Sea, Sail & Surf news

Du grand large à la plage : Toute l’actualité des sports de glisse depuis 2000

TROPHEE JULES VERNE

Un catamaran sur un tapis roulant dans les quarantièmes

samedi 30 mars 2002

31,2 noeuds de vitesse Vitesse #speedsailing instantanée à 12 heures pour 429 milles au compteur ces dernières 24 heures 24 heures Record de distance parcourue sur 24 heures  : le maxi-catamaran Orange engrange les milles en glissant plein Est le long des 46 degrés de latitude Sud. Le géant Marseillais navigue actuellement sous trinquette et grand voile à deux ris et pointe à 930 milles de la longitude du Cap Leeuwin (pointe sud-ouest de l’Australie) qu’il devrait donc franchir dimanche. Le vent est actuellement de 30/35 noeuds d’ouest/sud-ouest et devrait accompagner le bateau pendant les prochaines 48 heures : comme sur un tapis roulant !

On sent un vrai soulagement dans les voix de Bruno Peyron et de Gilles Chiorri à la vacation radio de ce jour. En effet, le maxi-catamaran Orange trouve -enfin ! - des conditions de navigation classiques dans ce Grand Sud si capricieux, soit un vent portant de 30/35 noeuds et une mer mieux ordonnée les poussant de l’arrière. " On a un flux régulier qui va nous permettre d’aller vite déclare Bruno. Mais surtout cela va continuer de mieux organiser la mer. Cela va faire du bien à tout le monde, aux hommes comme au bateau ! ". Et si le géant compte toujours un décalage de 300 milles en longitude avec la route plus sud d’Olivier de Kersauson, Bruno ne compte pas dans les heures qui viennent le rattraper : " Nous avons une grosse dépression dans le sud-est de notre route et on risque d’y rencontrer une mer une nouvelle fois très grosse (ndlr : Cette dépression de 940 hPa est au niveau des 60e Sud et Météo-Consult estime une houle à 7/8mètres au sud des 48e). Donc, nous avons fait un peu de nord-est cette nuit pour légèrement nous éloigner du centre dépressionnaire et avons repris maintenant une route plein Est. De plus, nous savons que les meilleurs vents pour nous sont de 30/35 noeuds et c’est ce que nous avons actuellement ".

Une vérification de tous les instants

On pouvait noter une baisse de régime sur les relevés du matin entre 5 et 9 heures françaises, mais Bruno apporte vite une explication : " Oui, c’est vrai car nous avons fait un arrêt de quatre heures ce matin pour changer une latte dans le haut de la grand voile et en avons profité pour réparer le winch bâbord de grand voile et vérifier le vis de mulet (ndlr : pièce métallique articulée reliant la bôme au mât) ". Et si les hommes de la situation étaient Hervé Jan et Yann Eliès sur la grand voile et Yves Le Blevec et Ronan Le Goff au winch, tout l’équipage est réquisitionné quotidiennement pour entretenir ce matériel qui souffre jour après jour. " Heureusement que nous faisons ces checks permanents enchaîne Gilles. Ce matin, Vlad (Dzalba Lyndis) a vérifié les vis de fixation du rail du chariot de grand voile et elles étaient quasiment toutes dévissées d’un demi voire d’un trois quart de tour. C’est incroyable comme tout peut jouer avec le temps, la mer et l’humidité. En ce moment, moi, je suis la tête dans l’électronique. Je suis ce que l’on appelle dans la marine Marine Marine nationale le " fusible " du bord ! ".

Ils ont dit :

Bruno Peyron : " C’est vrai que la température était descendue il y a deux jours à 5 degrés mais nous avons 10 degrés actuellement. Ce qui ne nous empêche pas de naviguer avec l’ensemble complet, veste et pantalon, la capuche et les gants !".

Gilles Chiorri : " Ce n’est pas le froid le principal souci à bord mais plus l’humidité ? Avec la condensation, cela goutte et perle dans le bateau. C’est les Niagara Falls quelque fois à l’intérieur !".

Pierrick Garenne / Mer & Media / Orange

Voir la carte du tour du monde : Geronimo vs Orange



A la une