Le funambule suisse avait course gagnée...

Photo : http://www.ravussin.com

Conditions : Vent Nord-Est de 15 à 20 nœuds pour les premiers avec passages de grains à 30 voire 40 nœuds.

Multicoques

La nouvelle tombe, froide comme l’hiver : Stève Ravussin (TechnoMarine-Match TV) a chaviré à 22h21 TU soit 23h21 heures françaises à 734,5 milles de l’arrivée de cette septième Route du Rhum Route du Rhum #RouteDuRhum . Avec les événements survenus la première semaine de course, on avait presque oublié que les alizés sont trompeurs et que la navigation au portant sous genaker est encore plus vicieuse pour les multicoques : un grain, une survente et c’est l’enfournement. Les voiles et l’inertie du mât font le reste. On sait aussi que le trimaran de Stève Ravussin, l’ancien Brocéliande puis Foncia d’Alain Gautier, avait une propension naturelle à piquer du nez avec des flotteurs moins volumineux, des foils moins profonds et une largeur moindre que les trimarans dits de nouvelle génération. Il faut également rappeler que le trimaran de Stève avait perdu son foil Foil #foil tribord (gauche) soit celui qui aidait le flotteur sous le vent (soit celui en appui !) à s’élever au-dessus des flots.

Une vague plus importante que les autres aura jouer son sale rôle de croche-étrave et la culbute commence pour se terminer cul par dessus tête : « J’étais à ce moment sur le point de sortir dans le cockpit je me suis donc retrouvé la tête sous l’eau, mais protégé par la casquette. A l’intérieur du bateau, tout est en vrac. J’ai tout de suite mis mes batteries en charge pour mon téléphone Iridium. (…) C’est une grande tristesse, et je pense à tous ceux qui m’ont soutenu et aidé dans cette aventure Aventure . Là, tout est réduit à néant et on se demande ce que l’on va faire demain. Je suis un couillon et puis voilà… ».

Et si les secours s’organisent pour aller chercher Stève, la course continue et c’est Michel Desjoyeaux (Géant) qui prend la pole position de cette Route du Rhum Route du Rhum #RouteDuRhum . Il pointe actuellement 1456 milles de l’arrivée et navigue toujours à haute vitesse Vitesse #speedsailing . 16 nœuds au dernier pointage de vitesse Vitesse #speedsailing instantanée, main sur Les écoutes et sens en éveil pour ce dernier sprint tout aussi dangereux que le coup de chien survenu la première semaine de course : « Il y a des grains, on est fatigué et c’est là que cela arrive lâche Michel Desjoyeaux (Géant) refroidi par la nouvelle. Le stress est tout aussi omniprésent que la première semaine. On sait très bien qu’avec ces bateaux là avec 500 mètres carré de toile, tout est possible. Et il faut rappeler en préambule qu’un multicoque cela chavire… ».

Deuxième il y a quelques heures et maintenant vainqueur potentiel, Michel Desjoyeaux glisse toujours dans un régime d’alizé soutenu et suit un cap au 282. « Il faut que je fasse attention au banquier » lâche-t-il en parlant de Lalou Roucayrol sur son Banque Populaire qui pointe à 51 milles. Presque sorti de son anticyclone « scotcheur », Lalou devrait rapidement trouver du vent portant de Nord-Est et recoller au nouveau leader. Marc Guillemot sur Biscuits la Trinitaine-Team Ethypharm pointe ce jour à 224 milles du leader et glisse à 14 nœuds de vitesse.

Côté multicoques de classe II, c’est toujours Franck-Yves Escoffier (Crêpes Whaou !) qui est en tête suivi d’Anne Caseneuve sur Yachting-casino.com.  

Monocoques

Celle qui a terminé 2^e du dernier Vendée Globe et qui avait gagné la Route du Rhum 1998 en 50 pieds a pris un peu d’air en ce milieu de nuit. Ellen MacArthur sur son Kingfisher compte 44,5 milles d’avance sur Mike Golding (Ecover). La guerre des empannages a bien lieu et chacun essaye de quitter l’autre sans pour autant vouloir le perdre du vue. Une vraie partie de Match-Race version Atlantique est en train de se jouer à 1 000 milles de l’arrivée si ce n’est que Mike Golding en cette fin de nuit vient d’entortiller son deuxième et dernier spinnaker sur lui-même. Il doit monter en tête de mât dans le courant de la journée pour essayer de le récupérer. Une avarie qui pourrait bien coûter la victoire et laisser s’envoler Ellen MacArthur qui devrait accroître son avance au fil des heures qui viennent. Hier un spi qui explose, aujourd’hui un spi qui se noue : Mike va être sérieusement handicapé dans les heures et les jours qui viennent. Sa course pourrait se jouer ici…

En 3^e position on trouve Joé Seeten sur Arcelor Dunkerque qui arrive bien à contenir Sill de Roland Jourdain. 114 milles d’avance pour le Dunkerquois pour 120 hier, tout va bien pour lui. Tous les deux suivent la même trajectoire et gageons que Joé va contrôler à l’empannage près ce sérieux rival pour le podium.

En flotte monocoque 50 pieds, c’est Nick Moloney (Ashfield Healthcare) qui est en tête. Par contre c’est Florys de Luc Coquelin qui a repris la deuxième place. L’Australien compte 72 milles d’avance.

En classe III monocoques, Storage Tek de Régis Guillemot continue de survoler le classement.

Pierrick Garenne