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Championnats du Monde de Voile Olympique • Cadix

Xavier Rohart et Pascal Rambeau champions du monde de Star

Le bronze pour Faustine Merret en planche

dimanche 21 septembre 2003Information FF Voile

Cet après-midi doit avoir lieu la dernière manche des Star. Elle se disputera sans le duo français composé de Xavier Rohart et Pascal Rambeau. Car depuis hier soir, nos représentants savent qu’ils ne peuvent mathématiquement plus être rejoints. L’exploit est considérable : jamais la France n’avait en effet décroché le titre mondial dans ce qui est considérée comme l’une des séries reine de l’olympisme. Toutes séries olympiques confondues, le Fosséen Xavier Rohart (Club Fosséen de Voile) et le rochelais Pascal Rambeau (SRR) offre le premier titre mondial à la France depuis 1999.

Un exploit a été réalisé par le tandem Rohart - Rambeau issu du Finn
Photo : Gonzalo Höhr

Les deux régatiers français ont littéralement été en état de grâce sur le plan d’eau espagnol. Brillant - hier soir ils avaient cumulé 3 victoires de manches et sept podiums sur les neuf manches alors disputées - c’est pourtant à leur régularité qu’ils doivent d’avoir finalement devancé les britanniques, champions du monde 2002, Ian Percy et Steven Mitchell. Hier, ces derniers ont raté leur manche, terminant 19e, tandis que la plus mauvaise manche des français était de 5.

A un an des Jeux Olympiques cette victoire devant la fine fleur internationale des staristes, est évidemment d’excellente augure pour ce « couple » formé très récemment - c’est après la blessure de Yannick Adde en juin que Pascal Rambeau, qui courait jusqu’alors en Finn, a rejoint Xavier. « Nous sommes désormais entrés dans le rang des médaillables aux JO » commentaient les deux hommes ce matin. Au mieux de leur forme et de leur art, Xavier et Pascal abordent en tous les cas la dernière ligne droite avec un moral gonflé à bloc et sans pression excessive. Mais avec plus que jamais la volonté de décrocher leur Grall : un titre olympique. « Nous somme de la sale génération, celle qui n’est pas parvenue à décrocher de médailles. C’est dire si nous sommes motivés avant que la nouvelle génération ne prenne notre place » analysait Pascal, 31 ans. En écho, Xavier, 35 ans, 5e aux JO de Sydney, ne disait pas autrement : « Rien que d’en parler cela me donne le frisson. Voir passer de très près une médaille c’est terrible et je ne compte pas revivre une telle expérience ». Mais avant de songer pour de bon à Athènes, tous deux se promettaient de fêter ce titre auquel, ce matin, ils n’arrivaient toujours pas à croire : « je pense - analysait le rochelais - qu’il va falloir quelques jours avant de se rendre compte vraiment que nous venons de faire quelque chose d’assez énorme ».

Vous êtes champions du monde, votre sentiment ?

- Pascal Rambeau : « ce qui l’emporte c’est le sentiment d’avoir bien préparé l’affaire, d’avoir tapé juste. J’ai un peu de mal à réagir mais dans quelques jours je pense que nous réaliserons que nous venons de faire quelque chose d’assez énorme ».

- Xavier Rohart : « C’est bien simple : je n’y crois pas ! Honnêtement nous ne nous y attendions pas même si nous nous sentions prêts. Mais grossièrement les meilleurs équipages vont vite et savent où aller. La différence se fait sur les phases stressantes, celles de transition : au moment où l’on choisit son option, dans les situations de croisement. Or c’est là que l’expérience compte et nous en avions peu ensemble. Force est de constater que nous n’avons presque rien raté. Mais ce n’est pas le titre de champion du monde qui me réjouit c’est juste le fait d’avoir. gagné. Cela m’est arrivé rarement : la SOF 2001 et le championnat d’Espagne voici une semaine. Jusqu’alors que ce soit au niveau national ou international j’avais toujours été battu. C’est dire si cette victoire m’est chère. »

C’était l’état de grâce ?

- X.R : « on peu appeler cela comme ça mais tout en restant très terre à terre ce qui peut paraître contradictoire. Nous avons toujours été dans le match. J’ai senti cela en Finn aux JO de Sydney quand nous régations sur le plan d’eau intérieur. Si les JO s’étaient couru uniquement là je serais champion olympique. Malheureusement il y a eu quatre régates en baie, à l’extérieur et je termine 5e. ».

