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TROPHEE JULES VERNE

Orange passe enfin l’équateur

L’Atlantique Nord en 7 jours et 22 heures

dimanche 10 mars 2002

C’est ce matin à 6h36 (heure française) que le maxi-catamaran Orange a passé l’Equateur soit 7 jours et 22 heures après avoir franchi la ligne de départ du Trophée Jules Verne. Bruno Peyron et ses hommes naviguent aujourd’hui dans l’Atlantique Sud et glissent à 800 milles dans l’Est de Fortaleza (Brésil). Le Pot au Noir est dorénavant derrière et n’aura ralenti le géant qu’une trentaine d’heures. Le but est aujourd’hui de progresser plein sud sachant la prochaine étape va être l’anticyclone de Ste Hélène. "Et cela n’a pas l’air simple ce qui se passe devant nous !" lâche Bruno Peyron à la vacation du jour.

9,1 noeuds de vitesse Vitesse #speedsailing instantanée à 8h00 ce matin, 11 à 9h00, 12,4 à 10h00 puis 14,2 noeuds à 11h00. Rien à dire, le maxi-catamaran Orange tourne bel et bien le dos au Pot au Noir et glisse maintenant le long des côtes brésiliennes dans un alizé d’est " un peu trop mou " au goût de Bruno Peyron. Il faut dire que la situation à venir n’est pas des plus simples à appréhender et l’anticyclone de Ste Hélène, traditionnellement calé au large des côtes africaines, a tendance à venir flirter avec les côtes sud-américaines compliquant la situation. Et si, normalement, il faut longer " pleine balle " les côtes sud-américaines pour contourner cette zone de vents faibles, celle-ci barre aujourd’hui littéralement l’accès au fameux Grand Sud. " Comment va-t-on se débrouiller avec notre ami l’anticyclone de Ste Hélène ? " lâche Bruno. La question est d’actualité car si le maxi-catamaran Orange glisse à 14 noeuds dans un vent de 10 noeuds d’Est soit plein vent de travers en ce moment, la situation pour les jours à venir est des plus complexes. " C’est un peu trop tôt pour dire ce que nous allons faire, déclare Bruno Peyron à la vacation, mais il est sûr que d’ici deux jours, il va falloir prendre une option. Et cette option, c’est soit contourner cet anticyclone par l’ouest le long des côtes brésiliennes, soit couper le fromage quitte à faire un peu de près ". " L’anticyclone gonfle et gonfle encore et nous ferme la porte d’Est en Ouest déclare à son tour Gilles Chiorri, le navigateur du bord. On se demande si cela ne serait pas mieux de couper à travers la dorsale. Il y a une décision à prendre et c’est trop tôt aujourd’hui pour le dire. Mais peut-être que l’on va griller nos premiers jokers sur cette véritable première épreuve... ". Rappelons que ce matin, lors du passage de l’Equateur, le maxi-catamaran Orange possédait une avance de 3 jours et 06 heures sur le temps de référence du Trophée Jules Verne établi par Olivier de Kersauson sur Sport Elec en 1997.

Le soleil, l’ennemi du jour !

"C’est vrai que c’est dur de trouver le sommeil car il faut très chaud à l’intérieur des coques qui sont noires et orange lâche Sébastien Josse à la vacation. Les matériaux qui sont exposés plein soleil doivent être à près de 90°... Il est impossible de poser les pieds nus sur le pont tellement cela brûle ! Bruno, hier, m’a installé deux seaux avec de l’eau de mer dedans pour pouvoir rester à la barre. Cela permettait de ne pas avoir les pieds qui brûlent et de m’asperger les genoux pour me rafraîchir ". Ambiance. Il faut bien voir qu’à ces latitudes, le soleil est omniprésent et les nuages aux abonnés absents. Et si l’équipage peut se mettre à l’ombre des voiles ou sous la casquette de la " pergola ", le barreur est souvent seul sous le soleil. Casquette, lunette de soleil, écran total, tee-shirt manches longues et pantalon léger sont ici obligatoires sous peine de brûlures intenses et de déshydratation.

Poséidon pour réveil...

C’est cette nuit vers 6h30 que le dieu Poséidon, soit Gilles Chiorri en personne affublé d’un masque et d’un déguisement, a réveillé Jean-Baptiste Epron, Ronan Le Goff, Florent Chastel, Benoît Briand et Sébastien Josse qui passaient pour la première fois l’Equateur en bateau. Le respect de cette fameuse tradition devrait se poursuivre dans l’après-midi. Nous en saurons plus demain.

Ils ont dit :

- Sébastien Josse : " C’était la première fois que je passais le Pot au Noir et pour moi cela a été comme à la télévision. J’ai regardé toutes les cassettes vidéo des grandes courses et j’ai retrouvé les mêmes ambiances. C’était humide, assez chaud avec un ciel menaçant et des gros grains. Par contre, nous ne sommes passés dans aucun grain et il n’est tombé que quelques gouttes d’eau ".

- Bruno Peyron : " Si je devais faire un bilan de cette première semaine de navigation, ce serait de dire que la bonne nouvelle est que nous sommes bien dans le match, que l’équipage est au top et que le bateau est dans un superbe état ".

Pierrick Garenne / Mer & Media / Orange

Voir la carte du tour du monde : Geronimo vs Orange


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