Trophée Jules Verne

Ça strate sur le pont de Banque Populaire V

Bidégorry : "nous avons constaté qu’il manquait un morceau d’environ 2m20"

vendredi 4 février 2011Redaction SSS [Source RP]

Après avoir heurté un OFNI dans la nuit de mercredi à jeudi, Pascal Bidégorry et ses hommes ont mis du Nord dans leur route afin de trouver des conditions de vent et de mer leur permettant de sortir la dérive de son puits afin d’évaluer l’étendue des dégâts.


L’opération qui a pris environ trois heures a révélé que le choc a arraché 2m20 de la pièce immergée et confirmé la disparition de la crash-box. Ramenée sur le pont, la dérive est actuellement l’objet de toutes les attentions de l’équipage du Maxi Banque Populaire V qui met en œuvre tous les moyens dont il dispose à bord pour tenter de reprendre une marche normale sur ce Trophée Jules Verne.

Joint au téléphone en fin de matinée, Pascal Bidégorry revenait sur l’opération :

"Nous sommes arrivés dans la nuit sur une zone nous permettant de sortir la dérive sans trop de difficultés. La manipulation nous a pris près de trois heures pendant lesquelles nous nous sommes mis à la cape. Emmanuel Le Borgne en a "profité" pour plonger sous le Maxi Banque Populaire V afin d’évaluer d’éventuels dégâts sur les safrans et les fonds de coque. Sur ce point il n’y a rien de grave. Une fois la dérive sur le pont, nous avons constaté qu’il en manquait un morceau d’environ 2m20. Le choc a été tellement intense qu’il a carrément cassé le barreau structurel de la dérive. Actuellement, nous essayons de couper l’extrémité réduite en charpie mais avec les outils dont nous disposons, la chose n’est pas simple du tout. Nous y allons à la scie à métaux et à la perceuse. Une fois coupée, nous étudierons la possibilité de faire une stratification. Notre objectif est de fermer la partie basse de la dérive afin de la rendre étanche. Sans cela, avec la vitesse, elle continuerait à se délaminer".

Un gros travail en perspective qui devrait a priori prendre 24 heures pendant lesquelles le Maxi Banque Populaire sera contraint à une marche réduite.

"Nous naviguons sous solent avec 6 nœuds de vent et ce qui est sûr c’est que tout ça ne nous fait pas gagner de temps ! Nous espérons pouvoir mettre le gennaker assez vite mais pour le moment nous en avons besoin pour caler la dérive. Nous ferons tout pour aller au bout de notre démarche. Nous allons avancer heure par heure pour essayer de relancer de manière constructive l’histoire du Maxi Banque Populaire V avec le Trophée Jules Verne. Nous prendrons la décision qui s’imposera une fois que nous aurons tout tenté pour reprendre notre progression autour du monde dans des conditions normales de navigation et de sécurité. Mais pour le moment, nous continuons et face aux évènements, je me dis que j’ai vraiment beaucoup de chance de naviguer avec une équipe très solidaire, qui n’hésite pas à se remonter les manches dans l’adversité !".

Ce sont donc des heures difficiles qui se profilent pour Pascal Bidégorry et ses hommes qui gardent toutefois toute la détermination qu’on leur connait pour poursuivre leur belle histoire. En mer, l’activité s’annonce intense, alors qu’en ce treizième jour de course, le Maxi Banque Populaire V dispose toujours de 195 milles d’avance sur le tableau de marche. La course contre le temps continue.

 Info presse www.voile.banquepopulaire.fr

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