REGATA RUBICON
Nuit blanche en Méditerranée
dimanche 26 mai 2002 –
Décidément, ces deux bateaux animent joliment la tête de course. Après une journée entière à empanner, et ré-empanner indéfiniment pour se séparer du marquage de l’adversaire, Bernard Stamm et ses quatre équipiers ont réussi à créer ce petit rien de décalage qui a permis d’attraper une risée différente qui les a hissés à la première place du classement hier après-midi. Dans la soirée, Bilou reprenait l’avantage à la faveur d’un nouveau croisement. Toute la journée d’hier, l’écart entre les deux concurrents n’a jamais excédé 1 mille ! Et ce matin, c’est à nouveau l’équipage de Bobst Group-Armor Lux qui mène la flotte. « Etre en tête est très important, explique Bernard Stamm. C’est plus facile de se placer ensuite par rapport à l’autre, et ainsi de le marquer. Je pense en plus qu’on va toucher du vent de face, que le vent va revenir par le nord. Il était donc important d’être devant pour toucher en premier ce nouveau vent. »
A la différence du jour, les concurrents ne reçoivent aucun classement la nuit, entre 19h00 et 5h00 du matin. Alors, après une nuit de calme où tout est possible, on se jette impatiemment sur le premier classement du matin pour découvrir où sont les petits camarades, et savoir quel vent ils ont eu pendant la nuit. « C’est l’enfer ! Heureusement qu’on rigole… lâche immédiatement Roland Jourdain (Sill Plein Fruit). C’est vrai qu’après une nuit comme celle-là, il y a une petite angoisse au moment où tombe le premier classement. Les conditions de travail ne sont pas difficiles. La mer est plate. Mais le plus énervant est de ne pas savoir ce que l’on va avoir. A la minute même, il y a 180° d’écart entre le champ de vent prévu et la réalité… »
Le skipper suisse Dominique Wavre (Temenos), 3e à 16 milles de son compatriote Bernard Stamm, occupe une position stratégique, en embuscade, prêt à saisir la moindre opportunité. « Je connais bien ces conditions de vent. J’y ai été habitué. Mais c’est pas ce que je préfère. Sinon, je ne ferais pas de la course au large. Les écarts sont peu importants. Nous ne sommes pas très loin les uns des autres par rapport à cette météo tordue. On s’attend encore à une journée complète d’improvisation. Le temps est encore plus indécis qu’hier. Il faudra être opportuniste. Il y aura peut-être des coups à jouer autour des Baléares. »
Concentrés, ils le sont. Mais ont-ils le temps de profiter du spectacle d’une nuit étoilée ? « C’est magnifique, assure Dominique Wavre. Il y a un tout petit clapot. Le bateau glisse. C’est quelque chose de magique. » « C’est vraiment un beau spectacle, ajoute Bilou. On a vu un porte-conteneurs passé avec son bulbe sorti et son étrave. On se serait cru dans un bassin de carénage. » « C’est la pleine lune, la mer est à peine ridée, le ciel étoilé, conclue Bernard Stamm. Mais c’est beaucoup moins poétique, car on a passablement manœuvré ! »
Derrière, Tiscali, 4e, et Kingfisher, 5e, accuse sensiblement le même retard que la veille, soit respectivement 37 et 52 milles. Mais on le sait, en Méditerranée, une course peut se jouer dans les derniers milles. Loïc Le Bras
CLASSEMENT DU 26/05/02 05:00:00 Locale Paris
Rang Nom Lat Long Dist Ecart Vit Cap
1 Bobst Group Armor Lux 37 38.00’ N 0 04.00’ E 577,4 0 3,6 98
2 Sill Plein Fruit 37 38.60’ N 0 01.80’ W 580,1 2,7 2,4 87
3 Temenos 37 30.08’ N 0 15.04’ W 593,5 16,1 2,7 71
4 Tiscali 37 18.80’ N 0 38.44’ W 614,5 37,1 4,8 60
5 Kingfisher 37 05.52’ N 0 48.44’ W 629,6 52,2 3,4 81
ABD Adecco - Etoile Horizon
ABD Virbac
ABD L’Heautontimoroumenos
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