Sea, Sail & Surf news

Du grand large à la plage : Toute l’actualité des sports de glisse depuis 2000

Vendée Globe

Armel Le Cléac’h : "C’est mon premier Cap Horn"

"Maintenant avec tout se qui s’est passé, je me retrouve 3e"

mercredi 7 janvier 2009Redaction SSS [Source RP]

Ce mardi 7 janvier à 11h30 (heure française), Armel Le Cléac’h et son BRIT AIR ont franchi le Cap Horn. Un symbole pour tout marin. Un moment exceptionnel pour le Saint-Politain qui, pour son premier Vendée Globe, franchissait pour la première fois ce « caillou » mythique en 3e position.

Un moment fort amplifié par les événements de ses 32 dernières heures… 32 heures… même pas une journée et demie. Courte durée somme toute mais dans laquelle il peut se passer tant de choses ! Comment en un si petit laps de temps peut-on passer en revue toute la panoplie des émotions ? De la peur réelle, celle qui vous prend aux tripes au plus grand bonheur… Du choc de l’annonce d’un ami en détresse au plaisir savouré d’un premier passage du Cap Horn partagé en direct ! C’est l’extraordinaire expérience qu’a vécu Armel Le Cléac’h…

Chapitre 1 : Mardi 6 janvier / 1h40 TU

La balise Sarsat de VM Matériaux est déclenchée. A 200 milles du Cap Horn, cette balise indique à l’organisation Organisation #organisation que Jean Le Cam, son skipper, est en détresse. La décision est prise immédiatement de détourner PRB et BRIT AIR pour porter assistance au skipper breton.

Le choc : « Le genre d’appel qu’on redoute tous : un skipper en détresse et quasiment pas d’information sur son état de santé….. »

Chapitre 2 : Mardi 6 janvier / 15h00 TU

BRIT AIR rejoint PRB sur la zone du chavirage de VM Matériaux. Après avoir perçu des signes de vie de Jean Le Cam, Armel Le Cléac’h et Vincent Riou s’engagent alors dans une ronde minutieuse et attentive autour du monocoque retourné.

Le stress : « Des quarts intenses d’une heure en tournant au plus près de VM. Très stressant avec un vrai sentiment d’impuissance : on savait qu’il était coincé à l’intérieur mais nous ne pouvions rien faire d’autre que d’attendre et de veiller… »

Chapitre 3 : Mardi 6 janvier / 18h00 TU

Durant le quart de Vincent Riou, ce dernier aperçoit du mouvement à l’arrière de VM : des caisses puis la trappe cassée et enfin Jean Le Cam qui parvient à s’extraire et à s’accrocher tant bien que mal au safran sous le vent. Il faudra 4 essais à Vincent pour parvenir à récupérer son ami.

Le bonheur : « J’avais fini mon quart et je m’étais éloigné pour bricoler mon moteur qui était le seul opérationnel. Quand je suis revenu, j’ai vu que le bateau de Vincent avait le mât sous le vent et que l’outrigger était cassé. Quand je me suis approché pour voir ce qui se passait, il y avait un autre gars en combinaison TPS ! C’était incroyable, de l’émotion dans tous les sens. »

Chapitre 4 : Mardi 6 janvier / 18h30 TU

Malheureusement, dans la manœuvre de sauvetage, l’outrigger bâbord de PRB a heurté le voile de quille de VM et se brise dans sa partie haute. Avec l’aide de Jean Le Cam, Vincent Riou parvient à éviter le démâtage de son monocoque. Le gréement de PRB sécurisé, les 2 hommes font route vers un mouillage abrité pour débarquer Jean et entreprendre les réparations de rigueur sur le monocoque de Vincent.

Le soulagement et la déception : « Après le sauvetage, je les ai suivi pendant une heure. Je voulais m’assurer que le gréement était sécurisé. On a discuté puis j’ai repris ma course vers le cap Horn. Même s’il faut que j’évacue tout ça, je n’ai pas encore la tête à régater. Je vais faire marcher mon bateau tranquillement, le ranger, manger. Et puis je suis un peu triste de quitter mon super compagnon de route Vincent. Il mérite de finir aux Sables. D’ailleurs, on s’est donné rendez-vous là bas pour boire un verre tous les trois ! »

Chapitre 5 : Mercredi 7 janvier / 10h30 TU

A peine remis de ses émotions, le skipper de BRIT AIR s’apprête à vivre un nouveau moment de très forte émotion. Le jeune breton voit en effet se dessiner les contours d’un relief ô combien attendu et symbolique : le Cap Horn. Après 59 jours de course, le Grand Sud touche à sa fin pour le monocoque au triskell. De jour, entre 2 grains et au bénéfice d’une éclaircie bienvenue, Armel Le Cléac’h peut savourer ce moment exceptionnel et laisser éclater sa joie.

Le bonheur (bis) : « C’est génial ! C’est mon premier Cap Horn, je suis ravi de le passer aujourd’hui. C’est beaucoup d’émotions depuis 24 heures 24 heures Record de distance parcourue sur 24 heures . J’en profite maintenant, la bouteille de champagne est prête, je vais faire quelques photos souvenirs. Aujourd’hui, je profite et je fais un peu de tourisme au Cap Horn. Je suis à 4 milles de la pointe. Le Horn, c’est énorme ! Je suis super content d’être arrivé jusque là. Avec BRIT AIR, c’est une réussite : le bateau est en bon état, on a passé les mers du sud avec une philosophie, celle de préserver avant tout le matériel, donc pas forcément d’attaquer comme l’ont fait certains, quitte à perdre un peu de terrain. Maintenant avec tout se qui s’est passé, je me retrouve 3e, ce n’est pas forcément mérité par rapport à certains qui ont eu plus de malchances que moi … mais c’est la course au large ! On est tous passé par là… Je prends ce qu’il y a à prendre, la route est encore longue jusqu’aux Sables d’Olonne donc pour l’instant je ne m’occupe pas trop du classement. »

Info presse Agence Windward / www.voile.britair.fr


Classement de 16h

- 1 Foncia / Michel Desjoyeaux 6312.5
- 2 Veolia Environnement / Roland Jourdain 6421.5 +108.9
- 3 BRIT AIR / Armel Le Cléac’h 6972.3 +659.7
- 4 PRB / Vincent Riou 7055.0 +742.5
- 5 ROXY / Samantha Davies 8173.0 +1860.4



A la une