Tout n’a pourtant pas été facile pour le skipper Briochin. Pascal Douin et son prototype ASNQ qui ont donné du fil à retordre, lui disputant pendant plus de 24 heures 24 heures Record de distance parcourue sur 24 heures la victoire finale. Le départ de la régate, reporté deux fois en raison des avis de grand frais successifs, avait été donné samedi matin de Pornichet. Immédiatement, Fred Duthil prend le commandement de la course. Il guide alors une flotte qui se dirige vers Belle-Île puis Groix. Les concurrents de la Select 650 doivent alors effectuer un parcours de type super-banane entre les deux îles du Morbihan.

A l’approche de Belle-Île, All Mer est pointé en tête avec 30 minutes d’avance sur le reste de la flotte. Mais le vent tourne et Fred se fait piéger. Il raconte le reste de la course : "Ces deux jours de course se sont pas mal déroulés après un départ en tête. Puis j’ai mené toute la première journée jusqu’à cette nuit (ndr : samedi à dimanche), au passage de Belle-Île. Au milieu de la nuit, il y eu une bascule de vent de 50° et Pascal Douin, qui était de l’autre coté, est passé en tête. On était parti tribord vers Quiberon. J’ai viré en premier sur le bord rapprochant. Lui, il a continué et, après la bascule, il est revenu au travers. J’ai dû cravacher toute la matinée pour le rattraper. Ensuite, j’ai viré avant lui après Groix. Au passage de Belle-Île enfin, il y a eu beaucoup de changements de voile à faire. C’était à celui qui repartirait le plus tôt et c’est finalement moi qui suis reparti le premier !"

Au lever du jour dimanche matin, les deux minis sont repérés à moins d’une minute l’un de l’autre au sémaphore de Pen Men, à la pointe ouest de l’île de Groix. Pascal Douin est alors encore devant. "Dans la nuit, c’était serré quand il est passé devant à Belle-île. Sur la pointe de l’île, on était au coude à coude. Il a maintenu l’écart sous spi jusqu’à Groix. Devant Groix, on était à 50 mètres l’un de l’autre. Le vent était orienté au sud-est et soufflait entre 20 et 25 noeuds. Toute la remontée jusqu’ici (ndr : Pornichet), c’était encore serré. Mais il termine à 5 minutes de moi."

Fatigué par près de 50 heures de régate, Fred avoue ne pas avoir "dormi du tout. Peut-être un peu à la barre sous spi mais plutôt sommeillé." Pascal Douin quant à lui est encore moins ’frais’ quand il accoste le ponton de Pornichet. Épuisé, le maître voilier dont le mini porte les couleurs de son club de Quiberon, a du mal à s’exprimer. Il a dû puiser dans ses réserves pour aller chercher cette belle deuxième place. "J’ai eu du mal à m’amariner" avoue Pascal. "Le bateau a été remis à l’eau il y a un mois et moi j’ai pas navigué depuis l’année dernière. J’ai déjà fait la Transgascogne ne 2001 avec le même bateau. C’est un plan Villenave. On a racheté seulement la coque. Ensuite, on a restructuré les varangues et le cockpit. Jusqu’au petit matin en face de Groix, c’était serré entre nous. On s’est bagarré Fred et moi toute la nuit. A Pen Men, il a réussi à me larguer. J’ai pu rester à son contact mais sans pouvoir refaire mon retard sur lui."

Troisième, Fred Duval a connu quelques soucis de spinnaker samedi après midi. "J’avais pas envoyé le bon alors j’ai voulu l’affaler. Mais la manoeuvre s’est mal passée et il est passé sous la quille et les safrans. Cela s’est terminé au couteau !" Quatrième, l’Espagnol Jaime Mumbru est un des rares sudistes à s’être déplacé en atlantique alors que ses compatriotes participent à la Course des Lions en Méditerranée. A peine débarqué dimanche soir, Jaime pensait à reprendre la route le plus vite possible pour rejoindre Barcelone où son travail l’attend. Comme la course a été reportée deux fois, quelques concurrents qui travaillent lundi matin avaient décidé de ne pas prendre le départ...

Du côté des bateaux de série, le premier à franchir la ligne d’arrivée est le Pogo de Manuel Castilla. Pikes, l’ancien bateau de Christian Bourroulec avec lequel le patron de Structures a remporté la Mini-Transat Mini-Transat #MiniTransat 1999, termine huitième. Une bonne place pour ce Pogo historique qui n’est devancé que par deux Pogo 2, génération Finot. Erwan Tymen qui court sous les couleurs du chantier Structures pour lequel il travaille, boucle le parcours de 200 milles en cinquième position. Comme l’a fait avant lui Michel Mirabel lors de l’Odyssée d’Ulysse. Mais les Pogo 2 sont encore classés en prototypes...

• Ordre d’arrivée à Pornichet
 1. Fred Duthil - proto 265 - All Mer à 19h09
 2. Pascal Doin - proto 312 - ASNQ
 3. Fred Duval - proto 304 - Sojasun
 4. Jaime Mumbru - proto 385 - Port de Barcelona
 5. Erwan Tymen - proto 426 - Pogo 2
 6. Olivier Servettaz - proto 291 - Casoar
 7. David Sineau - proto 428 - France Fermetures
 8. Manuel Castilla - série 167 - Pikes
 9. David Raison - proto 440 - Rayon Liquide
 10. Jérôme Dixneuf - proto 390 - Barberet Composites
 11. Bernard Sourisse - proto 249 - Callipyge