Ce furent des Championnats du monde très typés ?

P.R : « pas tant que cela. En fait le vent a pas mal varié en force mais toujours de la même direction par contre ».

Comment s’est constitué votre duo ?

- P.R : « Xavier m’a appelé fin juin après l’accident de Yannick. J’ai réfléchi un peu car effectuer une préparation en Finn répondait à la volonté d’avoir mon propre projet. Et puis se préparer en deux mois cela pouvait être quitte ou double. Du bonheur à 12 mois des JO ou bien. »

- X.R : « Moi j’avais pensé à trois personnes. En gros je devais choisir entre un équipier juste apte à manouvrer donc sans risque mais avec un potentiel de progression faible pour notre équipage et Pascal, soit un gros potentiel au caractère fort avec le risque que nous ne nous entendions pas. La réponse est ici. C’est sûr que nous formons un équipage sans patron à bord. Parfois c’est Xavier, parfois moi. »

Comment expliquer qu’un tout nouvel équipage fait aussi bien ?

- X.R : « Ce n’est pas exceptionnel. En 2002 nous avons terminé 3e avec Yannick. Nous nous étions sentis dans le coup mais en se rendant également compte que nous aurions pu passer à travers. Alors que là j’ai eu l’impression que rien ne pouvait nous arriver. Nous avons une grande complémentarité avec Pascal et nous nous sommes finalement trouvés vite. Il a du répondant ! ».

- PR : « Nous sommes très différents. Xavier est plus posé, moins agressif que moi alors que je suis plus agressif par rapport aux adversaires. Au niveau tactique, Xavier est excellent quand le vent souffle de mer et qu’il est variable. Moi c’est davantage quand il souffle de terre. Tout notre travail depuis deux mois a été de savoir comment justement bien juger le moment où l’un prend le pas sur l’autre question tactique. Et cela a fonctionné : nous n’avons jamais eu d’hésitation ».

Vous vous connaissiez avant ?

- P.R : « Bien sûr nous avons quasiment débuté ensemble, en 1992, au niveau international. Mais au départ nous sommes des spécialistes du Finn, une discipline en solitaire donc nous avons surtout eu l’occasion de régater l’un contre l’autre ».

- X.R : « Oui mais en 1996, l’équipe de France de Finn, à laquelle nous appartenions ainsi que Philippe Presti, a cultivé un vrai esprit d’équipe. Nous avons même été jusqu’au terme de la préparation olympique pour servir de sparring-partners à Philippe qui avait finalement gagné sa sélection ».

Pour vous c’est quoi le Star ?

- P.R : « L’antichambre de beaucoup de choses. D’ailleurs il suffit de s’en convaincre quand vous voyez des gens comme Cayard qui sont là. Dans cette série on peut se retrouver face à ce qui se fait de mieux dans d’autres domaines ».

- X.R : « Ce qui les démystifie car on s’aperçoit qu’ils ont autant de mal que nous ! ».

- P.R : « Nous avons un peu l’impression de faire du Finn à deux car ce sont deux bateaux lents, deux écoles de la rigueur où la moindre faute se paie cash ».

Comment allez vous préparer les JO ?

- P.R : « Nous allons régler quelques problèmes techniques, voir si nous achetons un bateau neuf et des voiles typées davantage pour Athènes. Et tenter de conserver notre état euphorique ».

- X.R : « comme Philippe je suis professeur de Sport, moi à l’INSEP lui détaché comme conseiller technique national jusqu’en août 2004. L’idée va être de se rapprocher davantage de Percy et Mitchell avec qui nous nous entraînons. Donc nous allons essayer d’aller à Miami en hiver. Et puis bien sûr nous irons nous entraîner sur le site des JO ».


Après l’or pour Rohart/Rambeau en Star, Faustine Merret est venu ajouter, en Mistral Femmes, une 2e médaille dans l’escarcelle française. De bronze cette fois. Cette performance récompense une jolie remontée de la brestoise lors de cette dernière journée. Mieux, à ce bilan il faut ajouter la 5e place de Jeanne Mailhos. Après une saison 2002 en demi-teinte, Jeanne revient bien quelques mois avant la sélection pour les JO qui s’effectuera, pour les Mistral, lors des prochains championnats du monde de planche en avril 2004. C’est l’israélienne Lee korsitz qui remporte cette série avec un petit point d’avance sur la néo-zélandaise Barbara Kendall.

