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Du grand large à la plage : Toute l’actualité des sports de glisse depuis 2000

image 400 x 198La crosse avant bâbord du trimaran Groupama. Photo trimaran Groupama

Course des Phares

Karine Fauconnier et Fred Le Peutrec abandonnent la course

Nélias est reparti ; Cammas en suspens

mardi 28 mai 2002Christophe Guigueno

Belgacom, Sergio Tacchini, Bayer et Groupama ont été contraints à s’arrêter dans leurs ports d’attache suite à des problèmes techniques rencontrés dans la rude Course des Phares.

A onze heure, ce matin, c’est le trimaran bleu de Karine Fauconnier qui entre dans le port de Port-La-Forêt en Finistère. Belgacom, le trimaran bleu turquoise de Jean-Luc Nélias y est déjà depuis une heure. Les deux bateaux ont déchiré leur grand-voile. Pour Karine, ce sont aussi huit lattes brisées qui sont à ajouter à la liste des soucis. Elles ont explosé tôt dans la matinée quand le trimaran est parti à l’abattée dans 30 noeuds de vent arrière. La grand-voile glisse alors dans l’axe du voilier puis revient claquer sous le vent au moment de la décélération… Mais, l’équipage de Karine a remarqué une avarie plus grave au niveau de l’épontille de pied de mât. Une fissure s’est ouverte et a grandi tout au long de la course.

Finalement, Karine Fauconnier a décidé de ne pas reprendre la mer : " On a pesé le pour et le contre avec l’équipage et l’équipe à terre. Il faut clairement garder le timing pour ne pas compromettre le reste du programme qui comporte, d’ici novembre, la qualif de la Route du Rhum Route du Rhum #RouteDuRhum , un entraînement en solitaire et un entraînement en équipage. Et réparer dans de bonnes conditions nous est apparu une priorité, ce qui entraînait de renoncer à finir cette course . Bien sûr, c’est très décevant parce que c’est important pour nous tous de terminer la course. On a joué de malchance au départ mais on avait pris beaucoup de plaisir à revenir dans le match et à régater avec le second groupe. Cette décision va aussi nous permettre de donner plus de temps à la voilerie pour réparer la Grand Voile dans de meilleures conditions. Nous souhaitons bon vent et une belle fin de course aux autres concurrents ".

A La Trinité sur Mer, Fred Le Peutrec a lui aussi décidé de laisser son nouveau trimaran à quai. Sous les conseils de l’architecte du trimaran, il ne reprend pas la course et entend préparer sa qualification pour la Route du Rhum Route du Rhum #RouteDuRhum d’ici quinze jours. « Nous avons deux problèmes majeurs. Le premier réside dans la difficulté à barrer le bateau qui est devenu de moins en moins maniable et rendait la navigation de plus en plus difficile. Le second problème est structurel. Nous avons constaté des fissures au niveau du bras de liaison arrière et de la coque centrale. A notre arrivée à La Trinité sur Mer, Nigel Irens a effectué un rapide diagnostique et a préconisé un arrêt définitif. Cette décision n’a pas été facile à prendre, mais si nous avions décidé de poursuivre la course avec cette avarie, nous risquions de casser entraînant des conséquences beaucoup plus graves. Là, nous en avons pour deux semaines de chantier, ce qui ne remet pas en cause notre programme ".

En fin d’après midi, il est 18h45 à Lorient Lorient L’actualité du port de Lorient et de sa région. , Franck Cammas rejoint à son tour son port d’attache Morbihannais. Le bras de liaison avant bâbord de son trimaran blanc et vert (voir photo) est fissuré. Le skipper de Groupama s’explique : « C’est vraiment dur. Les renforts unidirectionnels (UD) du carénage sont rompus. C’est probablement le choc répété des vagues qui en est à l’origine. Nous nous en sommes heureusement rendus compte suffisamment tôt pour éviter le pire. Groupama était en parfait état et la mer commençait à se calmer quand nous avons constaté l’avarie. On était alors très bien placé par rapport à Fuji pour négocier notre arrivée sur la Tour d’Hercule. »

Si la décision de repartir dépend de l’évaluation des dégâts, l’équipe du trimaran Groupama a déjà une sérieuse idée de ce qui a causé cette avarie. Comme pour les trimarans de la nouvelle génération (Groupama a été lancé en 1998), Franck Cammas a fait équiper sa machine des nouveaux foils courbes. Mais ceux-ci sont beaucoup plus puissants que les précédents et auraient entraîné une plus grande poussée sur les flotteurs. Le trimaran va alors plus vite et les chocs de la mer (très formée depuis le départ de Calais) sont beaucoup plus violents. Les crosses (les extrémités arrondies des bras qui se fixent sur le flotteur) ont aussi subi de plus grands efforts. C’est un problème de structure qui ressemble à l’incident qu’à connu le trimaran Banque Populaire en début de saison et sans doute aussi en 2000, lorsque sa première version avait chaviré lors de la Transat Anglaise.

Sources citations : Communiqués presse Groupama / Sergio Tacchini / Bayer.


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