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The Transat

Le Peutrec attendu à Boston après Soldini et Monnet

vendredi 11 juin 2004Information The Transat

Arrivé à 20h26 (heure française) jeudi soir, l’Italien Giovanni Soldini (TIM-Progetto Italia) était visiblement heureux d’avoir terminé la course la plus difficile de sa vie, lui qui a remporté Around Alone 98-99. A son arrivée, il raconte, avec un accent italien inimitable, ses hallucinations : "J’avais la sensation d’avoir tous mes amis autour de moi, mais quand je m’approchais pour les toucher, ils s’effaçaient et je les traitais de tous les noms, leur reprochant de se dérober ainsi. C’est dangereux sur un multicoque quand le rêve et la réalité se mélangent ainsi.Dans un éclair de lucidité j’ai compris qu’il fallait aller dormir... " Giovanni a pourtant l’expérience du solitaire autour du monde, avec ou sans escale. " Mais en monocoque, insistait-il tu peux dormir sans trop de risque alors que le multicoque exige une surveillance de chaque instant, il ne t’accorde aucun répit. Au début j’était dans le coup (il a même occupé la 1re place) mais j’ai mal géré mon sommeil et me suis retrouvé en vrac. "

Trois heures plus tard, c’est au tour de Philippe Monnet (Sopra Group) de venir s’amarrer au pied du Boston Harbor Hotel, en neuvième position. Un temps 3e, Monnet a perdu toutes ses chances de bien figurer lorsqu’il a dû plonger les mains dans son moteur pour le réparer pendant plusieurs dizaines d’heures. " C’était ma première Transat anglaise je suis content d’être allé au bout. La première fois que j’étais venu ici, à Newport plus précisément c’est quand j’étais le second de Tabarly sur Paul Ricard, en 1980 quand Phil Weld avait gagné. L’Atlantique Nord a été conforme à sa réputation, nous sommes montés jusqu’ à 54° nord, ce qui est au-dessus de Terre Neuve et il ne faut pas s’attendre à du beau temps. Dans des conditions aussi dures je suis émerveillé par les performances des bateaux. En trente ans, avec les multicoques, la vitesse Vitesse #speedsailing a triplé. Celà n’existe dans aucun autre sport mécanique. Et sincèrement je suis étonné qu’avec le régime de choc qu’on lui impose le matériel soit capable de résister à ces cadences ! ".

Fred Le Peutrec (Gitana XI) est attendu ce soir à Boston. Lui aussi a connu quelques soucis entre son solent explosé et sa dérive enfoncée. " La fatigue liée à ces événements ponctuels peut rapidement vous mettre dans le " rouge ". C’est un équilibre très tendu et très fragile. Mais c’est gérable, et surtout passionnant. C’est comme la vie, il y a des hauts et des bas, et ça va vite, très vite. " Derrière, Steve Ravussin (Banque Covefi) ne prend aucun risque pour rapporter son trimaran au port. Il devrait terminer The Transat The Transat #thetransat #ostar samedi soir.

Quant à Yves Parlier (Médiatis-Région Aquitaine), qui a connu quelques soucis de pilote, il découvre la vie inconfortable à bord de son catamaran hyrdaplaneur : " La façon de cuisiner est simple, je n’ai rien fait chauffer depuis Plymouth ! Je n’ai absolument rien cuisiner. C’est un peu trop compliqué de faire chauffer de l’eau à bord. Le bateau secoue énormément. Et donc tout liquide, même enfermé dans une bouilloire, est difficile à maintenir en place, alors encore plus sous une flamme. Pour ce qui est de l’humidité, alors là, dès que je sors sur le pont malgré les combinaisons hyper performantes que j’ai, je finis par les mouiller. Je suis donc constamment mouillé depuis le début de la course, sauf les petites intervalles où il y a eu du beau temps et où j’ai mis des affaires sèches. Au niveau du sommeil, ça se passe très bien quand il n’y a pas trop de vagues. Mais dans la tempête, c’est un petit peu comme une crêpe au fond d’une poêle, à chaque coup de raquette dans la structure, je décolle de la couchette... "

" S’il faut comparer les performances, je dirais que Banque Populaire est une voiture top niveau du Paris-Dakar et Médiatis-Région Aquitaine serait plutôt une formule 1 faite pour des circuits parfaitement adpatés à ce genre de bateau. Donc peut-être plus performant, mais beaucoup moins polyvalent. En terme de confort, c’est un peu comme s’il y avait trois Beaufort de plus sur ce bateau que sur Banque Populaire. Ce n’est pas tellement le fait qu’il y ait deux mâts qui est compliqué sur ce bateau. Je dirais que c’est plus les voiles d’avant qu’il faut rouler, changer de bord et renvoyer de l’autre côté à chaque virement. Par contre, il faut bien connaître l’équilibre du bateau pour pouvoir gérer un déséquilibre entre les deux grand-voiles, ce qui n’est pas toujours évident à trouver, seul, quand on est fatigué, et qu’il fait nuit... "

MONOS 60

Depuis 24 heures 24 heures Record de distance parcourue sur 24 heures , Mike Golding (Ecover) maintient son avance sur ses deux poursuivants à plus d’une trentaine de milles. A moins de 350 milles de l’arrivée vendredi à 14h00, Mike Golding doit encore résister à la pression de ses adversaires pendant environ 48 heures. Car derrière, le Suisse Dominique Wavre (Temenos) et le Néo-Zélandais Mike Sanderson (Pindar AlphaGraphics) se livrent une régate serrée. Depuis la nuit dernière, c’est le navigateur suisse qui a pris un petit avantage sur son concurrent kiwi.

La régate est également serrée derrière entre Hervé Laurent (UUDS), 6e, et Marc Thiercelin (Pro-Form), 7e, séparés de moins d’un mille à 14h00. De son côté, Sébastien Josse (VMI) fait du rase cailloux le long de Terre-Neuve. Il est passé vendredi midi à moins de 3 milles du cap St Mary’s, avant de repartir au sud-ouest vers l’embouchure du St-Laurent qui sépare Terre-Neuve de la Nouvelle-Ecosse.

50 PIEDS

Petite révolution chez les monocoques 50 pieds ! Pour la première fois depuis le départ, Jacques Bouchacourt (Okami) s’est emparé de la deuxième place entre les deux Américains Kip Stone (Artforms), toujours en tête, et Joe Harris (Well Fargo-American Pioneer). Entre Jacques Bouchacourt, qui longe Terre-Neuve et Joe Harris, parti au sud, l’écart latéral s’élève à 355 milles ! Si le vent d’ouest doit tourner nord-ouest, Jacques Bouchacourt pourrait bien garder sa 2e place jusqu’au bout. Chez les multicoques, Eric Bruneel (Trilogic) continue de faire cavalier seul en tête. A plus de 160 milles derrière, Dominique Demachy (Gifi) résiste tant qu’il peut sur son catamaran de course-croisière au nouveau retour du trimaran de l’Américain Rich Wilson (Great American II), qui n’est plus qu’à 4 milles derrière...

LLB / OCE



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