Sea, Sail & Surf news

Du grand large à la plage : Toute l’actualité des sports de glisse depuis 2000

TROPHEE JULES VERNE

Orange à deux jours du Cap Horn

jeudi 11 avril 2002

Les journées défilent à la vitesse Vitesse #speedsailing moyenne de 22 noeuds et le maxi-catamaran Orange s’approche à grandes enjambées du dernier cap à laisser sur bâbord soit le mythique Cap Horn. A 8 heures ce matin, Bruno Peyron et ses hommes pointaient à 1 000 milles du cap tant redouté pour ses sautes d’humeur. Au pointage de 12 heures ce jour, le géant Marseillais affiche 562 milles sur les dernières 24 heures 24 heures Record de distance parcourue sur 24 heures et à ce rythme, le rendez-vous devrait être pris samedi matin. Le compte à rebours version " délivrance des mers du Sud " est bien lancé et l’Atlantique est aujourd’hui à portée d’étrave.

Moins de 1 000 milles à avaler, soit moins de deux jours de navigation pour le maxi-catamaran Orange pour quitter le vaste Océan Pacifique et attaquer la dernière ligne droite Atlantique. Le géant croqueur de milles affiche une belle forme et tient allègrement les plus de 500 milles quotidiens depuis quelques jours. Il devrait bénéficier de bonnes conditions météo jusqu’au cap qui porte le nom de la ville de naissance du navigateur hollandais Guillaume Schouten... Horn.

" Le flux est globalement orienté au secteur Nord force 7 Beaufort en moyenne, écrit le bulletin quotidien envoyé au bateau par Météo-Consult. Il va s’orienter progressivement au Nord-Ouest en raison de l’affaissement de l’anticyclone. Vous ne devriez pas être intéressés par le système dépressionnaire et vous devez avoir à cette heure un ciel bien chargé. La houle connaît peu d’évolution, elle devrait vous être favorable en s’orientant au Sud-Ouest le 13 pour 2 à 3 mètres ". En clair et décodé, Bruno et son équipage vont continuer de filer à vive allure vers le point de passage obligé en bénéficiant tout d’abord d’un vent de travers de 30 noeuds s’orientant ensuite au nord-ouest et " faiblissant " à 25 noeuds. Reste que le passage du Détroit de Drake large de 550 petits milles est le lieu de rendez-vous d’une houle qui s’amplifie du fait de l’effet entonnoir entre la pointe sud du continent américain et l’Antarctique mais aussi des fonds sous-marins qui passent de 6 000 mètres à quelques... 200 mètres. Inutile de dire que l’état de la mer peut gravement se modifier en quelques heures. D’autre part, les vents dépressionnaires butent sur la Cordillère des Andes toute proche et s’accélèrent d’autant plus qu’ils s’évacuent par le Détroit. Voilà entre autre les raisons pour lesquelles ce point de passage a reçu de bien maudites " lettres de noblesse " et noircit les pages d’histoire Histoire #histoire maritime.

Et si l’on s’intéresse aux chiffres que doit-on remarquer ?

Pour battre le temps de référence Ouessant-Cap Horn établi par Olivier de Kersauson en 1997 soit 46 jours 16 heures et 57 minutes, il faut que le maxi-catamaran Orange croise le rocher du " bout du bout du monde " avant le 18 avril à 00h33 TU... Inutile de dire que Bruno Peyron et ses hommes devraient facilement empocher ce troisième record Record #sailingrecord après ceux de Ouessant-Cap de Bonne Espérance et Ouessant-Cap Leeuwin. C’est exactement ici, soit dans moins de deux jours exactement, que l’on connaîtra l’avance concrète du géant sur le détenteur actuel du Trophée Jules Verne. Une avance qui devrait alors tutoyer les quatre jours...

Le saviez-vous ?

Le Cap Horn est mythique à plus d’un titre mais savez-vous quel fût le passage le plus édifiant ? Ce fût celui du trois-mâts Garthway, qui partiellement démâté au passage du Horn, fit demi-tour et regagnera son port d’attache chilien en passant... par le sud de l’Afrique et de l’Australie. Il arrivera 559 jours après avoir quitté l’Europe. Incroyable, mais vrai !

Pierrick Garenne / Mer & Média / Orange

Voir la carte du tour du monde : Orange autour du monde



A la une