Grand Prix Lorient
Grise mine pour les premières manches du grand prix Cap L’Orient
Onze trimarans retrouvent quand même la banane…
vendredi 25 avril 2003 –
Ciel gris, mer grise, petit temps. Grise mine sur le circuit multicoque de 60 pieds touché par les dernières affaires de sponsoring et de faits divers. Mais les onze équipages des trimarans ont enfin retrouvé la compétition après de longues reconstructions hivernales pour réparer la casse de la Route du Rhum.

La déroute du Rhum 2002 est à peine oubliée. La flotte, quasi complète (seul le trimaran de Loïck Peyron ne reviendra pas sur le circuit), pouvait presque se concentrer sur la nouvelle saison. Mais deux affaires ont bien compliqué les choses pour un championnat ORMA qui se relance difficilement à Lorient.
La première affaire fut celle du groupe Total. Le groupe Havas était chargé de trouvé un nouveau partenaire pour la FFV et la classe des multicoques afin de remplacer 9 Telecom en fin de contrat. Mission : ramener 750 000 Euros pour la fédération et beaucoup plus pour les multicoques. Forts de leur expérience avec Areva, ils ont démarché Total, en manque de notoriété sur la mer depuis l’échouage de l’Erika.
Mais une fronde s’est levée, principalement en Bretagne, contre ce partenariat un peu osé… Quelques jours avant le vote par la fédération, la ligue de Bretagne aligne son veto face à l’entreprise qui a pollué ses plages trois ans auparavant. Alors que le groupe Total annonce avoir fait des progrès depuis l’Erika, il continue à ne pas communiquer sur ces mêmes progrès… Les Bretons sont donc contre. Total, vexé, retire son offre de partenariat avant l’accord, alors probable, de la Fédération. Le mécénat vers les clubs de voile ne se fera pas. Le sponsoring de l’ORMA tombe à l’eau.
Le multicoque au coeur des affaires avant la reprise

Depuis, les multicoques n’ont pas trouvé de nouveau partenaire et l’organisation du championnat s’en ressent. Les ports et villes organisatrices ont donc dû allonger la facture pour organiser, dans des conditions correctes, les régates. A Lorient, il semble que seul le suivi en 3D en direct des courses ait été supprimé. Si le village est plus petit que lors des années riches, tout reste en ordre de marche pour gérer le spectacle sur l’eau.
Puis, une semaine avant la première manche du championnat. C’est Philippe Monnet qui fait des siennes. Le skipper qui a le plus monté le ton contre les Bretons pour leur fronde face à Total, se retrouve embarqué dans une sombre affaire l’alcoolémie. La re-mise à l’eau de son trimaran qui avait chaviré lors de la Route du Rhum a été trop bien fêtée… Monnet est mis hors course par les autorités judiciaires ! Il ne reverra son beau trimaran que dans six mois…
Mais enfin, à 10h30 ce matin, le sport a repris le dessus. Un premier parcours banane a été mouillé au large de Lorient, entre Kerroc’h et la pointe ouest de l’île de Groix. Onze trimarans se sont élancés sur le plan d’eau. Ne manquent à l’appel que Bonduelle, tout juste remis à l’eau à Port-La-Forêt, Rexonna, Sergio Tacchini et Tim, en travaux… Et bien sur Fuji. Pour certains, c’est même le premier grand-prix et Géant vient enfin défier Sodébo ou Gitana pour une première manche dominée par… Groupama.
Cammas maîtrise le plan d’eau
En l’absence de Peyron, Franck Cammas devient l’un des plus anciens de la classe. Son trimaran est rodé. Dans un vent de Sud tournant sud-est sur le deuxième tour, le plan Van Peteghem - Lauriot-Prévost de 1998 a montré sa supériorité. Ou plutôt, c’est l’équipage de Cammas qui a démontré sa plus grande aisance à la manoeuvre et dans la gestion du cadre, très évolutif, des courses de trimarans de 60 pieds. Michel Desjoyeaux, en tête après le départ, ayant manqué la layline, c’est Groupama qui a pris le commandement du premier parcours pour ne plus le lâcher.
Derrière, l’équipage de Sopra ne semble pas des plus motivés. Banque Covéfi, mené désormais par Stève Ravussin, fait une bonne tactique mais sort deux fois du cadre… et le paye cher au sein d’une flotte de onze trimarans ! Lionel Lemonchois et Gitana X, sont eux, vraiment en difficulté question vitesse alors que le Sodébo de Thomas Coville est déjà à la hauteur de Géant, Bayer et Banque Populaire.
Mais les courses ne font que commencer. Il est temps que les affaires (propres) reprennent !
Classement manche 1
– 1- Franck Cammas (Groupama)
– 2- Michel Desjoyeaux (Géant)
– 3- Thomas Coville (Sodebo)
– 4- Jean-Luc Nélias (Belgacom)
– 5- Lalou Roucayrol (Banque Populaire)
– 6- Marc Guillemot (Biscuits La Trinitaine)
– 7- Stève Ravussin (Banque Covefi)
– 8- Jean Maurel (Bayer CropScience)
– 9- Alain Gautier (Foncia)
– 10- Laurent Bourgnon (Sopra Group)
– 11- Lionel Lemonchois (Gitana)