Tour du monde

L’Earthrace tente le tour du monde au Biodiesel

Le trimaran à moteur longe la Californie après un pit-stop au Mexique

vendredi 16 mai 2008Christophe Guigueno

Non, Olivier de Kersauson n’a pas dopé son trimaran à moteur aux frais de France 3 – Thalassa pour tourner un remake de Waterworld en duo avec Kevin Costner ! Ce trimaran à l’allure de monstre des mers grisé au gasoil bio a d’autres objectifs. Plus sérieusement, il tente actuellement de battre le record de vitesse autour du monde.


Le record de vitesse autour du monde est détenu depuis 1998 par le trimaran anglais « Cable & Wireless Adventurer » en 74 jours 23 heures et 53 minutes. Cette circumnavigation au moteur est ainsi 50% plus lente que le record à la voile détenu par le catamaran « Orange 2 » de Bruno Peyron et son équipage. Et encore, Orange 2 n’a pas fait escale. Et si on oublie ses matériaux et son mode de fabrication, le catamaran français a réellement fait un tour du monde sans polluer. Juste la force du vent.

C’est d’ailleurs dans cet été d’esprit que « Earthrace » a pris le départ, en mars dernier, d’une deuxième tentative contre le record de 1998. Le trimaran de type perce-vague est long de 24 mètres (12 de moins qu’Orange 2) et est propulsé par deux moteurs qui tournent au biodiesel. Capable de pointes à 40 nœuds, il peut parcourir 13,000 milles (un demi-tour du monde à la voile) avec un plein de 12,000 litres. Mais à une vitesse moyenne de 6 nœuds. S’il glisse à 25 nœuds, la distance maximale parcourue tombe à 2,000 milles nautiques. Pas de quoi traverser un océan…

Du coup, son skipper, le Néo Zélandais Pete Bethune, a prévu de nombreux pit-stops depuis leur départ d’Espagne. Jeudi, ils étaient ainsi au Mexique pour un refueling express de 3 heures et 15 minutes. « On nous avait prévenu que les médias mexicains nous attendaient avec intérêt » écrivait hier sur son blog le capitaine du bord. « Quand on est entré dans la marina Navidad de Manzanillo, on a vu que c’était vrai. Il y avait déjà une flottille de bateaux à nous suivre et, au port, il y avait des centaines de gens à nous faire signe ». On imagine bien l’arrivée d’un tel engin dans un tel port.

Aussitôt le plein terminé, l’équipage a repris la mer, comblant une 18e journée de course autour du monde à près de 500 milles, pit-stop compris. Après 7000 milles parcourus en travers de l’Atlantique et via le canal de Panama, ils comptent 900 milles d’avance sur le temps de référence. Prochaines escales : San Diego, Maui… suivront Majuro, Singapour, le canal de Suez avant l’arrivée à Valencia.

Pour suivre sa course : www.earthrace.net



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