Yves Parlier a lancé son nouvel engin pour venir défier les skippers de trimarans sur The Transat

Photo Laurent Theillet / www.parlier.org

Non l’Orma n’est pas morte. L’association qui gère le circuit des multicoques de 60 pieds (on ne peut plus dire des trimarans de 60 pieds !) a présenté la semaine dernière son nouveau programme. Pas de changement : quatre grand-prix et deux courses au large. Pour les grandes courses, on reste sur le calendrier quadriennal (sauf pour la Transat Jacques Vabre Transat Jacques Vabre #TJV2015 ) avec The Transat The Transat #thetransat #ostar , ex-Transat Anglaise en solitaire et Québec S^t Malo en équipage. Petite révolution quand même puisque The Transat The Transat #thetransat #ostar ne fait pas que changer de nom (dans un esprit bien Peyronnien) mais change aussi de parcours. La course mythique, remportée en 2000 par Francis Joyon, arrivera à Boston. Reprise par l’équipe de Mark Turner d’Offshore Challenges, l’ancienne Ostar est aussi réservée aux 60 et 50 pieds, faute de place. Une restriction qui bloque les amateurs (mais ces derniers peuvent se refaire sur la transat organisée par le RORC dans un esprit Corinthien, cette fois-ci).

Les skippers de multicoques partiront, en compagnie des skippers de monocoques, d’Angleterre le lundi 31 mai prochain (un jour férié en France et en Angleterre, avant que l’esprit de Jean-Pierre Raffarin ne passe par là). Les voiliers arrivés à bon port reviendront en équipage depuis Québec le 11 juillet suivant pour rejoindre S^t Malo. Il y a quatre ans, c’était Franck Cammas et son équipage qui l’avaient emporté. Un Cammas omni présent sur le circuit depuis cette époque puisqu’il est aussi le tenant du titre du championnat ORMA qui comprend encore quatre grands prix : à La Trinité sur Mer, Fécamp, en Italie et à Marseille pour cette année. Le championnat prendra d’ailleurs fin dans la cité phocéenne. Une bonne nouvelle sauf peut-être pour les équipage qui vont devoir convoyer leurs engins de la Normandie à la Méditerranée en 15 jours...

" Ce programme est heureusement proche de celui qui avait été prévu depuis six mois" confie Michel Desjoyeaux [1]. "Je ne peux m’empêcher de penser que l’on a perdu du temps. Un seul regret : la suppression du Grand Prix de Torquay qui permettait de s’ouvrir encore un peu plus vers la Grande Bretagne. L’an dernier le Grand Prix de Marseille avait été un succès, j’espère que début octobre nous pourrons bénéficier du même type de temps et offrir le même show. Le changement de date permet de terminer plus tôt et pour le convoyage retour c’est une bonne chose. C’est un programme dense, presque au chausse-pied mais il était impossible de faire autrement. Il y a six épreuves comme l’an dernier avec deux gros morceaux dont une Transat en solitaire par la face nord ! Une belle année en perspective ."

Sur ce circuit 2004, on devrait retrouver une dizaine de multicoques pour affronter Cammas et tenter de lui voler la vedette. C’était quasi mission impossible l’an dernier même si Karine Fauconnier est parvenue à s’imposer sur les mers de son sponsor transalpin. C’est l’année pour en tout cas, car, dès la fin de la saison, Franck barrera un nouvel engin, le seul nouveau trimaran de 60 pieds mis à l’eau cette année (et il n’y a pas d’autres projets à venir). Cammas sera donc l’homme à battre sur le circuit cette saison. Face à lui, Karine Fauconnier, Michel Desjoyeaux, Thomas Coville et Alain Gautier semblent les mieux armés pour le contredire. Stève Ravussin, après une saison 2003 difficile, pourrait bien être dangereux sur The Transat comme il l’a été sur la Route du Rhum Route du Rhum #RouteDuRhum 2002. D’autant plus que la course ne verra pas partir les vieux briscards du solitaire qu’étaient Francis Joyon ou Loïck Peyron. Mais attention, Marc Guillemot devrait être encore là, cette fois-ci comme pilote numéro 2 de l’équipe Gitana.

Le Baron s’est en effet fait plaisir pendant la Transat Jacques Vabre Transat Jacques Vabre #TJV2015 en achetant à Belgacom leur splendide trimaran bleu. L’autre trimaran haut sur pattes et aux flotteurs bananés à l’extrême n’ayant jamais montré de réelles capacités à aller aussi vite que ses concurrents, il pourrait quand même rester sur le circuit. Ce serait Marc Guillemot qui en reprendrait la barre puisque son ancien trimaran, Biscuits La Trinitaine, n’est plus armé par la société morbihannaise. Ce n’est d’ailleurs pas le seul trimaran à rester sur le carreau début 2004. La société Bayer ne poursuit plus son sponsoring Sponsoring #Sponsoring . Quid du trimaran blanc ? Bonduelle fait construire un monocoque pour le Vendée Globe. Quid du trimaran jaune ?

Enfin, retour sur le catamaran... Non, il faut dire l’Hydraptère... d’Yves Parlier. Le héros du Vendée Globe s’est fait construire dans sa région un engin de vitesse Vitesse #speedsailing de 18 mètres de long. Entre un hydravion, dont il tire le concept de coques à redan, les catamarans Charente Maritime (l’engin de vitesse Vitesse #speedsailing ) ou Team Philips (l’engin qui a coulé), Médiatis - Région Aquitaine est la belle surprise de la saison 2004. Parlier a annoncé qu’il s’engagerait sur The Transat face aux trimarans de 60 pieds. Le verra-t-on sur les grands prix ? Cela ferait pourtant du bien au circuit un peu monotone. Le renom du skipper et les redans du voilier devraient apporter une aura intéressante, même si ses concurrents ne voient pas venir l’extra-terrestre d’un très bon oeil. Le problème est de connaître la capacité de ce nouveau concept à régater autour de trois bouées. Dans un grand-prix, "l’Hydratruc" pourra-t-il virer de bord assez vite pour contrer la tactique de groupe des trimarans ? Sera-t-il même assez rapide en vitesse de pointe ? La barre est haute... On attend la comparaison au plus vite, en espérant que ses premiers bords ne soient pas dans l’esprit du Team Philips de Pete Goss ou du Charles Heidsieck d’Alain Gabbay.