Record de l’Atlantique

543 milles en 24 h et en solo pour Joyon

Nouveau record de distance parcourue en une journée !

dimanche 3 juillet 2005Redaction SSS [Source RP]

Francis Joyon, à l’entame de son 4e jour de mer dans sa tentative contre le record de la traversée de l’Atlantique Nord en solitaire, vient de battre le record absolu de distance jamais parcourue à la voile et par un homme seul. Avec 543 milles, il efface des tablettes Laurent Bourgnon. Le skipper de Primagaz avait, lors de l’établissement de son temps de référence entre New York et le Cap Lizard début juillet 1994, établi dès son deuxième jour de course l’hallucinant chrono de 540 milles parcourus de point à point et en 24 heures, à la stupéfiante moyenne de 22,50 nœuds. C’est cet exploit que Francis Joyon vient de ranger aux archives du World Speed Sailing Record Council, y substituant le nom de son trimaran IDEC en 543 milles à 22,62 nœuds de moyenne. Le tout sans même y penser, le tout avec une désarmante candeur, car tout à son combat avec sa machine lancée à fond dans un brouillard opaque, le déconcertant Francis n’a absolument pas conscience de l’exploit en cours...


« 538 milles ? Ah bon ! tu me l’apprends car ici c’est un peu l’enfer et je n’ai pas le temps de faire ma nav... » A bord du grand trimaran IDEC, l’heure n’est ni à l’euphorie, ni aux calculs d’apothicaire. Et pourtant, les chiffres parlent : IDEC vient de réduire de 138 milles en 22 heures son retard sur le tableau de marche du détenteur du record. Le trimaran rouge a couvert depuis jeudi matin 1 432 milles à 19 nœuds de moyenne. Il a atteint en début d’après-midi la mi-parcours après un peu plus de 3 jours d’une cavalcade effrénée. Car Francis Joyon a endossé le bleu de chauffe. A grands coups de changements radical de voiles, passant du petit au grand gennaker, puis au solent, il abreuve sa machine du puissant combustible vélique venu en force (25 nœuds) du Sud Ouest. Il faut régler, ajuster en permanence la tension des écoutes, choquer ici, reprendre là...

« Le bateau progresse bien, je suis heureux » dit il, laconique. Dans le froid et la brume persistante, « J’espère voir le ciel ce soir, ce serait sympa... », Joyon marche à l’obsession, celle de la vitesse toujours et encore, indifférent aux chiffres et à sa fatigue qu’il sent pourtant insidieusement monter, après les grosses angoisses d’hier dont le souvenir rétroactif lui arrache cette vision dantesque de son grand voilier rouge fonçant toutes alarmes hurlantes au beau milieu d’une flottille de pêche noyée en plein brouillard. Et toujours cette candeur, « J’ai un peu outrepassé les recommandations du fabricant de voiles ce matin et mon petit gennaker a explosé ! » Quelques minutes à ramasser les lambeaux de kevlar et le sillage d’IDEC bouillonnait de plus belle. « Le flotteur sous le vent enfourne un peu mais il n’y a pas encore trop d’eau sur le pont. » Le train d’enfer continue. Francis attend un léger mollissement en soirée. Avec l’adonnante, il envisagera alors un premier empannage stratégique pour demeurer collé à la route directe vers le cap Lizard.

Info Mer & Media


Voir en ligne : www.trimaran-idec.com


A propos du record

 A 17H00 (heure française), le trimaran IDEC a parcouru 543 milles sur les dernières 24 heures à la moyenne de 22,62 nœuds*.

 Ce record était détenu depuis juin 1994 par Laurent Bourgnon à bord de Primagaz qui avait parcouru 540 milles en 24 heures à la moyenne de 22,50 nœuds.

 Le géant rouge continu d’avancer à un rythme soutenu depuis hier matin et pourrait donc améliorer encore le temps de ce premier record dans les heures qui viennent.

 Parti de New-York jeudi dernier pour tenter de battre le record de l’Atlantique en solitaire détenu par Laurent Bourgnon, il doit se présenter au cap Lizard avant le 7 juillet à 11 heures 16 minutes et 8 secondes GMT.

* sous réserve de ratification par le WSSRC



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