En Mistral hommes, tout comme en Star, on savait depuis hier que le polonais Przemek Minczysnski ne pouvait plus être rejoint. Il remporte finalement le titre devant le champion olympique grec Nikolaos Kaklamanakis et l’israélien Gal Fridman. A l’instar de ses compatriotes féminines, Julien Bontemps a effectué un beau retour. Il termine finalement 5e d’un championnat du monde que les planchistes français, hommes et femmes en cour, ont considéré comme très typé et avantageant les grands gabarits : « autant de brise c’est plutôt rare. Le plan d’eau d’Athènes s’annonce plus complexe et complet » analysait le nantais à l’arrivée.

Autre très belle performance à noter, celle, toujours en Star, de Philippe Presti et Jean-Philippe Saliou qui achèvent leur championnat du monde à la 4e place ! « Nous nous étions fixés une place entre le podium et 5 - commentait ce soir Presti - nous avons atteint notre objectif. Mais nous ne pouvions prévoir que Xavier et Pascal allaient nous gratifier d’une semaine exceptionnelle. Ce n’est pas nous qui perdons la sélection pour Athènes, ce sont eux qui la gagnent ».

Demain débutent les phases finales en 49er, Tornado, Laser et 470. Les Finn, eux, achèveront leur championnat du monde mardi. Dans toutes ces séries, la France possède de fortes chances d’améliorer encore son bilan d’ensemble. 49er et Laser paraissent en effet bien partis pour qualifier notre pays aux JO. Ils rejoindraient ainsi les huit séries déjà qualifiées pour offrir un grand chelem tricolore. En 470 et Tornado des médailles sont encore possible. A suivre.

- Faustine Merret (Mistral Femmes) : « D’habitude, j’avais le défaut de mal gérer ma dernière journée et là, au contraire, je monte sur le podium dans la dernière manche. Psychologiquement c’est pour moi très important. Depuis 1998 je suis toujours sur le podium des championnats du monde et à un an des JO cela aurait été un mauvais signe d’échouer. Je suis donc très heureuse de cette médaille. C’était un championnat du monde pour les gros gabarits avec pas mal de vent. D’ailleurs, aujourd’hui, le vent était plus faible et les cartes ont été redistribuées. Le titre mondial de Xavier et Pascal nous a boosté aujourd’hui, ils nous ont passé de leur influx hier soir. Nous sommes une vraie équipe. »

- Jeanne Mailhos (Mistral F) : « L’an dernier je n’étais pas bien dans ma vie et j’ai fait un championnat du monde catastrophique (16) alors qu’en 2001 j’étais montée sur la 3e marche du podium. On peut donc dire que je reviens. Je m’étais fixée une place dan s les 6 : j’y suis ! Rien n’est fini car notre sélection se jouera en avril prochain. Lise (Vidal) qui n’a pas été très heureuse ici peut très bien revenir. Dans l’équipe nous sommes quatre et il y a une belle émulation. J’espère qu’ensuite la sélectionnée pourra encore compter sur les autres ».

- Julien Bontemps (5e) : « J’ai longtemps cru que je pouvais faire 2 ou 3 dans ce championnat au coude. J’étais au coude à coude avec le portugais et puis hier nous avons fait chacun une très mauvaise manche. Heureusement aujourd’hui je finis mieux pour arracher cette 5e place. Mais il y a rarement autant de vent dans un championnat ce qui explique aussi la domination du polonais qui aime particulièrement la brise. Moi je suis plutôt polyvalent. L’an dernier j’ai fait 3 mais ce petit fléchissement ne m’inquiète pas car je suis resté dans le coup. Je pense que je dois prendre moins de risque, rester davantage au contact de la flotte. »

- Jean-Philippe Saliou (Star) : « Nous sommes contents mais déçus. C’est le paradoxe du système. Content de notre performance vu la qualité et la quantité du plateau. Nous nous sommes même surpris à faire des belles choses dans la brise ! Mais quelques petites erreurs nous coûtent des places. Et puis, il faut le dire nous avons été surclassés sur cette semaine par un duo en état de grâce ».

