourd’hui. Il a été demandé aux skippers de se tenir à la disposition du Comité de Course à partir de mercredi.
Le paradoxe est qu’il fait beau cet après midi sur Calais. Philippe Monnet et l’équipage de SOPRA GROUP ont décidé de sortir, suivis de Franck Cammas et GROUPAMA. Philippe Monnet souhaitait s’entraîner et tester ses vérins. Aubaine pour les invités des partenaires et des armateurs qui, à bord du Ferry Sea France Rodin, auront tout de même pu admirer le spectacle de multicoques en navigation.
La décision n’est jamais facile à prendre. En ce moment-même à Calais, il fait beau, le vent 15/20 noeuds est idéal pour un joli moment de voile. Pas facile pour le public qui déambule en nombre sur le quai où sont amarrés les dix multicoques de comprendre les raisons d’un tel report.
Une première dépression dès demain lundi, avec un vent de suroît 35 à 40 noeuds à Ouessant, soit lors du passage prévu de la flotte à la pointe de la Bretagne. Une autre dépression encore plus creuse pour la journée suivante de mardi, avec rafales à 50 noeuds sur le golfe de Gascogne, soit là encore en pleine zone où doivent naviguer les dix trimarans engagés. Le scénario météo ne semble pas pouvoir être pire.
Les multicoques sont pourtant censés traverser l’Atlantique, ils sont donc censés affronter le mauvais temps. Comparés de plus en plus souvent, et avec raison, à des Formules 1 de la mer, ces belles mécaniques à trois pattes sont capables de subir des conditions climatiques actuelles encore relativement normales en cette époque de l’année.
Mais c’est de la côte que vient le danger. La Course des Phares comporte de nombreuses marque de parcours près des côtes précisément dans des parages réputés dangereux : Ouessant, La Corogne, Le Fastnet.
Au large avec "de l’eau à courir" sous les étraves, ces bateaux peuvent naviguer dans ces conditions sans trop de difficultés et évoluer en fonction des système météo, mais sur ce parcours, au vent de la côte avec une mer très forte " Ce ne serait pas de la course, mais de la survie, explique Karine Fauconnier (Sergio Tacchini). Avec tous les risques inhérents à ce genre d’exercice. On serait au départ de la Route du Rhum Route du Rhum #RouteDuRhum , nous serions partis. La sortie de Manche aurait été difficile et puis on aurait pris une bonne baston, mais au large, avec de l’eau à courir devant nos étraves, avec des possibilités de se positionner au mieux par rapport au centre de la dépression. Là, on ne peut rien faire. On est au vent de la côte, avec une mer forte à très forte due au courant et au plateau continental. A la moindre avarie, nous pouvons ne plus être maître de notre bateau ". Avec, si cela était, l’escalade obligatoire qui se traduirait par la sortie d’un bateau de sauvetage du Cross, ce qui mettrait donc d’autres vies humaines en péril. Sans parler de la perte possible de ces bateaux, outils de travail des skippers, qui valent aujourd’hui dans les 1,8 millions d’Euros. Le jeu Jeu #jeu en vaut-il la chandelle ? Bien évidemment non. C’est pour ces raisons que les skippers ont demandé le report du départ de cette Course des Phares Calais-Calais.
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