Au fil de la journée, les bonnes nouvelles se sont enchaînées au rythme des medal races. La palme revient sans conteste à Manu Dyen et Stéphane Christidis en 49er. Deux mois après leur victoire à Miami, ils réalisent le doublé et mettent les formes puisqu’ils abordaient cette ultime course avec un matelas de 15 points d’avance sur les Anglais, habitués à régner sans partage sur le skiff Skiff #skiff . Encore une fois, le second équipage français, celui de Morgan Lagravière et Yann Rocherieux n’est pas en reste puisqu’il prend la quatrième place grâce à une belle medal race.

Autre victoire, celle de Pierre Leboucher et Vincent Garos en 470. Les Nantais s’emparent ainsi de leur troisième victoire sur une épreuve de la Coupe du Monde (après Medemblick en 2009 et Hyères en 2007) et savent que la relève est assurée puisque Sofian Bouvet et Jérémie Mion, à 20 ans seulement, prennent la cinquième place du classement général. Les filles du 470 ne sont pas en reste puisqu’Ingrid Petitjean et Nadège Douroux terminent deuxième, comme à Miami. Le podium est ici complété par le nouvel équipage composé d’Emmanuelle Rol et Hélène Defrance.

Le double français est donc au mieux de sa forme mais le solitaire n’est pas en reste et les finnistes font maintenant partie de la hiérarchie mondiale. Le jeune Jonathan Lobert termine troisième alors que Thomas Le Breton le talonne à la quatrième place.

Au total, 15 Français participaient à la medal race parmi lesquels les staristes Guillaume Florent et Pascal Rambeau. Ils prennent la 8^e place, une performance pour un équipage qui avait moins d’une semaine de navigation en commun avant d’arriver sur le plan d’eau ibérique. « Avant, on pouvait pêcher sur la fin mais ce n’est plus le cas » explique le Directeur Technique National, « il y a dans l’équipe une culture du titre et pas seulement du podium ». Le prochain objectif des Bleus sera la Semaine Olympique Française, du 23 au 30 avril à Hyères. « C’est chez nous, on se doit de faire des résultats » conclut le DTN.

Philippe Gouard, Directeur Technique National :

« C’est un résultat brillant ! Je n’ai pas souvenir que l’équipe de France ait réalisé une telle performance sur une épreuve de ce niveau. Il y a un esprit d’équipe exceptionnel. Avant, on pouvait pêcher sur la fin mais ce n’est plus le cas. Il y a maintenant une culture du titre, et pas seulement une culture des podiums qui est acquise. On a notamment battu les Anglais dans certaines séries et ça dynamise l’ensemble de l’équipe. Ça prouve que c’est possible et c’est important sur le plan psychologique. Le travail a été bien fait et nous avons une belle équipe d’encadrement. »

Manu Dyen, vainqueur en 49er :

« On fait le doublé après Miami, ce sont des habitudes qui plaisent à tout le monde ! Tous les internationaux étaient là à part les deux premiers du mondial. Nous avons encore mieux régaté qu’à Miami, en faisant très peu d’erreurs. On ne s’attendait pas à sortir la régate parfaite comme ça. C’est assez rare d’arriver en medal race avec 15 points d’avance. Sur la medal race aujourd’hui, les deux Anglais sont partis en match race et Morrisson, notre concurrent le plus proche s’est fait décrocher. Nous nous sommes ensuite contentés de le marquer, ça ne donne pas une très bonne manche mais l’important était de rester devant. »

Pierre Leboucher, vainqueur en 470 :

« C’est un super bon championnat. Nous avons bien navigué, c’est le travail hivernal qui a payé. Aujourd’hui, nous étions quasiment à égalité avec les Israéliens. Nous leur avons mis la pression dès le départ et ensuite, nous avons joué notre course. L’objectif ici, c’était le podium, nous n’avions encore jamais gagné Palma. Il y a deux ans, nous étions dans la même configuration mais la medal race ne nous avait pas réussi. D’une manière générale, c’est un bon début de saison puisqu’à Miami, nous avons raté le podium à peu de choses. On sent qu’on progresse. Pendant un moment, nous étions stables et là, on a le petit plus pour accrocher le podium. Le travail avec Nicolas Le Berre, notre entraîneur, est récompensé. »

Ingrid Petitjean, deuxième en 470 :

« Nous ne pouvions pas faire pire que deux au début de cette medal race, ça a donc été un duel entre les Italiennes et nous. Nous avons bien géré les trois quarts de la manche mais elles nous ont passé sur le dernier vent arrière. Nous aurions pu passer un gybe plus tôt ou gagner quelques mètres sur le deuxième près mais ça se joue vraiment à peu de choses. C’est la fin d’une belle semaine. Nous avons moyennement commencé mais nous avons réussi à monter en puissance pendant la semaine. La prochaine épreuve sera la Coupe de Printemps avec pas mal de bateaux étrangers. Pour nous, ce n’est pas une régate à objectif mais nous courrons avec les garçons, c’est plutôt sympa. Fin Avril, nous participerons à la Semaine Olympique Française qui constitue vraiment l’échéance de printemps. »

Jonathan Lobert, troisième en Finn :

« Nous réalisons un beau tir groupé après Miami où nous avons terminé 6 et 9. Le premier jour de course, j’étais un petit peu moins bien mais la manche gagnée le lendemain m’a donné un peu de confiance et tout s’est bien enchaîné ensuite. Cet hiver, nous avons passé deux mois à Miami à nous entraîner avec Ed Wright, l’Anglais qui est peut-être le meilleur finniste au monde aujourd’hui. Par ailleurs, nous mettons beaucoup de choses en commun avec Thom (Thomas Le Breton, ndlr) afin de monter le plus haut possible. Maintenant, nous allons rentrer chez nous pour prendre un peu de repos avant de redescendre dans le sud pour la Semaine Olympique Française. »

Thomas Le Breton, quatrième en Finn :

« Ca progresse ! J’ai fait une belle medal race dans des conditions pas évidentes. Nous avions du thermique faible avec des bascules. Il fallait être joueur, c’est ce que j’ai fait et ça a payé. Sur les manches aussi, nous étions à l’aise, souvent devant. Nous avons vu qu’il y avait quelque chose à faire et nous avons maintenant une idée du travail qu’il reste à réaliser. »