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Vie de Ministe

"Ma Mini-Transat 1993" par Serge Viviand

8e sur le proto VPLP “Caliente Marcelo”

jeudi 14 juin 2007SeaSailSurfnaute

L’idée de faire la Mini m’est venue d’un pari ! J’étais alors préparateur d’un 60 pieds américain pour le BOC Challenge 90/91. Lors de l’étape de Punta del Este, j’ai fait le pari avec trois amis également suiveurs, de participer à la Mini de 1993. La seule règle que nous nous étions imposée était… de construire soi-même son bateau ! Et pour la petite histoire Histoire #histoire , trois des quatre parieurs furent au départ !

On s’était ainsi retrouvé au départ de l’édition de 1991 et c’est là que j’ai remarqué le bateau de Dominique Bourgeois avec ses deux descentes sur le pont. Le choix des architectes qui vont dessiner le bateau est une affaire de feeling. Et chez Van-Pet (ndr : Van Peteghem & Lauriot-Prévost), il y avait un certain Sébastien Magnen et l’idée était là ! Après ce choix pour les concepteurs, il a fallu trouver un endroit et de l’argent pour le construire… Originaire de Morzine dans les Alpes, j’ai pensé que le faire là-haut, dans mon garage, provoquerait un élan de curiosité et que je trouverais ainsi de l’argent ! Eh bien non ! Pas un Penny, mais une belle histoire Histoire #histoire avec les copains qui sont plutôt habitués à skier ou voler en delta !

Avec Christophe Hégron, un ami de Bretagne avec qui j’avais déjà construit quelques belles pièces de course à la Trinité ou à Newport, on a d’abord construit un premier bateau pour… le champion de France de parapente Ali Gali. Et ainsi on a pu se faire un peu d’argent. Les voiles (à l’époque) pouvaient être en composite et c’est le constructeur de parapente ITV qui me les a fournies. Mon bateau sera finalement été mis à l’eau assez tard, à La Rochelle, et la qualification s’est résumée à un parcours entre La Rochelle, Brest Brest #brest , La Baule et Brest Brest #brest . À l’issue de cette navigation, le bateau était prêt, mais pas moi !

"À l’issue de la qualif, le bateau était prêt, mais pas moi !"

La transat 1993 est restée célèbre avec la suppression de la première étape après le coup de torchon qu’a ramassé la flotte dès le départ. Mais en ce qui me concerne, j’étais déjà retourné à Brest à la suite d’un bris de safran et je n’avais pas une grosse envie de retourner dans le baston ! La direction de course aura dû attendre une dizaine jours avant de laisser repartir ceux qui étaient encore valides, avec la condition de « descendre » sur Madère avec un équipier (suite à demande express des Affaires Maritimes).

J’ai choisi à ce moment-là pour partir avec Yves Dupasquier, deux fois ministe et vainqueur du BOC Challenge en classe 2. Cela m’a permis de me mettre dans une configuration de traversée optimale et de suivre des conseils qui se sont avérés excellents !

Le passage à Madère sera encore marqué par une semaine de folie : pluie torrentielle, baston, ponts et routes coupés, pas d’eau douce disponible, et même un cadavre dans le port ! Tout pour nous mettre la pression !

"une idée fixe « ARRIVER au bout » !"

Pour moi la grande traversée s’est déroulée avec une idée fixe « ARRIVER au bout » ! Je n’ai donc jamais poussé le bateau à fond et, faut-il le rappeler, la nav se faisait au sextant. On passait donc beaucoup de temps à aligner des astres sur l’horizon et à faire des calculs !

On fait alors une traversée assez rapide dans du portant constant et je n’ai pas de gros souvenir à part un bris de grand-voile et la défaite des bleus de l’époque, éliminés des qualifs pour la Coupe du Monde 94 ! Le tout sous pilote et des nuits complètes à dormir ! Les conseils d’Yvo étaient de naviguer propre et reposé pour ne pas manquer l’atterrissage sur la pointe d’Antigua et de ne pas tomber de fatigue avant la longue remontée jusqu’à St Martin et l’Anse Marcel, lieu d’arrivée. Ce fut ainsi fait et bien fait car cette logique m’a fait gagner deux places dans le sprint final… 8e ! Franchement je ne pouvais pas rêver mieux !

De cette course, je retiendrais les participants qui deviennent des potes éternels et, en premier lieu, Thierry Dubois, vainqueur haut la main. La construction aura été pour moi un truc énorme avec les amis de la montagne et le suivi qu’ils ont fait depuis le « garage-chantier » transformé en bar pendant ma traversée.

Je n’ai jamais rêvé depuis, retourner sur cette course, mais mon parcours professionnel m’a permis de rester en relation avec le « milieu » et je suis toujours adhérent à la classe.

Depuis 93, j’ai construit et navigué sur pas mal de bateaux de course, notamment avec Isabelle Autissier. Puis j’ai monté une boîte de logistique et, tout naturellement, le transport des minis fait partie de mes dossiers depuis 1999. Et cette année, ce sera la cinquième fois !

Quant à mon bateau et son sister-ship, ils ont fait plusieurs Mini-Transat Mini-Transat #MiniTransat depuis et ils « vivent », comme par hasard, maintenant tous les deux aux USA, à Newport.

Serge Viviand

Quelques liens
- Logistique Supports, la boîte de Sergio
- Les infos sur le mini 112 avec "Histoire Histoire #histoire des Halfs"


Voir en ligne : Toi aussi, racontes ta Mini à SeaSailSurf.com • plus d’info ici !


La Mini-Transat 1993

- Parcours : Brest – Madère – Saint Martin
- Longueur : 3960 milles
- Nombre de partants : 59
- Nombres de classés : 25
- Vainqueur : Thierry Dubois (Amesty international, plan Rolland)
- Deuxième : Marc Lepesqueux
- Troisième : Yves Le Masson
- Durée : 15 jours 03 heures (2900 m à 7,97 nds – 1re étape annulée)
- Faits de course : Première étape annulée ; Hans Bouscholte démâte à la sortie du goulet de Brest ; Pascal Leys disparaît en mer ; Thierry Dubois, 26 ans, termine la 1re étape et gagne la seconde.



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