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Transat 650

La météo de La Rochelle à Salvador de Bahia

Explications météo du parcours par Eric Mas de Météo Consult

mardi 7 juillet 2009Information Transat 650

Golfe de Gascogne, descente de long des côtes portugaises, approche de l’archipel de Madère, traversée de l’archipel des Canaries et de celui du Cap-Vert, approche du Pot au Noir, maîtrise des grains et des calmes équatoriens puis navigation dans les alizés de sud-est… La Charente-Maritime / Bahia n’est pas qu’un long sprint dans les alizés de l’Atlantique Nord, mais bien un savant cocktail de conditions météorologiques.

Eric Mas, Directeur de l’Information de Météo Consult, partenaire météo de La Charente-Maritime/Bahia Transat 6.50 2009, commente le parcours entre la Charente-Maritime et Bahia et nous donne une analyse précise des conditions météos que vont rencontrer les marins dès le 13 septembre prochain :

« L’intérêt météo du parcours entre la Charente Maritime et Bahia, en passant par Madère, est la variété des situations traversées. En effet, quitter les côtes exposées à l’ouest sur les latitudes tempérées – La Charente-Maritime se situe sur la latitude 46°N - gagner les alizés de l’Atlantique Nord, traverser le Pot au Noir sur l’équateur thermique, s’affronter aux alizés de l’Atlantique Sud avant de trouver les côtes sous le vent du Brésil, c’est naviguer dans toutes les conditions météo possibles. La saison et les latitudes traversées permettent tout de même de ne pas risquer de fortes tempêtes.

La Première étape peut être lente ou rapide puisque toutes (ou presque) les situations sont envisageables.

La seconde quinzaine de septembre présente :

- Sur la route à travers le golfe de Gascogne, presque 50% de vents trop faibles et moins de 5% de vents trop forts. Le vent de face est le plus probable avec un secteur W à SW prédominant étant donné la trajectoire des dépressions qui se dirigent vers les Iles Britanniques et la Manche.

- Au large du Portugal, la forte chance de trouver l’alizé Portugais en bordure de l’anticyclone des Açores est bien réelle mais il peut y avoir des pièges à partir de la latitude de Lisbonne si une dépression orageuse vient se coincer dans le golfe Ibéro Marocain.

- Enfin l’arrivée sur Madère doit se faire dans un bel alizé équilibré grâce à la présence de l’anticyclone des Açores. Il se peut que celui-ci soit un peu trop envahissant et recouvre l’archipel de ses calmes. Le risque de subir le passage d’une dépression à cette latitude est faible mais pas inexistant.

La seconde étape, en octobre, peut être considérée en deux parties.

Première partie : tout d’abord une « descente » rapide vers le Pot au Noir pour traverser l’équateur.

- Au départ de Madère, le risque de devoir négocier le passage d’une dépression est déjà moins faible que lors de l’arrivée. Les dépressions de l’Atlantique Nord, deviennent hivernales, c’est à dire plus vastes et plus sud, et menacent plus fréquemment l’archipel. Mais il y a 45% de chances de trouver l’alizé dès que la flotte se sera extraite des calmes sous le vent de funchal.

- Au large de la Mauritanie l’alizé sera forcément au rendez-vous. D’orientation plus nord et un peu plus instable à la côte, il peut aussi proposer un peu plus de puissance. Plus régulier au large, les skippers peuvent être tentés de négocier la bascule du secteur N ou secteur NE en tirant les bons bords.. . mais attention à ne pas se faire aspirer par les calmes anticycloniques.

- Le Pot au Noir, cette zone de télescopage entre les alizés de NE et ceux de SE, est évidemment très difficile à traverser… en sautant de nuages en nuages, en passant de 40 nœuds sous certains grains aux calmes de durées indéterminées entre les nuages.

Deuxième partie… Enfin du Pot au Noir à Bahia, les skippers pourront compter sur l’alizé… mais d’une direction SE prépondérante, il ne sera pas un moteur confortable.

- 11% de calmes pour le Pot au Noir, ce n’est pas le pire…. Le plus difficile à gérer est le changement incessant de la force et de la direction du vent. Notre rose des vents ne reflète pas la violence des grains car les plus fortes rafales ne sont pas durables… elles n’en sont pas moins dangereuses et exigent de nombreuses manœuvres.

- Les premières bouffées de SE sont toujours vécues comme une délivrance. Une fois l’alizé gagné, l’on sait qu’il ne trahira pas. La mer est courte, inconfortable… mais ça avance bien.

- L’arrivée sur les côtes se fait logiquement avec un vent qui adonne, c’est à dire que l’alizé devient de plus en plus portant. Sur la bordure de l’anticyclone de Ste Hélène, le SE devient naturellement E puis NE. La navigation côtière devient plus hasardeuse au fur et à mesure que l’arrivée approche. Les effets de brises côtières se traduisent généralement par un renforcement en cours de journée mais par des calmes fréquents en cours de nuit. Rarement, mais possibles tout de même, des phénomènes encore assez violents (passage de lignes de fronts) peuvent s’extraire des terres brésiliennes et troubler le bel ordre de l’alizé ».

Plus d’infos sur www.transat650.org & www.meteoconsult.fr



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