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Solitaire Afflelou Le Figaro

Les neuf vies de Mich’Desj

Michel Desjoyeaux revient sur ses 9 participations et 2 victoires

mardi 16 août 2005Christophe Guigueno, Redaction SSS [Source RP]

« Il a osé assumer ses choix seul, virer de bord sans se soucier de la route de Michel Desjoyeaux, ce que je n’aurais sans doute pas fait. » Ces mots sont de Yann Eliès (Groupe Generali Assurances), deuxième de la Solitaire 2004 avec deux victoires d’étape. Il parle de Pietro D’Ali, actuel leader du classement général... C’est dire si un Figariste expérimenté se laisse encore influencer par le Professeur, alias Mich’Desj. Michel Desjoyeaux. Et pour cause... retour sur les neuf vies de Figariste du quadra de Port-La-Forêt, double vainqueur et toujours en course pour la victoire à sa dixième participation.

1990 (4e du classement général)

« C’est ma première solitaire, ce n’est pas rien ! Déjà, j’aime le solitaire. J’aime le jeu Jeu #jeu intellectuel et individuel qui est passionnant. Tu es seul et tu as tout à faire. Mon souvenir le plus marquant sur cette édition, c’est la dernière étape. Nous mettons 48 heures à descendre de Kinsale à La Rochelle, sous spi par 30 nœuds de vent. Je dors quand le bateau part au surf Surf #Surf et je me réveille pour donner le coup de barre au moment où il tape dans la vague de devant. C’est la première fois que la course se court en Figaro et pas en Half Tonner, la différence est grande. Les half sont déposés sur place. Je termine 4e à 1 minute 30 du 3e. A l’époque, on m’appelait « attends une minute ». »

1991 (2e du classement général)

« C’est l’année Parlier et nous avons tous un peu subi. Yves remporte la première étape avec plus d’une heure d’avance au moyen d’une option extrême. A partir de ce moment là, il devient impossible à rattraper et remporte les deux étapes suivantes. Le souvenir de cette année là : l’arrivée de la deuxième étape à Concarneau. On rase la balise d’entrée du chenal et le bateau qui me devance tape dans la balise. Ça ne l’a pas fait rire mais ça m’a fait gagner une place ! C’est à partir de cette année que tout le monde a eu un GPS, à l’époque ça coûtait 25 000 francs et c’était très compliqué à régler. »

1992 (Première victoire)

« Cette année là, il y a eu un bord d’anthologie ! Nous sommes sous spi entre Gijon (ESP) et Port La Foret et le vent monte graduellement pendant 24h00 pour atteindre plus de 40 nœuds. Je suis avec Jean Le Cam en tête et tous nos concurrents partent au tas les uns après les autres et ramassent leurs spis.

C’est aussi ma première victoire dans des conditions pas faciles. Le sponsor s’était décidé tardivement et avec peu de moyens. Tout le début de la saison a été difficile financièrement et j’ai participé au Tour Voile sur le bateau de l’école navale pour gagner des sous. Ça prouve que c’est dans la difficulté que tu donnes tout ce que tu as et que tu fais de belles choses. Il y a aussi une certaine maturité qui arrive au bout de trois ans. C’est à ce moment là que tu arrives à t’exprimer. Gagner une solitaire, ça détend l’atmosphère. Avant de gagner, tu es un bon figariste mais ça ne suffit pas, après tu es plus surveillé, tu fais partie des anciens vainqueurs, mais tu gagnes en sérénité. »

1993 - 1994

« J’ai fait un break en travaillant sur La Poste en 1993, puis sur l’Hydroptère en 1994. J’ai fait des choses intéressantes même si elles étaient loin du solitaire. »

1995 (12e du classement général)

« Quand Pierre Follenfant m’appelle fin 1994 pour me dire que j’ai un bateau qui m’attend dans le port, je ne réfléchis pas longtemps. C’était mes débuts avec TBS et ça continue encore aujourd’hui.

La reprise est un peu difficile puisque les autres ont continué à travailler. Je termine 18e de la première étape et c’est la première fois que je fais une place au delà de 15. J’ai deux heures de retard sur le premier, c’est irrattrapable. Je n’ai jamais réussi à revenir dans le match. Je n’étais pas complètement à la ramasse, mais je n’étais pas dans le coup.

Cette année là, je me souviens de Philippe Vicariot qui avait une avance énorme. Il avait course gagnée et il a fait demi tour pour rejoindre le bateau de la Marine Marine Marine nationale qui l’appelait à la VHF. C’est incroyable mais il l’a fait et a perdu une heure. Il était complètement extenué et plus tout à fait lucide. »

1996 (2e du classement général)

« Je n’ai pas beaucoup de souvenir si ce n’est que j’ai terminé 3e à la dernière étape au Crouesty. J’ai gagné le championnat de France cette année là. »

1997 (5e du classement général)

« C’est l’année Cammas. Quand quelqu’un est en état de grâce comme c’était le cas pour Franck, ce n’est même pas la peine de lutter. Une grosse partie de la course s’est jouée dès la première étape où Franck Cammas et Dominique Wavre sont les seuls à faire une route évidente alors que nous sommes tous partis chercher des choses compliquées et pas efficaces. »

1998 (Deuxième victoire)

« C’est à mon tour de connaître l’état de grâce. Cette année là, il n’y a pas grand chose à me résister. Sur toute la saison, je gagne quatre épreuves sur cinq, soit une étape sur deux.

Grâce à cette victoire, je rentre dans la famille des doubles vainqueurs et j’espère bien rentrer un jour dans celle, encore plus fermée, des triples vainqueurs. Il n’y a que Philippe Poupon et Jean Le Cam dans ce cas et ils ont chacun une quinzaine de participations à leur actif. Je n’en suis qu’à neuf.

Après cette année, j’avais fait le tour de la question et il fallait que je passe à autre chose. C’était vraiment une année charnière. J’attaque la construction de PRB en 1999. C’est aussi l’année où Bruno Jourdren a coulé en percutant une falaise. Les conditions étaient horribles. Il faisait nuit, il y avait du brouillard, du courant, des vagues et du vent. Il n’y avait aucune visibilité. C’est la seule fois depuis que les Figaro sont les bateaux de La Solitaire qu’un bateau est perdu en course. Ça a refroidi tout le monde. »

2003 (3e du classement général)

« Je reprenais après une pause de cinq ans mais j’ai réussi à terminer 3e. Tout le monde était logé à la même enseigne puisque personne ne connaissait le bateau. Et le Figaro II n’est pas tellement différent du premier en terme d’ergonomie, d’autant plus que c’était une année de pétole. Les quatre étapes se sont déroulées sans vent. Nous étions contents d’en finir. J’ai réussi à faire quelques belles opérations. Cela peut paraître prétentieux, mais le fait d’avoir gagné la solitaire deux fois permet une certaine décontraction. C’est ce qui m’a permis de tenter hier une option assez risquée. Je n’étais pas certain qu’elle soit payante mais j’avais envie de l’essayer, de ne pas avoir de remord. »

Itv : Effets Mer


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