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image 300 x 150Départ de St Nazaire. Photo : Bernard Gergaud.

REGATA RUBICON

Roland Jourdain garde 50 milles d’avance

vendredi 17 mai 2002Information Regata de Rubicon

A un peu plus de 300 milles de l’arrivée, Roland Jourdain (Sill Plein Fruit), crédité de 50 milles d’avance sur son premier poursuivant, se méfie encore du retour par l’ouest de Bernard Stamm (Bobst Group-Armor Lux). Le suspense court toujours, et l’approche de l’île de Lanzarote peut encore réserver quelques surprises. Après plusieurs jours de casse-tête météo, l’alizé signe un retour discret qui propulse néanmoins les équipages à plus de 12 noeuds de moyenne. Le dénouement est proche !

"On est à demi rassuré, mais pas complètement" avoue Roland Jourdain (Sill Plein Fruit). L’avance de Bilou sur Bernard Stamm (Bobst Group-Armor Lux) s’est déjà réduite de 109 à 69 milles en 18 heures. Et le bateau suisse, parti dans l’ouest il y a trois jours, progresse régulièrement à 3 noeuds de plus en moyenne que le monocoque rouge et bleu de Bilou. A ce rythme - et si les conditions ne changent pas ! - 23 heures suffiraient pour que l’épopée de Bernard Stamm et ses équipiers se transforme en succès. Or les estimations prévoient encore 36 heures de course... Rien n’est donc joué ! "Il ne faudrait pas que ce soir on ait une petite molle" ajoute le skipper de Sill Plein Fruit qui ne se sentira mieux qu’une fois franchie la ligne d’arrivée devant la Marina Rubicon de Yaiza. Installé depuis hier soir à l’hôtel Gran Melia Volcan de Lanzarote, le PC Course n’a pu joindre le skipper suisse qu’à 17h30 (heure française). Bernard Stamm a connu des problèmes de fuel dans l’eau, obligeant l’équipage à couper quasiment tous les instruments pour économiser le peu d’énergie restant. (voir "ils ont dit" pour l’explication de Bernard Stamm).

Toujours calé à la deuxième place, l’équipage franco-italien de Simone Bianchetti se demande comment revenir sur Sill Plein Fruit. A la différence de Bobst Group-Armor Lux, Tiscali Global Challenge navigue sous le contrôle de Roland Jourdain, intercalé entre le bateau italien et l’arrivée. "Notre retard me semble difficile à combler, mais tout peut se passer" prévient Laurent Cordelle à bord de Tiscali Global Challenge. "On est un peu décalé, et on peut tenter d’en profiter, mais cela commence à devenir délicat. 50 milles cela fait beaucoup !" Pour les équipiers de Simone Bianchetti, l’essentiel est aussi de conserver la deuxième place. Kingfisher et Bobst Group-Armor Lux sont à moins de 25 milles. La lutte entre ce trio peut se terminer sous le vent de l’île. A bord de Kingfisher, Ellen MacArthur, toujours sereine, évoque plus facilement les plaisirs d’être en mer, que la régate, les écoutes entre les dents. "Tout va super bien. La mer est belle, le ciel bleu. On a croisé deux baleines à 10 mètres du bateau ce matin. C’était magnifique !" Légèrement décalé dans l’ouest - mais pas autant que Bernard Stamm - Kingfisher n’a pas dit son dernier mot.

La situation est quasiment identique pour les trois bateaux qui ferment la flotte. 20 milles les séparent en distance au but, mais l’écart latéral en longitude laisse le dénouement indécis. Dominique Wavre (Temenos), qui mène ce trio, peut espérer contrôler l’équipage d’Antoine Koch (L’Héautontimorouménos), mais pas celui de Jean-Pierre Dick (Virbac), trop décalé dans l’ouest. Pour ces trois-là, même si le podium semble bien compromis, la course n’en est pas moins importante. Le classement aux points n’impose pas d’aller le plus vite possible, mais de laisser un maximum de bateaux derrière soi. Le positionnement et la tactique à l’approche de Lanzarote seront donc primordiaux. Chacun devra prendre en compte les caprices d’Eole aux abords de l’île canarienne soit pour tenter un dernier coup de poker, soit pour marquer les adversaires directs, quitte à y perdre un peu de temps !

Loïc Le Bras

Ils ont dit :

Laurent Cordelle (Tiscali Global Challenge) : "Avec les îles, sous le vent ou au vent, il y a toujours des perturbations. L’arrivée sera délicate à contrôler, d’autant plus si, comme prévu, on arrive de nuit.(...) Avant de décider d’une manoeuvre, il faut toujours être sûr de la situation. Dans le petit temps, on force le bateau à gîter en basculant la quille sous le vent. Pour les manoeuvres, il est souvent bon de remettre le bateau à plat pour avoir plus de stabilité."

Roland Jourdain (Sill Plein Fruit) : "l’approche de l’île sera alizéenne. Demain soir, l’alizé sera installé. Le contournement de l’île peut être galère, mais cela devrait aller, malgré le dernier virage qui ne sera pas facile à négocier."

Bernard Stamm (Bobst Group-Armor Lux) joint à 17h30 : "On a fait un peu le tour de la paroisse, et maintenant on vient dire bonjour aux copains. On a eu un problème d’eau dans le fuel, on a pu sauver 3 litres, et je suis pas sûr que cela suffise pour tenir jusqu’au bout. Alors on a tout coupé. Il reste juste la centrale de navigation pour connaître la vitesse Vitesse #speedsailing du bateau. Cela paraît difficile de revenir sur le premier, mais rien n’est joué. En tout cas, la deuxième place est plus que possible. Même éloigné, il y a du marquage. Il faut qu’on profite au max de notre décalage."



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