- Philippe Presti (Star) : « Que dire ? Nous avons fait une belle régate. Notre objectif quand nous avons démarré cette PO voici 9 mois était de terminer dans les cinq ici. Mission accomplie. Seulement Xavier et Pascal ont été exceptionnels cette semaine dans un championnat très typé question vent avec une orientation qui n’a quasiment pas changé. Mais bon, c’est la règle du jeu Jeu #jeu . C’est le meilleur résultat français en Star et cela récompense une génération qui a été bien « drivé » avec une aide précieuse de l’état puisque nous sommes quasiment tous profs, Xavier, Pascal ou moi. En 1986, je naviguais déjà contre Xavier en Laser, cela fait 20 ans que l’on se tire la bourre. Quand j’ai été champion du Monde j’avais dit que je lui devais une part pour l’émulation qu’il m’avait offerte. La suite du programme ? Je reste aux ordres du DTN ! ».


• Résultat Final des Star
- 1 FRA 8107 4 Xavier Rohart (club fossen de voile)/ Pascal Rambeau (SRR) 21 1 2 5 2 3 1 4 1 2 DNC
- 2 SWE 8141 1 Fredrik Lööf / Anders Ekström 28 3 6 2 3 2 3 1 DNF 1 7
- 3 GBR 8025 8 Iain Percy/Steven Mitchell 42 13 1 1 2 1 1 2 2 19 23
- 4 FRA 7879 9 Philippe Presti (Asptt Bordeaux)/Jean-Philippe Saliou (SN St quay Portrieux) 65 7 8 3 14 1 10 7 4 11 16
- 5 IRL 8110 2 Mark Mansfield / Killian Collins 68 10 10 1 6 7 4 9 30 15 6
- 47 Paul-Ambroise Sevestre (CN la Pelle) et Vincent Bérenguier (COYCH) 140 pts

• Resultat final des Mistral femmes (planche à voile)
- 1 ISR 1111 33 Lee Korsitz 55 1 4 3 6 1 32 2 2 14 5 17
- 2 NZL 15 42 Barbara Kendall 56 2 1 12 5 11 9 4 1 10 1 27
- 3 FRA 9 4 Faustine Merret (crocodile de l’elom) 63 3 27 10 1 6 6 5 9 2 17 4
- 4 AUS 15 49 Jessica Crisp 66 4 10 1 10 29 11 6 7 6 10 1
- 5 FRA 35 11 Jeanne Mailhos (AVPA de Feims) 72 13 32 5 9 4 3 11 10 7 4 6
- 13 FRA 2 5 Synthia Gros (CN la Pelle) 136 17 9 6 17 8 10 18 27 15 29 9
- 15 FRA 24 1 Lise Vidal (YC la Pointe Rouge) 155 19 23 14 26 27 14 3 6 33 11 12
- 37 Sandrine Nuvolone (CN la Pelle) 333

• Résultat final des Mistral Hommes
- 1 POL 126 8 Przemek Miarczynski 22 1 1 1 8 1 1 1 1 1 6 DNC
- 2 GRE 1 7 Nikolaos Kaklamanakis 53 4 3 2 OCS 1 21 5 4 3 3 7
- 3 ISR 18 3 Gal Fridman 57 3 4 1 DSQ 7 10 4 12 5 2 9
- 4 POR 75 12 Joao Rodrigues 61 4 3 3 1 4 11 23 3 14 5 13
- 5 FRA 6 15 Julien Bontemps (asptt nantes) 65 1 2 7 3 2 16 3 22 4 23 5
- 8 FRA 1 18 Fabrice Hassen (YC la pointe rouge) 79 6 8 4 9 5 3 22 5 12 8 19
- 10 FRA 7 22 Alexandre Guyader (CN Angoulins) 110 5 1 20 5 6 10 28 7 10 18 42
- 16 FRA 178 13 Nicolas Beudou voile lacanau guyenne 148 7 2 5 4 25 14 48 28 21 16 26
- 20 FRA 8 5 Nicolas Huguet (cn la pelle) 155 11 11 6 4 19 14 2 40 20 57 28
- 37 Samuel Launay (Ass Calédonienne de PAV) 251 pts

Tous les résultats sur le site officiel de l’épreuve : http://www.cadizworlds2003.com

Information Effets Mer / FF Voile



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